Capitaine de sa Majesté
de Alexander Kent

critiqué par Liresousunsaule, le 2 février 2010
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Un très beau roman d'aventure
Première prise de contact avec les aventures du capitaine Bolitho, et un vrai plaisir. Alexander KENT maîtrise vraiment son sujet "marine", à tel point qu'il est nécessaire de trouver un petit dico du jargon des hommes de la mer. Mais une fois que l'on a fait le petit effort de connaissance, impossible de lâcher le bouquin. Cela donne une énorme envie de dévorer les autres livres. Les descriptions techniques, des situations et des personnages sont toutes très bonnes, sans emphase ni "poésie" mal placée, on est plutôt dans une action brute.
Un très bon livre qui fait voyager dans le temps et autour du globe...
En route pour l'aventure ! 9 étoiles

4ème de couverture :
Le jeune capitaine Richard Bolitho, en cette année 1784 bizarrement marquée par la paix, se voit confier la mission d'aller pousser discrètement les pions de la puissance anglaise au large de Bornéo. Des parages où les lois de la guerre ne sont pas respectées par grand monde. Autant dire que tous les coups ou presque sont permis... L'honneur, à quoi semblent encore tenir les marins en cette rude époque, y perdra des plumes et Bolitho quelques illusions.
Suite de la réédition de la légendaire série marine "CAPTAIN BOLITHO" (des romans que le lecteur peut aborder dans l'ordre qu'il voudra), qui a valu une gloire mondiale à Alexander Kent, salué comme le maître incontesté du roman d'aventure maritime.


Nous sommes en 1784, soit 1 an après la bataille des Saintes où nous avions laissé notre Capitaine un peu abasourdi par une paix soudaine. Richard a aujourd'hui 27 ans et cherche de nouveaux repères dans un monde dont la guerre a disparu. Les anciens soldats et officiers sont souvent devenus des mendiants infirmes dans les rues de Londres et leurs faits d'armes n'intéressent plus ces nouveaux "londoniens" qui partent chercher la richesse grâce au commerce chez leurs anciens ennemis les français.

Après un an d'attente, Bolitho se voit affecter l'Undine, un trente-deux canons, pour une mission un peu particulière. Direction les Indes, avec pour compagnon une frégate espagnole. La partie va se jouer contre les Français qui naviguent sous un pavillon pirate local. Un jeu de diplomatie déroutant qui permet de continuer la "guerre" sans vraiment la réenclencher.

Un passage de la préface de Michel Le Bris résume très bien ce roman : "Etrange roman d'aventures, en vérité, que celui-ci, où le "ni guerre ni paix" semble effacer tout contour défini aux êtres comme aux choses, où personne ne sait trop où il va, ni quelle partie il joue, où l'attente, pesante, les heures lentes dans la moiteur étouffante de la mousson exacerbent l'impatience des corps et des cœurs, déchaînent les passions, fouillent les âmes dans leurs tréfonds -...- on pressent, paix ou non, l’imminence de la bataille, qui tranchera dans le vif, une fois encore, et imposera un ordre aux désordres di monde."

Car il est là, l'art d'Alexander Kent : Faire monter la pression, l'intensité du récit, l'importance des enjeux tout au long de la lecture. Une fois que vous avez le pied à bord, il n'y a pas de temps mort. Jusqu'au combat final, où l'on se rend compte que nos doigts sont cramponnés à la couverture du livre, que l'on serre la mâchoire, car on est à bord, dans la fumée des canons, dans le bruit des gréements qui explosent, les cris, le sang, on jette les grappins, on saute à l'abordage sabre à la main !

Mais c'est aussi un roman sur l'Homme. A travers les différents personnages, l'auteur nous présente les réactions de chacun en temps de crise, de combat, de peur. Il analyse également les relations entre hommes. Ces hommes autrefois ennemis et aujourd'hui alliés, ces hommes qui se combattent mais se respectent car au fond, ils sont identiques.

Encore un grand roman d'Alexander Kent (de son vrai nom Douglas Reeman), qui est le 6ème dans l'ordre chronologique de la saga Bolitho. Et comme on peut difficilement retourner à des lectures plus frivoles ou plus légères après ça, je m'en vais de suite lire le 7ème tome : Mutinerie à bord. En route pour l'aventure !!!

NB : si vous voulez embarquer, vous trouvez les petits dictionnaires de termes marins sur internet, mais pas besoin d'y avoir recours toutes les 2 lignes.

MEISATSUKI - - 48 ans - 1 mars 2011