Un (court) essai qui n'apporte pas grand chose au final.

Copie de la quatrième de couverture:
Alexandre Dumas reste un cas d'étude dans l'histoire littéraire. On s'accorde désormais à reconnaître qu'il n'est pas le seul auteur de ses livres. Dumas sollicitait en particulier les services d'Auguste Maquet, romancier de talent. C'est à ce dernier que l'on doit Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo, La Reine Margot, Le Chevalier de Maison-Rouge, La Dame de Montsoreau, Le Chevalier d'Harmental... C'est à peine si Dumas retravaillait les manuscrits qu'on lui soumettait. On ne dénombre pas moins de 650 livres signés Dumas. Cet essai entend rétablir la vérité et réhabiliter Maquet, cet " autre Dumas ", son double en écriture. Il envisage aussi plus largement de lancer une réflexion sur la question méconnue de la collaboration littéraire.
Bernard Fillaire est écrivain et essayiste. Il a notamment publié Lautrec l'enchaîné et Lettre à Maurice Nadeau.

Vous me direz qu'étant un admirateur de Dumas, on pourrait me montrer des preuves incontestables qu'Auguste Maquet est l'auteur de tout ce qu'ils ont fait en commun, théâtre et roman, que je continuerai mordicus a soutenir Dumas, je vous répondrai: "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".

Un des problèmes de cet essai, c'est qu'il n'y a rien de bien convaincant, par exemple pp 67 et suivantes, l'auteur compare un extrait d'une pièce de Schiller "Don Carlos" et "Henri III et sa cour" de Dumas pour prouver que Dumas n'hésitait pas à "plagier" d'autres auteurs (même des dumasiens le reconnaissent et Dumas lui-même pense que l'idée est plus importante que le nom de l'homme à qui elle appartient), mais on compare le texte on sent que Dumas s'en est inspiré, mais il le réécrit entièrement, c'est plus une référence qu'un plagiat pour moi (c'est comme s'il on accusait Tarantino de plagiat chaque fois qu'il s'inspire d'une scène d'un autre film ou qu'il filme à la manière d'un autre réalisateur).

Ce qui me gêne aussi, c'est la manière hautaine (je l'ai ressenti comme ça) de l'auteur à vouloir imposer son point de vue et de rejeter le travail des gens qui ont soit écrit des biographies sur Dumas ou qui établissent les textes pour les divers rééditions. Si Bernard Fillaire voulait réhabiliter Maquet, il y avait d'autre moyens que seulement dire (en résumant à l'extrême et en étant un peu de mauvaise fois) que Dumas n'est pas l'auteur de ses livres, par exemple prendre un passage du manuscrit de Maquet et ce même passage dans l'édition définitive et énumérer les points communs et les différences et au moins argumenter.

Un moyen de réhabiliter Maquet serait que des professeurs de littérature ou des passionnés fassent ce que d'autres ont fait pour Dumas: établir de nouvelles éditions des romans de Maquet (livre de poche, Folio, etc.) en les commentant et en les analysant.

En résumé un essai qui présente bien les problèmes des œuvres écrites en collaboration (on ne sait pas quel est la part de l' "auteur" et celle du collaborateur) et l'envie de l'auteur de réhabiliter Maquet, mais je n'aime pas la manière dont il traite Dumas, qu'il n'aime pas l'écrivain et préfère son collaborateur soit, moi j'ai lu des romans que Dumas a écrit seul (ses premiers), ceux qu'il a écrit en collaboration avec Maquet (les plus connus) et ceux "Post-Maquet" (écrit seul ou avec d'autres collaborateurs), dans chacun de ces romans on retrouve le cœur de Dumas, son style (quand il interpelle le lecteur, sa manière de rendre "vivant" un décor, une époque, un pays, ses dialogues), c'est pourquoi je n'adhère pas à la thèse de l'auteur.

1 étoile pour avoir osé aller à contre courant de l'époque (la première édition date de 2002), surtout à l'époque où la France honorait Dumas, une demie pour avoir tenté de réhabiliter Maquet, ça doit être possible de réhabiliter Maquet sans rabaisser Dumas, mais pas plus à cause d'un manque flagrant d'argumentation et de preuves (où sont les comparaisons entre les manuscrits de Dumas et de Maquet?), c'est sévère mais j'espérais lire une thèse certes pro-Maquet (ou anti-Dumas), mais au moins argumentée de manière à ébranler mes certitudes, hélas ce n’est pas le cas.

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  Alexandre Dumas, Auguste Maquet et associés [Texte imprimé] Bernard Fillaire

  de Fillaire, Bernard
  Bartillat
  ISBN : 9782841004560 ; 14,20 € ; 14/01/2010 ; 137 p. ; Broché

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