Borgia, tome 2 : Le pouvoir et l'inceste
de Alejandro Jodorowsky (Scénario), Milo Manara (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 14 janvier 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
L'HISTOIRE DE LA FAMILLE BORGIA...
Au début de ce deuxième tome des «Aventures» de la famille des Borgia, nous sommes toujours à la fin du XVe siècle, (en l’an 1492 pour être plus précis…) et toujours dans la ville de Rome, dont le peuple, qui depuis la mort d’Innocent VII considère que l’église n’a plus de pouvoir, se livre aux pires exactions, les prêtres n’ont plus aucune autorité, les honnêtes gens ne peuvent plus vivre en paix et même la Sainte place du Vatican est envahie de souteneurs et de leurs putains qui se saoulent et forniquent à toute heure du jour et de la nuit…

Rodrigo Borgia, qui à réussi à se faire élire Pape sous le nom d’Alexandre VI, est méprisé par la population, (qui lui reproche son origine espagnole), décide de refaire régner l’ordre dans les rues de Rome…
Alexandre VI veut étendre les pouvoirs de l’église, son église, jusqu’aux derniers confins du monde, et si tous les dirigeants du monde l’ont reconnu comme Pape, les Etats de l’Eglise sont menacés par Ferrante de Naples, Fernand d’Aragon et surtout Charles VIII de France qui veulent le détrôner et faire élire à sa place le Cardinal Giuliano Della Rovere (le futur Jules II), ennemi juré d’ Alexandre VI, qu’il accuse de s’être fait élire en achetant des voix lors du conclave.

Il décide alors de se servir de sa famille pour nouer des alliances, son fils Joffre (qui n’a que douze ans) est marié avec Sancha, la fille d’Alphonse II Roi de Naples, Giovanni va épouser la Princesse Maria Enriquez, cousine de Fernand d’Aragon, Lucrèce avec Giovanni Sforza, Duc de Pesaro et neuveu de Ludovic le maure, l’homme le plus puissant de Milan et César sera proclamé Cardinal-Archevêque…

Et même le fait que, Giovanni Sforza est marié à Madeleine de Gonzague et que celle-ci est enceinte de huit mois, n’est pas de nature à arrêter les sombres projets d’Alexandre VI…

Encore une fois, dans ce deuxième tome le duo Chileno-Italien d’Alejandro Jodorowsky et Milo Manara fait des étincelles, et semble vraiment être dans «son pré carré», avec la description d’une des périodes les plus sombres de l’église. Le scénario de Jodorowsky est toujours aussi solide et nous tient en haleine du début à la fin, les dessins au trait si fin de Manara tout en rondeurs, subtilités sont toujours aussi beaux et précis… Ce deuxième volume est toujours aussi intéressant notamment pour ce qui est de la découverte des mœurs et de l’histoire de l’époque qui malgré quelques approximations historiques (ainsi p. ex. le Cardinal Della Rovere ne peut pas apparaître aux cérémonies organisées par Alexandre VI à Rome, puisque à la même époque, il vit réfugié auprès de la cour de France…) est très bien restituée…

Rappelons enfin que cette série, qui raconte, de façon romancée, l’histoire de la famille romaine des Borgia, et est basée sur des évènements historiques ayant réellement eu lieu et des personnages ayant réellement existé. L’église vit alors un de pires moments de son histoire, que cette BD raconte de façon magistrale, une fois encore, simonie, népotisme, corruption, intrigues, meurtres, trahisons, inceste, tortures… sont au rendez-vous!

Attention cette BD est pour un public averti!…
Grotesque, mais divertissant 4 étoiles

Dans ce deuxième volet de cette série BD, nous sommes au début du règne horrible du pape Rodrigo Borgia, on prépare le mariage de Lucrèce pour renforcer le pouvoir de la famille.

« - Madame, que vous fussiez boiteuse, borgne ou un tonneau de graisse, il se marierait avec vous, votre importance politique est sans prix. Le destin de Rome est entre vos mains !
- Dites-le de façon plus juste, maître : le destin de Rome est entre mes cuisses ! »

Bon, autant le lire tout de suite, je n’ai pas été enflammé dans la façon que Jodorowsky a eu d’aborder l’histoire. C’est un peu trop caricatural et extravagant à mon goût. Je n’ai pas détesté, mais je m’attendais à ce que ça lève plus niveau histoire, j’ai trouvé qu’on allait trop à la facilité porno-gore.

Nance - - - ans - 2 octobre 2012