From Hell, une autopsie de Jack l'Éventreur de Alan Moore (Scénario), Eddie Campbell (Dessin)

From Hell, une autopsie de Jack l'Éventreur de Alan Moore (Scénario), Eddie Campbell (Dessin)
( From hell)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers , Bande dessinée => Adultes

Critiqué par Seiya, le 26 janvier 2002 (Lasne, Inscrit le 24 avril 2001, 41 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 074ème position).
Visites : 8 149  (depuis Novembre 2007)

Jack is back !

Mais que sait-on réellement sur lui? La réponse : pas grand-chose ! Ses crimes, cinq prostituées éventrées dont les organes ont été dérobés, n'ont jamais été résolus. Le mythe de ce tueur fait l'objet d'une des plus grandes énigmes du 20ème siècle!
Bon nombre d'hypothèses, plus farfelues les unes que les autres, ont été échafaudées au cours des années durant lesquelles journalistes et detectives en herbe ont tentés de percer le voile de possibités et de mystères entourants cette affaire.
C'est pourquoi le scénariste Alan Moore a réuni, pour nous, une somme phénoménale d'informations et nous livre sa vision des choses. "Sa" vérité est absolument ahurissante et parfaitement plausible (à mon sens plus que probable !).
Moore nous entraine dans les méandres du cerveau du docteur William Gull, faisant passer Machiavel pour un enfant de coeur, assassin présumé à la solde d'une famille anglaise plus qu'illustre ! Cette bible de cinq cents pages nous plonge dans l'univers glauque des bas fonds londoniens, nous initie aux régles secrète des sociétés franc-maçonniques en passant par un historique des croyances orientales et occidentales, etc.
Moore signe ici une oeuvre noire, acide et extrêmement réaliste soutenue par l'excellent dessin de Campbell qui entretient parfaitement l'atmosphère de malaise établie par l'histoire.
Bref un chef d'oeuvre à lire sans plus attendre.

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Les éditions

  • From hell [Texte imprimé], une autopsie de Jack l'Éventreur scénario, Alan Moore dessin, Eddie Campbell... trad. de l'anglais par Jean-Paul Jennequin
    de Campbell, Eddie (Illustrateur) Moore, Alan (Scénariste) Jennequin, Jean-Paul (Traducteur)
    Delcourt / Contre bande (Paris. 1996).
    ISBN : 9782840555148 ; 49,95 € ; 24/10/2000 ; 576 p. ; Broché
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Un monument de la bande dessinée.

8 étoiles

Critique de Sotelo (Sèvres, Inscrit le 25 mars 2013, 41 ans) - 6 janvier 2024

Curieuse bande dessinée que cet immense pavé de 500 pages. L'objectif de "From Hell" est très ambitieux : raconter l'histoire de Jack l'Eventreur en dressant un portrait du Londres de l'époque victorienne, en mettant en scène foule de personnalités historiques réelles, tout en émettant une hypothèse plausible sur l'identité du tueur, aujourd'hui encore inconnue. Pour ce faire, Alan Moore a consulté pratiquement tous les ouvrages écrits sur le sujet, et en a tiré les conclusions qui lui semblaient évidentes. Les appendices situés en fin d'ouvrage sont ainsi passionnants et constituent un complément indispensable à l'histoire racontée. Le récit est dans l'ensemble maîtrisé, vraiment passionnant, et les auteurs n'hésitent pas à proposer des séquences de meurtres d'une violence insoutenable, sûrement dans ce qui s'est fait de plus marquant dans une bande dessinée. Le dessin de Campbell s'avère plus mitigé. Si l'utilisation du noir et blanc semble évidente et plutôt maîtrisée ici, et si les décors sont le plus souvent très détaillés, les dessins des personnages sont malheureusement beaucoup plus faibles et gâchent vraiment certaines séquences. Au final, "From Hell" est une grande réussite, une vision très crédible des événements de Whitechapel, remplie de références passionnantes. Seuls des dessins parfois maladroits l'empêchent de toucher la perfection. "From Hell" n'en demeure pas moins indispensable dans n'importe quelle bdthèque.

Jack l’Éventreur disséqué !

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 14 juillet 2013

A coup sûr, cette BD est celle que j’aurai mis le plus de temps à lire, après pas mal de difficultés pour rentrer dedans… j’ai même failli abandonner avant les 100 premières pages ! Si ce n’était pour Alan Moore, le prix d’Angoulême et les deux Eisner Awards, je l’aurais probablement fait… mais non, il me fallait voir de quoi il retournait… Bien m’en a pris, puisque mon effort a été récompensé en conséquence.

