Je l'envierais presque, ce Jérémie Rex : entrer dans l'un des tableaux les plus célèbres de l'un des peintres surréalistes les plus fameux ! Certes, les circonstances sont dramatiques : l'illusion se produit lors d'un malaise cardiaque qui aurait pu lui être fatal, alors qu'il ne se remet pas d'une rupture d'avec Candice, la femme de sa vie.
Avec laquelle il avait justement découvert ce fameux tableau, d'où sans doute ce besoin inconscient de l'habiter pour y retrouver "son moi super lumineux", comme le lui expliquent deux chercheurs en médecine.......

Idée vraiment sympa que de construire un roman autour d'une incursion dans un tableau.

En tout cas, une chose est sûre : ça ne marche pas avec les reproductions !

Amateurs de crédible et de cohérent, s’abstenir … Didier Van Cauwelaert y va particulièrement fort dans cet opus !
Jérémie Rex, jeune boulanger à Arcachon (mais la chose a peu d’importance), vit une rupture douloureuse d’avec Candice. Il a gagné un voyage pour deux à Venise mais c’est seul qu’il s’y rend, puisqu’ils ont rompu … Il se fait un devoir d’aller admirer, de visu, un tableau de Magritte, « L’Empire des lumières », au Musée Guggenheim, un tableau que lui avait fait connaître Candice et qui lui tenait particulièrement à cœur. Ce tableau représente, dans une ambiance crépusculaire, une maison avec deux fenêtres allumées à l’étage. Jusque là, tout va bien.
Ca devient plus spécifiquement Van Cauwelaertien lorsque survient un évènement extraordinaire pendant cette observation. Jérémie se sent littéralement aspiré, il entre dans le tableau, enfin dans la maison du tableau et y fait des rencontres, notamment Candice. En fait, il a fait un arrêt cardiaque conséquent, de près de cinq minutes, quasiment mort cliniquement, et il ne doit son salut qu’à l’intervention rapide d’un quidam.
Revenu à la vie, il reste bouleversé par cette expérience que, bien entendu, il ne peut raconter à personne et pour laquelle il n’a pas l’ombre d’une explication. Juste le souvenir d’un moment d’extase qu’il veut retrouver. Il va s’y employer. De diverses façons et l’on est alors réellement dans du Didier Van Cauwelaert !
Pourtant j’ai eu du mal à accrocher. Excès d’imagination, d’invraisemblances. Pour moi aussi le retour à la vie réelle fut difficile ! Facile à lire, comme souvent avec Didier Van Caauwelaert, mais moins accrocheur que d’autres titres.

Je n'ai pas lu le livre mais je l'ai écouté en audiobook (éditions VDB : les conteurs sont Christophe CAYSAC et Véronique GROUX DE MIÉRI.)
L'histoire : compliquée ? oui, irréelle ? non seulement complètement dingue !
C'est vrai que le début du livre paraît "normal" mais dès la rencontre avec ce fameux tableau de Magritte, cela s'accélère ! Mais prenons quelques lignes pour parler de L'Empire des lumières qui est au centre de ce livre : c'est une toile du peintre belge René Magritte qui en a d'ailleurs peint plusieurs versions ! Peinture atypique qui étonne ceux qui la regardent : un ciel diurne associé à des ombres et des éclairages nocturnes notamment interpellent !
Jérémie, notre héros de ce livre se trouve projeté dans ce tableau : Hallucination, accident cérébral, changement d’espace-temps ? Mais suite à cette expérience, il n'aura qu'une seule chose en tête y retourner !
Il faut se laisser prendre au jeu et accepter tout ou presque ! Pour finir, je dirai que ce qui m'a le plus plu, c'est l'humour qu'il y a dans ce livre : non vraiment, j'ai adoré cet humour complètement décalé et très bien rendu par Christophe CAYSAC!!!!

La maison des lumières,
les apparences sont trompeuses. Nous sommes en plein mystère. Voici qu’un objet d’art bien réel se prend à avoir sa vie propre et on pénètre dans un monde parallèle, des réalités différentes voient le jour.
Visite guidée : le rôle de l’artiste est d’ouvrir des mondes, des issues pour des êtres sans destin en quête de lumière et d’amour perdu. Le tableau de Magritte se transforme en véritable personnage dynamique et mystérieux. Découverte sublime de « la femme intérieure », lieu géométrique des rêves de Jérémie.
Catharsis, le voyage dans l’onirique rejoint la réalité et Candice nous chuchote : "qu’importent les ingrédients, c’est ce que l’on en fait". A savourer, comme un bonbon étrange pour enfants sages.