Le Cercueil de pierre
de Kjell Eriksson

critiqué par BMR & MAM, le 9 avril 2010
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Et encore un polar suédois ! Encore un !
Malgré quelques valeurs sûres comme Jo Nesbo ou Henning Mankell (et j'oublie l'islandais Indridason), on commence à être un peu écoeuré de la déferlante nordique qui envahit le rayon polars, ça frise l'indigestion.
Alors quoi, un de plus ?
Et bien oui, voici le suédois Kjel Eriksson !
Ce nouveau venu (premières traductions en 2007) vaut le détour par Uppsala, la quasi-banlieue de Stockholm.
L'ambiance y est un peu moins sombre que dans la ville d'Ystad vue par Mankell.
Et puis, même si l'auteur ne prend pas de "e", le personnage central est une femme, une fliquette, Ann Lindell, dont la vie privée occupe une bonne partie du bouquin.
Ça change un peu des mecs désabusés et avinés qui hantent habituellement les commissariats de Suède et d'ailleurs !
Autant de bonnes raisons de se laisser emporter une nouvelle fois par une enquête scandinave de plus.
D'autant qu'avec cet épisode on a même droit en prime à une petite excursion à ... Malaga !
Car il est question ici d'internationalisation, de crime en col blanc, d'expérimentations pharmaceutiques louches et de transactions financières douteuses ... le crime n'a pas de frontières, en tout cas pas entre la Suède et l'Espagne.

- Vous semblez avoir dissimulé quelques millions, vous vous livrez à des expériences sur des animaux que les activistes de la défense des animaux - et quelques autres peut-être - qualifient de mauvais traitements, le patron de votre service de Recherches écrase sa femme avant de suicider, et vous trouvez étrange que les gens se posent des questions ? Qu'est-ce qui se passe, chez MedForsk, au juste ?

Un polar bien mené, qui démarre sur les chapeaux de roues et qui nous emmène explorer un univers un peu différent de ce que l'on a l'habitude de côtoyer.
Le tout est plutôt de bonne facture, comme on dit. Même si, malgré l'intérêt de l'enquête au féminin, on reste encore loin de la grande littérature d'un Mankell ou de l'intimisme d'un Indridason.
Mais tout cela se lit sans déplaisir aucun.
Un polar situé à mi-chemin, non pas entre Uppsala et Malaga mais plutôt entre la Suède de Mankell et la Venise de Donna Leon.
Lent... 2 étoiles

Trop de descriptions et trop de lenteur.
J'ai eu quelquefois l'impression de faire du sur place.
La commissaire Ann Lindell ne m'a pas du tout captivée.
L'histoire qui tourne autour de l'univers du pharmaceutique est peu à peu aspirée dans un mélodrame sans queue ni tête (meurtres de Josefin et de sa fille, relation entre Mortensen et sa mère, histoire d'amour d'Ann et de Edvard...).
Je pense qu'il y a trop d'histoires dans l'histoire. L'auteur a voulu faire trop de liens pour tout relier au sujet principal et... on s'y désintéresse malheureusement.

Jordanévie - - 49 ans - 10 février 2023