Meurtre en la majeur
de Morley L. Torgov

critiqué par Cecezi, le 3 mars 2010
(Bourg-en-Bresse - 44 ans)


La note:  étoiles
Un polar historique et musical...
Meurtre en la majeur...
C'est d'abord le titre en référence à la musique et la couverture, comme la collection actes noirs d'Actes Sud sait si bien les faire, qui m'ont attiré.
Et puis la 4ème qui annonce une plongée dans l'univers de Düsseldorf et du cercle du compositeur Robert Schumann, connu pour son génie, mais aussi pour avoir progressivement sombré dans la folie.
Et quel plaisir de se trouver parmi les grands musiciens de l'époque, si loin de l'image empoussiérée qu'on a d'eux parfois.
L'on est ainsi plongé dans ce quasi huis-clos musical où les grandes figures - Robert Schumann, sa femme, la pianiste Clara Schumann, le jeune Brahms, Liszt - et quelques pièces jointes (l'accordeur personnel du couple, les médecins de Robert, son biographe...) semblent toutes avoir quelques chose à se reprocher. Et Schumann qui soupçonne un complot contre lui, avec la manie que tout le monde a d'accorder le la de ses instruments un peu trop haut, lui qui est si sensible à ce sujet !
Puis vient le meurtre du biographe de Schumann, un diapason presque enfoncé dans le crâne, quand il avait manifestement quelques détails croustillants à révéler...

Torgov a su avec beaucoup d'humour mêler éléments et anecdotes historiques à cette histoire de meurtre inventée.
L'intrigue est bien ficelée, avec son lot de rebondissements (peut-être un peu attendus). Le narrateur suit comme il peut les pistes, dans cet univers qui finalement est pour lui une sorte de parcours initiatique. L'écriture est vive, pleine d'images.
Mais c'est surtout la plongée dans ce monde de concerts, de jalousies, de complots qui fait la force de ce livre et son originalité.
Un roman en mode mineur 6 étoiles

Dans l’entourage de Robert et Clara Schumann, le biographe du grand compositeur est assassiné. Alors l’inspecteur Hermann Preiss de la police de Düsseldorf tente de résoudre le mystère.
Un roman sympathique qui ravira surtout les mélomanes.

Ravenbac - Reims - 59 ans - 25 juillet 2016


non, la musique n'adoucit pas les mœurs 10 étoiles

Un polar historique qui nous fait entrer dans l'intimité des musiciens romantiques allemands de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, au cours d'une enquête policière menée à Düsseldorf par l'inspecteur Hermann Preiss. Robert Schumann, affligé d'un "la" qui ne cesse de lui résonner à l'oreille, se demande bien qui lui en veut et réussit à grand mal à persuader notre pauvre inspecteur de se mettre en chasse du fautif imaginaire. Clara, sa femme, célèbre interprète des œuvres de son mari, mais qui aimerait bien qu'on s'intéresse aussi à ses propres compositions, se laisse courtiser par le jeune et beau Johannes Brahms, le tout sous le regard envieux d'un Franz Liszt confit dans son orgueil. Les choses vont devenir sérieuses lorsqu'on découvre un premier cadavre qui va mettre en branle toute une série de "témoignages" tous aussi farfelus les uns que les autres. Notre enquêteur va avoir bien du mal à dénouer cet écheveau et son tact et son sens de la psychologie vont être mis à l'épreuve pour ne pas trop secouer ces êtres fragiles mais… géniaux. De l'humour, du suspense, une bonne dose de culture musicale mais astucieusement distillée. Un bon moment de détente, qui ravira les mélomanes, et les autres…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 2 novembre 2013