Le Mystère Nemo, tome 1 : L'île
de Mathieu Gabella (Scénario), Kenny (Dessin)

critiqué par Shelton, le 24 janvier 2010
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Des bases porteuses d'espérance...
Premier album d’une série avec, au commandement, un scénariste que nous avons déjà croisé, Mathieu Gabella, L’homme qui raconta la licorne. On sait donc qu’il n’hésitera absolument pas à nous déstabiliser, à nous emmener hors des sentiers battus, à nous surprendre même jusqu’à la fin de son histoire… Laissons-nous donc faire et entrons dans cette histoire…

Nous allons, tout au long de ce premier opus, avoir deux récits parallèles. Celui qui permet, en 1865, à un groupe de personnes de quitter Richmond, capitale assiégée des confédérés, ville dans laquelle ils étaient prisonniers. Ils appartenaient plutôt à l’autre camp de cette guerre de Sécession et leur voyage en ballon fut assez risqué… Mais, c’est, aussi, le récit de vie de Dakkar, prince indien qui se retrouve dans une situation fort délicate… Les deux histoires n’en feront plus qu’une lorsque chacun arrivera sur une île, sur « des terres maudites » que chacun aurait préféré, de toute évidence, s’abstenir de connaître…

Nos cinq fuyards nordistes ne cherchent que le salut, la survie et le retour chez eux. Mais, sur cette île, rien ne se passe comme d’habitude, il y a comme des phénomènes surnaturels et inquiétants. Comment pourraient-ils-s’en sortir, eux qui n’ont presque plus rien ?

De son côté, Dakkar, serait plutôt un bon physicien, un spécialiste de l’électromagnétisme… une science que certains ennemis de la couronne britannique souhaiteraient bien maîtriser pour chasser définitivement des Indes cet envahisseur et colonisateur bien encombrant…

L’histoire en est à ses débuts, ses bases, tout se met en place d’une façon bien sympathique et on attend la suite pour se faire une idée définitive. Le dessin, plutôt simple et dynamique, s’améliore en cours d’album, un peu comme si Kenny avait besoin de s’approprier les personnages avant de se lâcher un peu… Après tout, c’est assez classique avec de jeunes dessinateurs et des nouvelles séries. Attendons, une fois encore, avant d’être trop catégorique…

Quant au scénario lui-même, j’avoue que je suis tombé sous son charme car j’aime bien cette idée que l’on ne nous dise pas tout immédiatement, que l’on nous laisse mariner, que l’on nous mette aux abois pour un atterrissage dangereux sur une île alors que cela ne représente rien dans la globalité de l’histoire… Oui, j’aime ce petit côté décalé et, encore plus, le fond historique qui est là pour donner un ton et une ambiance. Quant aux inventions scientifiques… le dix-neuvième siècle est un modèle de fourmillement tel, que l’on sait bien que tout est possible même si la fiction peut permettre d’en doubler la dose tout en restant crédible… ou presque !

Donc un bon premier album qui demande une confirmation future dans cette série pour adolescents.