L'homme à cheval
de Pierre Drieu La Rochelle

critiqué par CC.RIDER, le 15 février 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le meilleur roman de Drieu La Rochelle
Dans une Bolivie réinventée et complètement mythique, Drieu La Rochelle, à travers les amours d'un lieutenant de cavalerie devenu dictateur, d'une belle aristocrate et d'une danseuse semi-indienne, décrit toutes les grandes forces qui se disputent la domination mondiale depuis environ deux siècles : l'Eglise sous les traits d'un Jésuite assez déplaisant et la Maçonnerie sous l'aspect d'un “frère” encore plus détestable, les forces populaires qui émergent et que l'Homme à cheval veut conduire et guider et les anciennes classes dirigeantes, l'aristocratie et la bourgeoisie décadentes, qui perdent pied et essaient de surnager par l'intrigue et la corruption. Drieu lui-même se met en scène avec le personnage de Felipe, le guitariste poète conseiller de l'homme d'action...
Roman politique et philosophique (les références au péronisme et au communisme sont très claires), ce livre est sans doute le plus achevé de l'écrivain maudit. Les accents shakespeariens sont nombreux et frappants. Les allusions à Henri Bergson comblent d'aise le lecteur. Le style magnifique est proche de celui de Mérimée, de Cervantès ou de Stendhal. Ce livre est un véritable chef d'oeuvre écrit par un esprit exalté et idéaliste mais également brillant et sceptique. On ressort de cette lecture enchanté et presque plus intelligent qu'avant.
Citations :
"Il faut aller au-devant de ses ennemis, il n'est pas bon de les attendre. Il faut faire tout franchement et très vite."
"Les hommes d'action sont suffisamment hommes de pensée, et les hommes de pensée ne valent qu'à cause de l'embryon d'homme d'action qu'ils portent en eux".
“Il y a beaucoup d'action dans l'homme de rêve et beaucoup de rêve dans l'homme d'action”.
5/5