Contes barbares de Craig Russell
( Brother Grimm)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Le grand méchant loup
Bien qu’il soit Écossais, Russell a choisi l’Allemagne comme décor pour sa série policière. Son Kriminalhauptkommissar, Jan Fabel, est un type sans reproches et profondément humain. Au début du roman, il est appelé à investiguer le meurtre d’une adolescente retrouvée sur une plage de Hambourg. Lors de l’autopsie, une mystérieuse note découverte dans la paume de la jeune fille porte à croire qu’elle serait disparue depuis trois ans.
Plus tard, deux autres bouts de papier sont retirés des paumes d’un couple assassiné. Cette fois, les mots ‘Hansel’ et ‘Gretel’ sont inscrits. Le lien entre les crimes est évident. Fabel sait alors qu’il a affaire à un tueur en série méthodique et tordu. Avec son équipe amochée, il part à la chasse au grand méchant loup.
Le cadre et la structure ressemble beaucoup aux polars de Mankell sans s’inscrire dans le sous-genre du thriller social comme tel. Le folklore et les mythes sont au cœur de l’intrigue puisque l’assassin s’inspire des contes des frères Grimm dans la mise en scène de ses meurtres. L’explication de cette obsession est d’ailleurs foudroyante. La scène finale glace le sang, de même que d’autres éléments. Les versions originales des contes de Grimm n’étaient pas destinées aux enfants après tout…
Tous les éléments habituels du thriller policier sont là et bien dosés. J’ai cherché une brèche majeure mais en vain. La mécanique est sans faille. Il est pratiquement impossible de deviner le coupable! L’auteur - un ex-policier – puise dans son expérience du milieu pour livrer ce que les américains appellent un ‘police procedural’ d’une grande qualité - c’est-à-dire minutieux et crédible.
Un excellent moment de frissons.
Les éditions
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Contes barbares [Texte imprimé] Craig Russell traduit de l'anglais par Aurélie Tronchet
de Russell, Craig Tronchet, Aurélie (Traducteur)
Éd. du Masque
ISBN : 9782702432518 ; 6,02 € ; 09/05/2007 ; 406 p. ; Relié
Les livres liés
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Les critiques éclairs (6)
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A la scandinave
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 30 septembre 2010
Les nombreux détails qui parsèment le récit, tout comme ces indices étranges semés les uns après les autres, finissent par créer une tension qui prend au ventre et donne envie de connaître le dénouement tout en ne souhaitant pas que le bouquin se referme, parce que voilà, il est plaisant de le lire et ce personnage de Fabel dégage un je ne sais quoi (un peu à l'image du Rébus de Rankin, un autre Ecossais) qui fait qu'il attire et agace à la fois.
J'ai aimé que cette équipe ne soit pas constituée de super héros et qu'ils aient l'air par moments un brin manchots, qu'ils soient humains au possible et que les techniques dignes des experts scientifiques soient laissées de côté au profit d'investigations psychologiques plus poussées.
C'est un polar qui (se) tient bien, évolue selon une logique qui ne renverse pas tout sur son passage, malgré les rebondissements et le dénouement. On peut s'investir, s'immerger, sans crainte de se demander à un moment donné quelle partie on aurait loupé parce que ceci ne correspond plus à cela. Non, ici, tout est implacable. Froid et efficace.
Relire ses classiques
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 11 juillet 2010
C'est la deuxième enquête de Jean Fabel.
L'auteur nous donne suffisamment de renseignements pour apprécier l'histoire sans avoir lu la première.
L'intrigue est bonne et l'idée originale : les contes des frères Grimm qui servent de modèles à un tueur en série.
Notre commissaire va devoir revoir ses classiques...
Les frères Grimm à contribution
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 juin 2010
Parce qu’il écrit manifestement en anglais, c’est publié au Royaume Uni, … Curieux. Ca donne l’occasion de voir apparaître des titres, dénominations de grades ou d’organismes qui, en anglais nous paraissent maintenant familiers (FBI, Superintendant, …) mais qui, en allemand, nous sautent à la figure et me font m’étonner. Pourquoi avoir choisi de conserver ces titres de fonction dans la langue de Goethe ? Et pourquoi pas aussi ? Je ne sais pas. Mais ça donne ça par exemple :
« Bien sûr, Herr Kriminalhauptkommissar. Je vais devoir en parler à mon chef, Hauptkommissar Pohlmann, …
L’Innensenator Bruno Ganz était présent, ainsi que le Leitender Oberstaatsanwalt Heiner Goetz, le procureur de Hambourg. »
C’est là qu’on mesure combien nous sommes colonisés par les termes américains, anglais, qui eux ne nous choquent plus !