Il est vrai que si on n'accroche pas d’emblée, on peut être très vite rebuté par cet impressionnant pavé. De plus, le trait n’est pas spécialement engageant, et ça, ça n’aide pas. Si le noir et blanc est plutôt adapté, le style est très graphique, imprécis et au bord de l’esquisse, et les personnages ne sont pas toujours très reconnaissables, ce qui est gênant vu leur nombre et m’a obligé à revenir plusieurs fois en arrière pour comprendre qui était qui, qui faisait quoi. Par ailleurs, l’histoire m’a paru extrêmement confuse dans les premières pages, avec une densité textuelle qui alourdit la lecture. J’ai dû aussi souvent me référer aux annotations à la fin du l’ouvrage pour y voir plus clair. Est-il normal de se dire que sans ces annotations, intéressantes au demeurant, on aurait été à côté de la plaque la plupart du temps ?

C’est seulement lorsque j’ai commencé à assembler les pièces du puzzle que j’ai été embarqué par l’histoire. Du coup, j’ai fini par reconnaître les qualités de l’objet, y compris graphiques. A certains moments, notamment la longue scène éprouvante du crime final, celui de Marie Kelly, l’imprécision et la « saleté » du trait permet de suggérer davantage que de montrer, évitant ainsi toute complaisance dans le voyeurisme tout en renforçant paradoxalement l’horreur. L’incursion dans l’ésotérisme Franc-maçonnique confère à l’ouvrage une dimension mystique fascinante, et permet en même temps de mieux cerner la folie du personnage, qui si l’on en croit Alan Moore, cherchait par ces meurtres à atteindre un niveau de conscience supérieur. Il faut reconnaître que le projet est très ambitieux et très documenté. Et même si Sir William Gull, chirurgien de la reine, est présenté comme étant l’assassin, l’auteur fait preuve de probité en évoquant à la fin toutes les hypothèses, plus ou moins discutables, qui, depuis plus d’un siècle, ont fleuri autour du mythe d’un tueur qui n’aura jamais été identifié, une manière pour lui de rappeler qu’il ne prétend pas détenir la vérité, si plausible sa démonstration soit-elle.

J’aurais pu facilement mettre la note maximum avec un scénario plus concis et plus intelligible en particulier au début. Car la puissance de l’histoire est indéniable. Le malaise, parfaitement distillé, notamment dans la fameuse scène du dernier crime, finit par vous gagner. Après avoir scruté les tréfonds du cerveau noir de l’Eventreur, qui prétendait agir « depuis l’Enfer », c’est un drôle de goût de sang qui vous vient dans la bouche...

Des hauts et des bas

7 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 11 août 2012

« La rumeur n’a pas toujours tort. » - Tacite

Ce n’est pas ma bande dessinée préféré d’Alan Moore. Je trouvais des fois il déviait de l’histoire, pour nous sortir des théories de son cru (les hallucinations de Gull sur le XXe siècle, les liens avec Hitler et d’autres tueurs en série ???). Grâce aux notes (très fournies) de la fin, que l’on peut lire en parallèle, on peut démêler ce qui vient de l’imagination de l’auteur des documents disponibles. Notes que j’ai bien aimé lire, sinon plus que la bande dessinée. C’est n’est pas parce que je ne trouve pas les théories de Moore intéressantes, qui sont appuyées de plusieurs documents (et d’ailleurs je respecte son long travail et son intention de monter une théorie qui se tient), mais je n’ai pas vraiment embarqué.

C’est quand même une bonne lecture pour ceux qui veulent lire en forme bédé sur les meurtres de Whitechapel, mais d’Alan Moore, je recommande plus Les Gardiens ou The Killing Joke.

Dear Boss

7 étoiles

Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 5 mars 2012

La BD est très bien dessinée, un peu comme une gravure et emplie d'importants détails provenus de 1888, tandis que l'auteur fait intervenir l'énorme influence des sectes et sociétés secrètes et notamment des francs-maçons; à propos bien sûr de la non-capture de Jack L'éventreur. De fait, parcequ'un des détails révélés est qu'on aurait aperçu un soir dans Londres les armes de la Couronne sur sa voiture et que les meurtres étaient dignes d'un chirurgien et de son scalpel, il est vrai que cette thèse est davantage plausible que celles très fantaisistes, par exemple, du boucher juif ou alors du comédien.

