Le Déclic, tome 1
de Milo Manara

critiqué par Septularisen, le 31 mars 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
UNE HISTOIRE QUI SORT DE L'ORDINAIRE...
Claudia Cristiani est une jeune bourgeoisie italienne, mariée à l’avocat et homme d’affaires Aléardo Cristiani. Très prude, -ayant depuis toujours réfréné son désir et l’attrait de son corps-, bigote et «sexophobe», elle ne supporte pas qu’on lui parle de désir et de sexe.

Ayant a plusieurs reprises repoussé les avances du Docteur Fez, un ami de son mari, celui-ci décide alors de se venger d’elle. Pour ce faire, il vole à un de ses anciens collègues médecin, sa toute dernière invention, une machine à guérir l’impuissance.
Elle se présente sous la forme d’une simple petite boîte, mais, est en fait un redoutable appareil, un transmetteur, qui au moyen récepteur greffé directement sur le cerveau du sujet à traiter, agit sur celui-ci et décuple ses pulsions sexuelles contre sa volonté! (d’où le titre de l’album...).

Claudia est enlevée et disparaît durant deux jours. Lorsqu'elle réapparaît, elle semble en bonne santé, mais elle ne se souvient plus de rien. Toutefois, très vite, la pauvre Claudia se transforme en une espèce de nymphomane déchainée, assoiffée de sexe et qui se met elle même dans les situations les plus scandaleuses, les plus sordides, les plus scabreuses et les plus outrageuses…

Le moins que l’on puisse dire est que cette série du dessinateur italien (ici aussi scénariste) Milo MANARA sort de l’ordinaire!

Par son histoire tout d’abord, qui ne ressemble à rien de ce que l’on a l’habitude de lire, par ses dessins ensuite d’un réalisme et d’un érotisme subtil, mais provoquant. Il faut dire que ses dessins sont très explicites ! Et MANARA ne nous épargne rien, surtout pas dans les gros plans! Il faut toutefois le dire, les femmes dessinées par MANARA sont très belles, sensuelles à souhait, aux courbes généreuses, du grand art!

Seulement voilà, comme dit, MANARA est avant tout un dessinateur et donc c’est bien sûr par le scénario que l’album s’écroule, en effet celui-ci est plutôt maigre ou devrais-je dire carrément inexistant! On ne peut, en effet, tout de même pas bâtir toute une série d’histoires, sur une seule et simple idée (ici la boîte à décupler les pulsions sexuelles...), même si celle-ci est géniale!
Il faut très vite l’admettre… L’histoire tourne en rond, on s’ennuie ferme, les situations sont très répétitives, et on se demande où l’auteur veut en venir…

Signalons enfin, que cet album est destiné à un public adulte et averti!

P.S. Jean-Luis RICHARD a réalisé un film en 1985 inspiré de cette bande dessinée avec Florence GUERIN et Jean-Pierre KALFON dans les rôles principaux et intitulé… «Le Déclic»!
Allo ? 7 étoiles

Ils sont nombreux les banalités et les idées toutes faites sur les 80's: pourtant il faut bien reconnaître que durant cette époque (tellement plagiée aujourd'hui) ou le Sida n'était qu'un vague péril et les principales angoisses scientifiques comme quotidiennes consistaient en le fait de se demander si Mitterrand allait serrer la main à Gorby ou si Jackson allait se remettre du piège de la pub pour Pepsi, plus de libertés étaient en fait réservées à des auteurs sans trop de préjugés.

C'est le cas du "Déclic", BD européenne de genre et sorte de comic que beaucoup d'entre nous ont, sans doute, découverts avec leur lampe de poche sous la couette; et sûrement pendant les nuits de ces années ou il faut bien avouer d'ailleurs que les vieux professeurs pontifiants à la radio, le sexe screen 2 screen, la prédominance de facebook, Michael Vandetta, les réclames déguisées pour Apple ainsi que ces mangas pour ados névrosés et mélancoliques étaient beaucoup moins présents. Comment ne pas s'intéresser à l'histoire de cette blonde aux jolies fesses, dans laquelle la chair est parfois présente mais également une franchise de ton réelle, parfois sordide, et sinon aux événements s'enchaînant, il est vrai, de manière fort irréaliste ? Un scénario donc dérisoire mais moins de prétentions et des dessins aboutis en tout, c'est ça Le Déclic: Excessif, érotomane certes, fantasque, consternant mais italien !..
En fait un beau medley représentatif d'une décade certainement pas meilleure mais en tout cas plus insouciante.

Antihuman - Paris - 41 ans - 30 octobre 2011