La lune rouge de Jean Lemieux

La lune rouge de Jean Lemieux

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Clo7, le 3 mars 2002 (Charleroi, Inscrite le 15 octobre 2001, 24 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 4 780  (depuis Novembre 2007)

Morts au bout du monde

Le lendemain de l'Halloween, on trouve une femme morte en bas du Cap d'Enfer. Une autre, le matin suivant. Existe-t-il un lien entre ces deux morts ? Sont-ce des suicides ou des assassinats ? Voilà en quelques interrogations la trame du roman de Jean Lemieux.
Détails après détails, ce qui s’est réellement passé sur l'île d'Entrée, une île de l’archipel de la Madeleine, nous apparaît. Si le début est assez confus - une dizaine de personnages sont mentionnés dans les trois premières pages et il arrive parfois d'oublier qui est qui et, si l'intrigue est assez prévisible, on arrive cependant avec bonheur au mot fin en sachant pourquoi elles sont mortes.
Outre la trame policière, l’auteur ajoute une étude de moeurs des habitants de l'île, petite communauté aux lourds secrets et aux silences insondables que seul quelqu’un qui a vécu sur place arrive à restituer avec justesse. C’est ce dernier aspect qui donne toute sa valeur à l’écrit.

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Meurtres aux îles-de-la-Madeleine

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 5 août 2003

La Lune rouge est un polar campé dans l'archipel des îles-de-la-Madeleine. Il indique l'approche du territoire québécois. Denrée rare, un roman qui évoque ce coin perdu habité par des pêcheurs dont certains sont d'origine irlandaise. L'hiver, ils se transforment en chasseurs de blanchons que Brigitte Bardot a réussi à acculer à la pauvreté ainsi que le Gouvernement canadien en leur interdisant la pêche à la morue. L'auteur, naguère un médecin des îles, s'est inspiré de la vie des Madelinots pour écrire ce polar. Les drames meurtriers ne sont pas l'apanage des métropoles.
En 24 heures, deux femmes sont retrouvées mortes au pied des falaises de l'une des îles. Suicides ou assassinats? Rien ne privilégie l'une des hypothèses. Pourtant, la population vit presque dans la promiscuité le long de la côte atlantique. Les enquêteurs devront manifester de la perspicacité pour éventrer les secrets que le temps a anesthésiés. Ils y parviendront grâce à des colliers, qui sont venus jadis sceller certaines amours. En attendant que l'on tranche le dilemme, le héros, le médecin qui fait la navette entre les îles pour soigner les malades, est le suspect idéal pour que se commette une erreur judiciaire.
Ce polar ne comblera pas les mordus du genre. Par contre, ceux qui aiment la géographie et l'ethnographie auront l'occasion d'enrichir leurs connaissances. L'auteur s'attache surtout à la particularité de ces insulaires aux origines diverses. Leurs us et coutumes sont mis de l'avant autant que leur culture. Le roman baigne dans une ambiance artistique que les rigueurs d'une mer boréale semblent favoriser. On n'a qu'à penser à Gilles Vigneault. L'ensemble dépasse largement la couleur locale. En fait, c'est une histoire vieille comme le monde, qui nous décrit la vie et la mort de ceux qui se sont aimés. Et que l'art comme la religion servent à faire «oublier que l'on meurt, comme des rats.»
Ce polar reflète l'âme des gens ordinaires.
Et souvent la criminalité vient mettre un terme à une vie malmenée par la passion. Le roman aurait certes été meilleur si on avait pu accoler à l'écriture une épithète plus enthousiasmante que convenable. N'empêche que l'insularité lui confère un charme indéniable.

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