Petit éloge du sensible
de Élisabeth Barillé

critiqué par Marvic, le 2 janvier 2010
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
Petit éloge de l'ascétisme
"Le plaisir est une opération alchimique, le résultat d'un renoncement et d'une conversion."
Voilà le ton de cet essai, bien loin de la définition du dictionnaire sur le sensible, propriété de l'être humain liée à l'émotion.
Si le livre commence bien par une apologie des sensations simples qu'on ne prend pas le temps d'apprécier à leurs justes valeurs (l'odeur d'un champ de lavande, la vue d'un dahlia en fleur, la beauté du sourire d'une personne âgée...), on se retrouve vite dans l'éloge du plaisir de... la privation.
Plaisir de fumer, oui mais seulement deux cigarettes par jour pour les savourer pleinement.
Envie de manger du chocolat combattue par l'abstinence jusqu'à l'anorexie.
Si le besoin de solitude vital de l'auteure fait partie de sa vie, il est loin de la représentation de la vie d'une personne sensible.
L'essai se termine par deux chapitres sur l'amour: l'amour charnel, plaisir du corps vain quand il s'accompagne d'un "sex toy"; l'amour avec la rencontre de l'homme aimé.

Un livre à l'opposé de ce que j'attendais, où même la quatrième de couverture ne laissait pas présager de l'austérité et la suffisance du contenu.