Terrain vague
de Sandro Veronesi

critiqué par Isabella, le 4 avril 2010
(Paris - 43 ans)


La note:  étoiles
la Cour des miracles de l'Italie en guenilles
Présentation de l'éditeur :

Italie, fin des années 60. Deux mondes différents mais parallèles se font face. D'une part le Chantier, quartier miteux des bas-fonds, où les habitants, des laissés pour compte, survivent tant bien que mal en marge du boom économique. De l'autre côté du chemin, les enfants trouvés de l'orphelinat des Chérubins, placé sous l'autorité du père Spartacus, ancien missionnaire intégriste qui souhaite ériger, à la gloire de la Sainte Vierge, un sanctuaire fait d'engrenages et de néons, grâce au magot d'un petit malfrat repenti.

Mon avis :

Rien de commun entre « Chaos calme » du même auteur, couronné par le Femina étranger en 2008 et ce « Terrain Vague » où l’on rencontre l’Italie en guenilles des années 80.

Pauvres gamins abandonnés dans cet orphelinat et que les sœurs censées éduquer et aimer se plaisent à tabasser.
Etrange père Spactacus, fondamentaliste refusant toute modernité, qui se met en tête de construire un grandiose monument dédiée à la Vierge Marie pour reconquérir les âmes.
Rafraichissant Salavadore, petit Gavroche italien qui s’échappe de l’orphelinat pour se réfugier au Chantier, no man’s land des laissés pour compte de la société italienne des années 80. Dans cette Cour des miracles modernes, il y a encore quelques bonnes âmes comme Omero, un vieil aveugle, qui prend Salvadore sous son aile puis rase-Mèche, un ancien taulard …

Misère, obscurantisme, on se croirait dans le cinéma italien des années 50 ou 80. C’est dur, âpre, il faut s’accrocher car certaines scènes sont dures, voire crues.
Vous l’avez compris, il s’agit d’un roman sombre mais surtout d’une belle chronique sociale et politique écrite par un grand écrivain comme un reportage ou une plongée dans l’antichambre de l’Enfer.
On aurait préféré une meilleure traduction du titre italien « Brucia troia » que la décence m’interdit de traduire ici mais qui reflète mieux la violence sous-jacente du propos.
Entre deux mondes 3 étoiles

J’avoue que j’ai dû me forcer à terminer ce livre. Je n’arrivais pas à voir les liens. Celui entre la première partie et la seconde, entre l’univers de la rue et l’orphelinat. En fait, je crois qu’il s’agit de portraits ?

L’écriture est froide, dénuée de toute tendresse ou d’humour. Les dialogues sont presque absents. C’est un livre gris et assommant. Une bonne représentation du lieu et de l’époque j’imagine. Mais quel ennui pour le lecteur…

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 14 octobre 2010