Marcher, une philosophie de Frédéric Gros

Marcher, une philosophie de Frédéric Gros

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Dudule, le 29 décembre 2009 (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 107ème position).
Visites : 4 964 

Prêt pour une promenade !

J’ai pris plaisir à me promener dans les chapitres de ce livre afin de retrouver ou rencontrer des philosophes, des poètes, des pèlerins, des sages et entrer dans leur univers à travers la marche, faire une petite pause entre chacun d’eux afin de comprendre, de réfléchir sur des thèmes différents comme la lenteur, la solitude, la gravité …
Poser un regard différent, prendre le temps de vivre, la joie que peut procurer cette simple activité qu’est la marche, ce livre permet de se poser, de retrouver des joies simples, et bien entendu de découvrir, parcourir des pays, des paysages, des personnages comme Rimbaud, Rousseau, Thoreau, Nerval, Kant, Gandhi, et aussi Nietzsche.
Beaucoup de plaisir dans la lecture de ce livre, il n’est pas destiné que pour les marcheurs, même comme les nommait si bien Nietzsche, les « culs - de - plomb » peuvent y vagabonder, errer au détour de différents parcours.

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Où les grands penseurs ont souvent été des grands marcheurs

8 étoiles

Critique de Plotin (, Inscrit le 24 janvier 2010, 70 ans) - 13 novembre 2011

Voici un livre que tous les marcheurs et philosophes sauront apprécier ! Au premier abord, l’idée semble bien saugrenue de réunir dans un même livre les thèmes de la marche et de la philosophie. Et pourtant, nous sommes tous marcheurs et nous sommes tous philosophes, souvent sans en être pleinement conscient.
L’écrivain, Frédéric Gros, est professeur de philosophie et pratique la marche. Pour autant, l’auteur n’évoque qu’à de très rares occasions ses souvenirs de marche. Le récit est en fait un voyage dans le temps et dans l’espace. Et l’on découvre qu’au cours des siècles de grands penseurs ont souvent été de grands marcheurs.

Rousseau (XVIII°), par exemple, se lance à 16 ans dans de longs voyages à pied à travers la France. Ce sont des voyages heureux. « Jamais je n’ai tant existé que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » dira t-il. Ses interminables marches solitaires dans les sous-bois, loin du monde, vont lui permettre de découvrir en lui l’homme primitif, naturel, sauvage, innocent, heureux, bien loin de l’homme social plein de rancœur, de haine, de méchanceté, de jalousie. Pour Rousseau, la marche, en effaçant les mauvaises pensées, est bonheur, bien-être, joie et calme.

Kant (XVIII° également) lui, ne quittera jamais sa ville natale de Königsberg. Sa vie était réglée comme du papier à musique. Tous les jours, que le temps fut beau ou mauvais, Kant partait pour sa promenade d’une heure pile, toujours sur le même chemin, toujours seul, en respirant par le nez, la bouche fermée. De toute sa vie d’adulte, l’histoire veut qu’il n’ait manqué que deux fois sa promenade quotidienne ! Marche monotone, régulière, inéluctable. Pour Kant, la marche est discipline, volonté.

Nietzsche (XIX°) trouvera dans la marche un exutoire à ses terribles maux de tête. De grandes marches, seul, sur des sentiers de montagne, tous les jours, jusqu’à 8 heures de marche par jour. C’est dans la marche que Nietzsche trouvera son inspiration pour écrire un de ses textes majeurs « Ainsi parlait Zarathoustra ». Pour Nietzsche, la marche est indissociable de la réflexion : penser en marchant, marcher en pensant.

Rimbaud (XIX° également) pratiquera la marche dès l’âge de 15 ans. Il traversera l’Europe à pied, toujours à pied, de Belgique en France, d’Allemagne en Italie, d’Autriche en Suède. Ses pas le conduiront jusqu’au désert, dans les montagnes du Harar. Il en mourra à 36 ans, terrassé par des douleurs atroces dans le genou. Pour Rimbaud, la marche est synonyme de fuite, de fuite en avant. Mais aussi de joie, de fatigue, d’épuisement.

Ainsi, ce livre nous fait découvrir les mille et une façons de marcher et ses mille et un effets bénéfiques. Chacun trouvera dans la pratique de la marche les bienfaits répondant à ses propres aspirations.

les grosses chaussures du somnambule solitaire

2 étoiles

Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 14 septembre 2011

La marche est un moyen, une fonction du corps, une activité destinée à mouvoir et entrenir celui-ci. On pourrait en dire autant d'autres fonctions : se nourrir, parler, travailler, copuler, etc. etc. Toutes, peu ou prou, sont de nature à inspirer pensées ou réflexions, à susciter l'action ou la méditation, à établir des correspondances dans le domaine des idées ou du concret. J'avoue avoir beaucoup plus réfléchi, appris, compris, en usine, sur des chantiers, au bureau, qu'en gravissant telle montagne ou en parcourant tel sentier. La marche ne serait à la rigueur que le moyen, l'outil passif malgré les apparences, d'atteindre à la solitude indispensable à la réflexion. Et si les penseurs patentés et reconnus, les rêveurs ambulants d'autrefois dont l'auteur cite les exemples ont autant écrit en marchant, c'est d'abord parce qu'ils étaient servis par une armée d'esclaves ou de domestiques qui les dispensaient de travailler. Bref, un catalogue idéaliste d'idées reçues, de banalités à l'eau de rose, bien dans l'air du temps furieusement écolo-amour-de-la-nature. N'emportez surtout pas ce bouquin soporifique en diable si vous allez marcher, surtout sur un glacier : la première crevasse est pour vous ! Au fond, la marche n'est qu'un faire-valoir, le support, le prétexte d'un discours, mais c'est un château de cartes. On peut gommer le mot "marche" du livre, il peut encore tenir...debout au prix de quelques raccords. Mais alors pourquoi en faire des tonnes sous de faux prétextes ?

Pour les marcheurs, et les autres

10 étoiles

Critique de Jdclve (, Inscrit le 3 janvier 2010, 60 ans) - 3 janvier 2010

Il parait difficile d'écrire un livre entier sur la marche. On marche parce qu'on a envie de marcher, parce que cela délasse le corps et l'esprit, parce que cela permet de ralentir une vie qui se déroule à toute allure, et puis voilà !
Mais ce livre permet vraiment de comprendre le plaisir que l'on peut y trouver et qui finalement est si varié. A quelques exceptions près, j'ai retrouvé dans chaque paragraphe un descriptif qui correspond vraiment à ma façon de marcher.
Il me semble qu'au-delà de ces explications, tout le monde peut trouver un vrai plaisir à lire ce livre, car il reste abordable en permanence et couvre des domaines que chacun cherche à remplir, que ce soit par la marche ou par autre chose.

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