... ou tu porteras mon deuil
de Larry Collins, Dominique Lapierre

critiqué par Monocle, le 13 avril 2010
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
la fin en trop !
Jamais livre ne m'aura apporté tant de déception !
Les 537 premières pages (le livre en contient 600) tiennent du prodige.
Un texte non linéaire qui mêle la vie d'un torero de sa naissance à sa gloire avec en toile de fond l'incroyable histoire de la guerre civile espagnole.
Pour corser la difficulté les auteurs se mettent à la place de personnages différents qui deviennent narrateurs et donnent leur vision des choses.
il fallait oser mais ça passe et ça passe même très bien... un pur chef d'oeuvre... et à chaque page l'enthousiasme grandit.
Hélas le dernier chapitre donne l'impression d'une description de propagande à la gloire d'un commanditaire et ces dernières pages ont un peu gâché mon plaisir.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une très grande oeuvre et même si elle chatouille un sujet brûlant (la tauromachie), les auteurs parviennent à nuancer ce monde brutal.
Pas convaincue... 6 étoiles

Si le sous-titre de ce récit est « L'épopée de la guerre civile espagnole », ce n'est pourtant pas le sujet du livre que je retiendrai.
Les auteurs nous présentent l'histoire dramatique de l'Espagne au XX° siècle. Avec beaucoup de rigueur et de précisions.
Des vacances à Prats de Mollo cet été m'ayant fait découvrir la « Retirada », j'ai pu, par cette lecture, mieux comprendre le drame espagnol, celui de toute guerre civile.

Mais le sujet principal de ce livre, particulièrement la deuxième moitié s'attache au destin exceptionnel de Manuel Benitez qui deviendra El Cordobès.
Ce pauvre parmi les pauvres, dont la vie sert de fil rouge pendant la première partie, va réaliser son rêve (ainsi que celui de centaines de jeunes espagnols): devenir un matador célèbre et adulé.
Outre le destin héroïque de cet homme analphabète, les auteurs nous présentent avec autant de rigueur les règles de la tauromachie: les différentes phases d'une corrida, les différents acteurs, du manager, aux éleveurs, au personnel des arènes …
L'alternance des passages entre l'ascension du jeune toréro et le déroulement d'une de ses plus célèbres corridas à Madrid donnent du rythme à la fin de ce récit et plus de plaisir à la lecture.

Un récit instructif pour faire comprendre une forme de culture à laquelle je suis assez hermétique, et laquelle, même après cette lecture, il m'est impossible d'adhérer.

Ce livre, lu sur le nom de l'auteur, est, à mon avis, loin d'avoir la puissance, l'envergure des livres comme "La cité de la joie" ou de "Il était minuit cinq à Bhopal"

Marvic - Normandie - 66 ans - 18 novembre 2010