La bande dessinée son histoire et ses maîtres
de Collectif, Thierry Groensteen

critiqué par Dirlandaise, le 1 mars 2010
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la bd
Thierry Groesnteen a longtemps été directeur du Musée de la bande dessinée. Il est actuellement directeur de collection pour Actes Sud et enseigne à l’École européenne supérieure de l’image d’Angoulême. Ce très beau livre retrace toute l’histoire de la bande dessinée franco-belge et américaine. J'aimerais commenter tout d’abord la couverture que je trouve très amusante. On peut y voir le marsupilami qui regarde par un trou qui laisse apparaître deux personnages de bd sous les feux d’une torche électrique. Très joli et original.

Passé l’avant-propos et l’introduction, nous plongeons dans l’histoire de la bande dessinée franco-belge depuis ses plus lointaines origines avec William Hogarth et ses estampes et gravures pour ensuite rencontrer Rodolphe Töpffer, un professeur, théoricien, homme de lettres et dessinateur accompli de Genève qui serait le créateur de la bande dessinée. Viennent ensuite des bédéistes comme Caran d’Ache, Wilhem Busch, Georges Colomb, Alain Saint-Ogan, Hergé et beaucoup d’autres qu’il serait trop long d’énumérer ici. L’évolution des thèmes, des dessins et de la présentation de la bd est très intéressante à constater. Au début, la bande dessinée était très moralisatrice et ensuite, les auteurs ont laissé tomber cette morale au profit souvent du pur divertissement. On peut aussi lire de quelle façon la bande dessinée américaine a envahi le marché français dans la période de l’entre-deux-guerres et la résistance des auteurs de l’Hexagone face à ce déferlement. On parle aussi de la période de l’après-guerre et des titres émergents tels « Coq hardi » et « Vaillant ». Viennent ensuite les grandes heures de la bd belge avec les deux hebdos rivaux : Spirou et Tintin.

Un autre chapitre est consacré à l’histoire et l’évolution de la bande dessinée américaine en débutant par les « funnies », l’avènement des superhéros comme Batman et Superman, les « comics books » et en retraçant également toute l’évolution de cet art narratif que les américains affectionnent particulièrement.

Viennent ensuite deux très intéressants chapitres sur les maîtres du trait et l’atelier du dessinateur. On peut y lire des informations très instructives sur les styles de dessins comme celui appelé « Gros nez » comme dans Astérix, le style académique, la ligne claire avec Hergé et finalement le « clair-obscur » dont Chabouté est un bon représentant.

Dans le chapitre intitulé « L’atelier du dessinateur », toutes les techniques de mise en page, de l’élaboration du scénario, de l’encrage, de l’application de la couleur et les nouvelles possibilités du numériques vous seront dévoilées.

Une bibliographie, un glossaire des termes techniques et un index des noms viennent compléter cet ouvrage de grande qualité et très complet sur le thème tout à fait passionnant qu’est le Neuvième Art. J’ai particulièrement aimé les photos de planches originales qui parsèment le livre. Il y en a à chaque page et elles sont toutes extrêmement intéressantes à étudier. Je vous conseille l’utilisation d’une bonne loupe car certains textes sont très petits et difficiles à déchiffrer. Enfin, c’est un must pour qui aime la bande dessinée et s’intéresse à son histoire et à son évolution.