La fenêtre berlinoise
de Saša Ilić

critiqué par Ichampas, le 6 février 2010
(Saint-Gille - 60 ans)


La note:  étoiles
Apprendre à se connaitre à travers le regard des autres
Quatrième de couverture
Envoyé à Berlin par une O.N.G. de Belgrade, un jeune homme vient recueillir les mots des exilés, ceux que la guerre ou les aléas de l’Histoire ont déplacés d’une nation à l’autre, d’une vie à l’autre. Se laissant guider par le hasard, il va de rencontre en rencontre. Sur un banc d’Alexanderplatz, il croise la destinée de Viktor Greber, vieil homme à la générosité attentive, convoquant le fantôme d’une chanteuse de cabaret des années 30 ou les traits d’un amour disparu dans la tourmente de l’ex-Yougoslavie. Dans les couloirs du métro, il suit la silhouette d’Ana Djadić, une marionnettiste de théâtre qui ne se confie qu’à ses pantins.
Saša Ilić capte les pulsations de Berlin et de ces vies invisibles. Pierre après pierre, il fait tomber les murs du silence et de la douleur, et rend leur place aux déclassés, aux oubliés, en ouvrant grand les fenêtres sur leurs existences.

Mon avis personnel
Un premier roman, qui peut être qualifié d’historique, relate le séjour berlinois d’un globe trotteur urbain. Le narrateur, d’origine « yougoslave », va à la recherche de ses compatriotes. Il va rencontrer M. Greber, il va devenir son locataire, ainsi que d’autres personnages attachants. Son envie de rencontre et de partage dépasse ce pourquoi il s’est rendu à Berlin. Il va apprendre à se connaitre à travers le regard des autres. Toutes ces histoires particulières de vie laissent filtrer, entre autres, le drame yougoslave et le traumatisme des camps pendant la seconde guerre mondiale. Ce premier roman constitue une immersion dans le Berlin des expatriés. Je me suis laissée emporter par ces tranches de vie.