Homme : Et fier de l'être
de Yvon Dallaire

critiqué par Calepin, le 5 avril 2010
(Québec - 43 ans)


La note:  étoiles
Se rendre justice
4e de couverture : Les féministes ont accusé les hommes d'être responsables de tout ce qui allait mal sur cette planète et que c'était à cause d'eux si les femmes se retrouvaient dans des situations socioéconomiques défavorables. Elles leur ont dit qu'ils étaient tous des violeurs et des violents en puissance, qu'ils ne communiquaient pas, qu'ils étaient insensibles et inexpressifs, qu'ils ne pensaient qu'au sexe, qu'ils étaient des pères absents et quoi d'autre encore !

Beaucoup d'hommes ont copié et confirmé ces discours mis de l'avant par les féministes des années 60-70. Les hommes sont, à l'heure actuelle, le seul groupe contre lequel on peut déblatérer publiquement sans que personne, ni eux-mêmes, n'ose prendre leur défense. L'homme a laissé dire parce que lui-même en est venu à croire qu'aujourd'hui être homme, c'est tout ce qu'il ne faut pas être. De héros, les féministes en ont fait des zéros.

Pour la première fois, un homme, psychologue, sexologue, mari, père et heureux de vivre, ose se lever pour rétablir les faits. Pour la première fois, un homme attire notre attention sur les apports bénéfiques de l'homme sur le couple, la sexualité, les enfants et l'évolution de la société et de l'humanité. Il dénie plusieurs grands postulats du féminisme : le patriarcat, la non-communication des hommes, sa non-expression émotive, son non-engagement. Il réhabilite la masculinité aux yeux des hommes. Il dit aux hommes comment se tenir debout devant leur compagne !

Mon avis : Deuxième titre de monsieur Dallaire qui passe devant mes yeux et une fois encore, je ne suis pas déçu. Le sujet a fait beaucoup écho en moi étant donné l'intérêt que je porte à la nature féminine et masculine. C'est également un sujet qui est très présent dans l'univers médiatique québécois (et sans doute aussi européen). Ce que j'aime de cet auteur est sa façon d'exprimer son point de vue sans le transformer en haine de la femme. En effet, il serait facile de décrier le féminisme comme étant un mouvement radical qui a écrasé les hommes avec les années. Des mouvements pro-hommes l'ont déjà fait, mais là n'est pas le propos. Bien qu'à certains moments, certaines affirmations de monsieur Dallaire sonnent un tantinet pamphlétaires, en particulier au premier chapitre, il se rattrape assez rapidement pour trouver une justesse plus équilibrée. Dans l'ensemble, ses propos sont bien documentés, objectifs, neutres (outre les quelques envolées un peu plus émotifs, mais ça en valait la peine !) et extrêmement intéressants.

Pour ma part, j'ai l'impression qu'il me fallait lire ce livre pour comprendre certains malaises que je vivais, dans certaines situations. Ça m'a permis également de mettre le doigt sur des comportements à changer, à améliorer ma vision de l'homme et de la femme, à grandir. Merci, monsieur Dallaire.
se rendre justice dans la pédophilie ? 10 étoiles

avez-vous apprécié aussi les passages où Yvon Dallaire déculpabilise la pédophilie?

(pp99-100)
Vous pourrez évidemment vérifier:

"La majorité des enfants a vécu des activités sexuelles, la plupart avec des enfants de leur âge, parfois avec des enfants plus âgés de quelques années, plus rarement (mais c'est déjà trop) avec des adultes et, études et témoignages à l'appui, sans aucun préjudice sur leur développement sexuel ou affectif. La plus célèbre de ces études fut réalisée par le Dr Michael Baurmann auprès de 8 000 enfants allemands impliqués dans des activités sexuelles avec des adultes (des deux sexes). Celle-ci a démontré que la plupart d'entre eux n'avaient subi aucun dommage physique ou émotif. Ce qui n'est évidemment pas un prétexte pour excuser ou justifier la pédophilie."

Vous avez bien lu. Dallaire met certaines formes pour ne pas tomber sous le coup de la loi et semble condamner ces actes mais il nous explique qu'une relation sexuelle entre un enfant et un adulte peut se faire "sans aucun préjudice pour l'enfant". Sur 8.000 enfants violés la plupart n'a subi de dommage physique ou émotif? (une relation sexuelle avec un enfant est automatiquement qualifiée de viol par la loi, ce n'est pas une "implication sexuelle")

Quelle idée se cache mal derrière ces phrases?

Plus grave encore, page 100, il écrit "Encore un fois, la perception de la réalité, la fausse croyance en la vilenie des hommes et l'interprétation catastrophique des abus peuvent provoquer des réactions pires que la réalité de ces abus."

Autrement dit, si cela arrive, il ne faut pas en faire tout un plat car pour le coup, on provoquerait des dommages chez l'enfant.

Un homme - - 56 ans - 6 avril 2010