Et il n'en reste pas moins que paradoxalement, Jack était vu comme une sorte de vengeur divin par certains à l'époque, dû à la prolifération des prostitués, des "sluts", de la mauvaise graine, et des maladies dans le quartier de Whitechapel: Raison pour laquelle ces affreux crimes n'ont jamais été punis. Il y a du sadisme, de la cruauté, mais aussi de la précision dans ces crimes, et c'est sans doute pour cela que cette affaire, qui a tant fait vendre de journaux et de feuilles de chou pleines de sophismes, ainsi que fait parler la populace, fascine encore aujourd'hui. Ce comic n'est de toute façon que la preuve parmi d'autres que la majorité y distingue très certainement une métaphore du pouvoir de ceux qui dirigent le monde, avec toutes ces illusions qu'ils entretiennent...

Mémorable !

9 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 28 avril 2008

Seulement 4,5/5 à cause du dessin, souvent très moche (assez difficile de repérer les personnages, les actions). Sinon, rien à dire, un sommet incontestable de la BD d'adulte. Un film, assez réussi dans l'ensemble, mais peu respectueux de l'ensemble de la BD, en a été tiré, à voir.

Hallo ? Ici Jack qui vous parle depuis l'enfer

8 étoiles

Critique de Christof13 (, Inscrit le 28 juillet 2004, 45 ans) - 19 septembre 2004

Commençons par le gros point négatif : le dessin. N'ayons pas peur des mots, il est abominable. Parfois je me demande si un gamin de 10 ans n'aurait pas fait mieux.

Mais au final ce gribouillis infâme convient tout à fait à l'ambiance très sale et très noire de l'époque. D'ailleurs à la longue on finit même par l'apprécier.

Mais côté scénario, rien à redire. C'est excellent. On se pose même la question : "Ne serait-ce pas la vérité ?"

Documentaire

10 étoiles

Critique de Isegrin (, Inscrit le 5 décembre 2003, 44 ans) - 27 janvier 2004

Que faut il ajouter à tous ces éloges ? Rien de plus. Ce livre est un chef d'oeuvre. Je l'ai lu comme un documentaire. J'ai l'impression que Moore a pris une photo d'une époque, d'un endroit bien particulier et en a fait ressortir les côtés les plus sombres.

Monument !!

10 étoiles

Critique de Jean Loup (Vaulx en Velin, Inscrit le 8 novembre 2001, 51 ans) - 30 janvier 2002

Monumental. C'est sans doute le terme que je choisirais s'il n'en fallait qu'un pour désigner "From Hell". Monumental par sa taille, tout d'abord : plus de 500 planches, complétées par des annexes passionnantes rédigées par Moore himself qui permettent de mesurer l'ampleur de son travail de documentation et qui constituent un fabuleux guide pour comprendre ce qu'est le travail de scénariste. Travail monumental de recherche, donc, peut-être le plus poussé qui ait jamais été accompli pour une BD. Mais surtout et fondamentalement, et je mesure tout à fait les propos qui vont suivre, "From Hell" est un monument de la bande dessinée.
Je sais que le trait d'Eddie Campbell va en rebuter a priori plus d'un. Très noir, d'apparence brouillonne parfois, son dessin est particulier mais il convient parfaitement au White Chapel de 1788, ce quartier misérable au-delà de l'imagination, crasseux, sordide, où les femmes se prostituent pour se payer un lit miteux duquel elles seront chassées au petit matin. Vous aurez le temps (500 planches !) de vous habituer à son style, de toute façon. Et puis rappelez-vous la première fois où vous avez posé les yeux sur "Maus"...
Le scénario d'Alan Moore est d'une qualité absolument exceptionnelle. On le savait très talentueux depuis "Watchmen" ou "V pour vendetta". Avec "From Hell", Moore s'affirme en géant du scénario. Vous serez glacé en découvrant ce qu'il advient d'Annie Crook. Vous serez intrigué par la visite guidée de Londres orchestrée par Gull. Vous serez horrifié en lisant le chapitre qui relate la mort de la dernière victime. Vous refermerez "From Hell" avec la certitude que la BD est un art et que vous venez d'en avoir la preuve irréfutable.
Je vous envie de ne pas l'avoir encore lu. J'aimerais prendre votre place et redécouvrir cette oeuvre, bien que je songe déjà avec délectation au plaisir de la relecture.

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