Luis Buñuel
de Alain Bergala

critiqué par Veneziano, le 2 janvier 2010
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Un surréaliste entre rêve et provocation
Cet Espagnol exilé au Mexique et en France, entré dans le surréalisme par Dalì lui-même, est devenu un ponte incontournable du cinéma du XXème siècle, sur près de cinquante ans, par des images-chocs, des scènes provocatrices, un traitement osé de la libido et de la jalousie, des scénarios dont les dérives sont autant de salves d'un même feu d'artifice.
Le spectateur, face à ses oeuvres, doit comprendre qu'une oeuvre d'art se ressent, sans forcément tout avoir à comprendre, qu'il faut se laisser aller aux digressions non logiques, accepter de remettre en question ses repères. Son univers est une exubérance, un cri, de joie, de douleur ou de colère, où le déroulement des choses ne tourne pas rond et souvent mal ; mais, après tout, est-ce si grave ? le soufre est-il si désagréable ?

Comme toujours dans cette collection, la filmographie est présentée de manière synthétique et claire, par périodes, regroupant deux à quatre films. Les moins connus sont évoqués et permettent de dresser un bilan complet de l'oeuvre, les plus grands sont analysés en tant que tels.
Ce cinéaste a réussi à construire un monde, de rêves, de fantasmes et de révoltes, amenant à faire réfléchir, dans un paradis de non-sens et de morceaux de bravoure, parfois évidemment durs à avaler.