Mais cette particularité mise à part, la teneur de ce « Contes barbares » est tout à fait estimable et fait preuve de beaucoup d’imagination. Parvenir à intégrer les contes des frères Grimm dans la « logique » d’un tueur en série, et ceci de manière sophistiquée, dans une recherche poussée de ce que sont réellement ces contes dans l’histoire des frères Grimm, est estimable et bien trouvé.
Déroulé de l’intrigue et psychologie des intervenants étant à la hauteur, pourquoi bouderions-nous notre plaisir ? Le commissaire Fabel, puisque c’est lui le héros récurrent, tire pas mal du côté d’un autre commissaire, Wallander, héros de Henning Mankell. Dans l’âge, les doutes sur le métier, la situation sociologique et la psychologie. L’Allemagne du Nord n’est pas si loin de la Scanie, le Sud de la Suède !
En deux mots, des cadavres sont retrouvés les uns après les autres, dans des situations, des mises en situation plutôt, et des indications laissées par le tueur, qui amènent le commissaire Fabel et son équipe à revisiter ce que sont et représentent réellement les contes des frères Grimm. Des enquêtes actuelles donc, classiques dans le polar moderne, associées à une mise en scène de contes … finalement assez barbares !
« La Route des contes »
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 1 juin 2010
L’assassin donne le nom de sa victime sur un petit papier jaune glissé dans la main de celle-ci mais bien vite la police comprend que c’est une fausse identité et que la fille désignée par le tueur pourrait, elle aussi, avoir été tuée. Deux nouvelles victimes sont alors découvertes, deux amants que le petit papier jaune désigne comme étant Hansel et Gretel. Le commissaire Fabel qui a entendu, à la radio, la promotion d’un livre sur la récolte des contes et légendes d’Allemagne du nord par les frères Grimm est intrigué par cette piste qu’il décide de suivre. L’assassinat d’un ex-mannequin présenté, cette fois, comme La Belle au Bois dormant semble indiquer qu’il y a bien une relation entre ces meurtres en série et l’œuvre des frères Grimm ou du moins celle de cet écrivain qui montre les frères conteurs sous un angle beaucoup moins valorisant que la tradition littéraire, l’un des deux frères étant même présenté comme un meurtrier en série.
D’autres meurtres encore et toujours ce petit papier jaune et toujours ces indices reliant les assassinats aux contes des Grimm et toujours cette incompréhension sur la personnalité et les motivations de l’assassin qui semblent sourdre de ces contes qui constituent l’un des éléments fondateurs du sentiment national allemand. « Notre langue, notre culture, nos réussites et nos échecs, notre beauté et notre vilenie : la Route des contes rassemble toutes ces choses » qui pourraient, effectivement, inspirer le meurtrier.
Même si l’intrigue est longue à se mettre route, même si la police néglige parfois son enquête et même si Russell s’égare un peu dans des digressions pas forcément utiles, ce roman, bien construit, qui enlace la légende et l’histoire dans une fort plausible étreinte, nous plonge non seulement aux origines du peuple allemand mais, aussi, au cœur de toutes les angoisses, de toutes les terreurs et de tous les fantasmes qui hantent l’humanité depuis la nuit des temps. Et au passage, il nous livre un intéressant regard sur les relations mère-fils et une allusion sur le double dans la fiction et dans la vie : la fille assassinée et celle qu’elle remplace, Paul et Henk son remplaçant, Weiss et Olsen, deux géants, mais aussi les frères Grimm. Beaucoup de binômes dans ce roman comme dans l’équipe du commissaire Fabel, un commissaire comme tous les autres, en rupture avec sa légitime mais, pour une fois, sobre comme un chameau ce qui est bien rare dans les polars actuels.
Il était une fois les contes... barbants.
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 24 avril 2010
Dommage, l'histoire est pourtant originale, et comme j'aime les contes mettre en scène les meurtres de cette manière était une excellente idée.
Cette déception vient sans doute du fait que je ne me suis absolument pas attachée aux personnages, les policiers de l'enquête, ni à leurs problèmes existentiels qui m'ont ennuyé ferme.
Je l'ai fini malgré tout de mauvaise grâce, ce n'est que la fin qui m'a plu. Les toutes dernière lignes ont réussi à éveiller mon intérêt, bien que ce fut la fin.
Suspens...
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 29 janvier 2010
Mais vraiment un bon thriller ! En général, je n’aime pas trop les policiers mais là, l’enquête est haletante même si on se perd parfois en détails par moments. Le suspens jusqu’au bout ! Allez, je m’en lirai bien un autre… (3 enquêtes dans cette série policière pour le moment : Rituels sanglants, Contes barbares et Immortel dans l'ordre)
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