Cher premier amour de Zoé Valdés
( Querido primer novio)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
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À la recherche de l'âme soeur
Danaé, citoyenne d'une quarantaine d'années vivant à Cuba, réalise petit à petit que le bonheur qu'elle a cru construire autour d'elle ces dernières années n'est que façade et banalité.
Le temps qui s'écoule la vide peu à peu de sa substance. Emportée par ses propres réflexions et souvenirs, et laissant derrière elle tout son quotidien, mari et enfants y compris, elle laisse un jour ses pas la guider vers la gare où elle prendra le premier train en partance pour le lieu de sa première " école aux champs " de son adolescence. Son instinct trop longtemps camouflé au plus profond de ses entrailles la pousse à la recherche de son premier amour.
L'histoire, narrée tour à tour par le temps de la ville, la musique de la ville, la valise en bois et la ceiba, nous balade dans des atmosphères tantôt pastorales, romanesques et poétiques, tantôt étouffantes, glauques et crues. Il s'agit là certes d'un contexte original pour décrire la vie à la fois surprenante et banale d'une femme en manque de sentiments vrais.
Je crois que l'écrivain est en fait super, pour les gens qui aiment ce style, ce qui n'est clairement pas mon cas ! Mais qui suis-je pour démolir le travail de longue haleine qu'un bouquin représente toujours ! ?...
Les éditions
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Cher premier amour [Texte imprimé], roman Zoé Valdès trad. de l'espagnol, Cuba, par Liliane Hasson
de Valdés, Zoé Hasson, Liliane (Traducteur)
Actes Sud / Lettres latino-américaines.
ISBN : 9782742728855 ; 21,19 € ; 31/08/2000 ; 336 p. ; Broché
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Cuba, condition féminine, …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 10 décembre 2009
« Tandis qu’elle lavait sa vaisselle ébréchée hors d’usage, Danaé recréait mentalement un paysage hivernal. Une envie de neige, plein de neige. Avoir des glaçons dans ses méninges, se tremper dans une baignoire débordante de daïquiri glacé, accepter peut-être de grignoter un cornet de pralines, de mordiller un bout de sucre candi. Elle s’essuya les mains et en profita pour attacher avec une barrette en écaille les deux touffes de cheveux qui lui ornaient les yeux mais les rendaient malades, tout purulents et chassieux. Elle aimait s’absorber dans des pensées ridicules tout en s’affairant à son travail. Elle faillit se couper le doigt avec son couteau à pain, le seul qu’elle possédait et qui servait aussi à couper toutes sortes d’aliments et d’objets. Dans sa cuisine minuscule, elle avait à peine la place de se retourner pour se tenir devant son fourneau. »
Danaé se croyait heureuse – disons, pas malheureuse – et puis son passé remonte crever telle une bulle à la surface. Elle pète les plombs et quitte tout sur un coup de tête. Prendre le train (elle en rêvait), et retourner voir « à la campagne », là où adolescente elle était allée pour sa période de « l’école aux champs ». Comprendre 45 jours dans le dénuement le plus total à essayer de se familiariser aux travaux des champs, à servir de pauvre main d’œuvre gratuite.
Zoé Valdès nous raconte cette période avec sa faconde habituelle, avec son onirisme latino-américain, assez en accord sur ce roman avec des souvenirs racontés des dizaines d’années plus tard sur des aventures adolescentes, donc transfigurées, fantasmées. Fantasmées, c’est le moins qu’on puisse en dire, Zoé Valdès n’est pas en dessous de sa réputation. Elle lie le quotidien le plus sordide de l’école aux champs à des personnages impossibles monstrueux. C’est un de ces personnages qui sera le cher premier amour de Danaé. C’est ce personnage que Danaé tâchera de retrouver en prenant le train pour la campagne laissant mari et filles derrière elle.
La fin est en kaléidoscope, comme si Zoé Valdès nous proposait plusieurs possibilités, plusieurs fins, choisissez celle qui vous plait, m’sieurs-dames !
Et quand même, être cubain … ça doit être quelque chose ! Quelque chose de bien dur.
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