Aller simple
de Carlos Salem, Danielle Schramm (Traduction)

critiqué par El grillo, le 29 janvier 2010
(val d'oise - 51 ans)


La note:  étoiles
Simplement original
Lorsque Dorita, la tyrannique femme d’Octavio, succombe brusquement dans un hôtel marocain où le couple passait des vacances, c’est pour lui un mélange de panique et de soulagement. Il est débarrassé de sa harpie, mais ne va-t-on pas l’accuser de meurtre ? Tandis qu’il se pose ces questions en éclusant des vodkas, Soldati, un Argentin chanteur de tango amateur, vendeur de glaces dans le désert et escroc à ses heures, déboule dans sa vie comme une fusée. Ils croiseront bientôt Carlos Gardel (qui n’est pas mort en 1935…), bien décidé à tuer Julio Iglesias parce qu’il a osé reprendre ses tangos, mais aussi une équipe de cinéma abandonnée au désert, une bande de tueurs boliviens et des hippies figés dans le temps. Et le timide Octavio, flanqué de ses fantasques compagnons, va se révéler un autre homme…

Quand 3 pieds nickelés rêvent de grands espaces, de vengeance, ou d'une vie désinhibée, ça donne ça... un concentré de dynamisme et des situations politiquement incorrectes, déjantées, mais on s'en fout pourvu qu'on ait l'ivresse et qu'on s'en resserve encore...
Pris dans ce tourbillon délirant, le lecteur s'amuse des péripéties rocambolesques de nos trois farfelus, jamais lourdingues, pas toujours crédibles mais très attachants par leur détermination et leurs convictions immuables. Entre le chanteur mort qui rêve de flinguer Iglésias, l'époux qui part à la recherche de sa femme morte, ravi qu'il est de s'en être débarrassé, et l'arnaqueur en puissance qui fuit et fuira toute sa vie, y'a de quoi remplir facilement plus de 200 pages.
Amusé dès le début, puis heureux d'en finir, un peu essoufflé par tant de vagabondages, il faut reconnaitre ce style très immersif et ce côté très attachant des personnages, qui rend la lecture de ce roman original bien agréable.

En tous cas, un Kusturica ou Terry Gilliam aux manettes en cas de version cinématographique serait un très bon choix, si ça peut permettre de situer le genre...
et maintenant, autre chose ! 7 étoiles

La critique d'el grillo est très pertinente : c'est drôle, c'est bien écrit, c'est un peu fou, un peu foutraque, ça part dans tous les sens, ça se lit bien même si ça s’essouffle un peu.

En conclusion, un bon moment de lecture et un auteur à suivre

Ronanvousaime - - 49 ans - 21 août 2012


adios carlitos... 10 étoiles

Sur un air de tango, Carlos Salem nous emmène de Marrakech à Madrid, dans une folle équipée en compagnie de personnages tous aussi déjantés les uns que les autres: Octavio Rinçón, dont la femme est morte pendant sa sieste, et qu'il va cacher sous le lit avant de mettre le feu à l'hôtel; Raúl Soldati, faux homme d'affaires amateur de faux billets et d'agendas électroniques; Charly, le vieux hippie qu'une teinture capillaire va transformer illico en une réincarnation de... Carlos Gardel (Carlitos pour les intimes)! Des femmes, du sexe (taille XXL), des pruneaux (pas le fruit !) jalonnent cette homérique épopée des temps modernes, où nos trois loosers vont en remontrer aux plus fieffés coquins et finir par empocher la mise. Si vous voulez vous dépayser, tout en économisant le prix d'un billet d'avion, payez-vous cette tranche de folie pure, à déguster sur canapé...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 13 novembre 2011