Carton blême
de Pierre Siniac

critiqué par Chene, le 3 mars 2010
(Tours - 54 ans)


La note:  étoiles
Surprenant
« En cas de difficultés. Restez calme. Appelez la Police. Faites le 1.777. Cette directive ne s’applique pas aux personnes munies d’un carton blême (loi du 28 octobre 2002). »

Une histoire courte, surprenante, et qui fait réfléchir.

Carton blême est à la fois un livre policier et un livre de sciences fiction. Nous sommes dans le 3e millénaire, le trou financier de la sécurité sociale est colossal et l’insécurité dans les villes explose.
L’Etat pour faire face, réorganise la prise en charge des malades et renforce considérablement les pouvoirs de la police.

Ainsi, les citoyens sont porteurs de cartes de couleurs différentes, bleue ou blême en fonction de leurs états de santé. Ceux qui présentent des pathologies lourdes ou incurables sont porteurs d’un carton blême qu’ils doivent présenter pour accéder aux services publics. Les porteurs d’un carton blême n’ont plus droit à la protection de la Police qui est débordée.
Or un serial killer commet des crimes atroces. Tout va bien jusqu’au jour où le ministre de l’intérieur, l’investigateur même de ces mesures discriminatoires, commence à corrompre le système.
Etat policier et totalitarisme. Organisation criminelle d’Etat. Distinction entre les citoyens et rupture d’égalité. Meurtres et corruptions. Pierre Siniac signe ici une fiction policière très originale qui pourrait ne pas être si improbable que ça dans le futur.
Carton blême est mon livre préféré de Pierre Siniac que je garde dans ma bibliothèque toujours à porté de main.