Nocturne à la Havane de T. J. English

Nocturne à la Havane de T. J. English
( Havana nocturne : how the mob owned Cuba and then lost It to the revolution)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Livrespourvous, le 6 mai 2010 (Inscrit le 6 mai 2010, 57 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 390ème position).
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Nocturne à la Havane

Le monde s’est joué, se joue et se jouera toujours sur un coup de dés. Les politiques ne sont que des hommes.
Peu ont réellement la carrure de leurs ambitions ou tout du moins, ce flair inégalé ou inégalable que la fonction qu’ils occupent, suppose.

Voyez Battista, ce dictateur cubain, incapable d’estimer la menace de Castro et qui finalement sous la pression des Américains, jamais à court d’erreurs de jugement, se sauva minablement de Cuba pendant le réveillon du 31 décembre 1958, laissant l’île à Castro dès le 1er janvier 1959.
Et quand on voit ce que le célèbre dictateur barbu en a fait depuis plus de cinquante ans, on reste pantois !

Nocturne à La Havane raconte la prise de Cuba par la mafia américaine, avec la bénédiction de Battista.
Tout le monde en profita de 1946 à 1959. L’argent entrait dans les caisses.
Les casinos, les boites de nuit, les hôtels de luxe jaillissaient le long du célèbre front de mer de La Havane : le Malecon.
Les mafieux trop contents de gagner aussi rapidement, investissaient à tour de bras, sous la direction de Meyer Lansky, le célèbre mafieux juif du Bronx et de Lucky Luciano, qui fut vite écarté sous la pression des Américains.
Battista, d’abord dans l’ombre, puis à partir de 1952, en tant que dictateur de Cuba, avec ses affidés, son gouvernement, ses proches et sa famille, toucha des commissions sur tout ce trafic juteux.

On croit que tout dure mais il faut anticiper l’avenir. L’erreur de la mafia américaine et de Battista fut de ne pas mesurer le danger que représentait Castro.

Nocturne à La Havane se dévore comme un roman policier. Les politiques, les mafieux, les dictateurs, les chanteurs, les acteurs, tout ce petit monde savait (sait ?) s’entendre autour du dieu Argent. Tandis que les touristes, bons pigeons, s’étourdissaient entre la plage, les casinos, les cabarets et le sexe débordant à Cuba.

Le 1er janvier 1959, le peuple cubain crut que l’avenir lui appartenait enfin. Hélas pour lui, la mafia de Castro débutait.

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10 étoiles

Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 26 décembre 2014

Milieu du XX éme siècle : alors que l'Europe tente de se relever de la 2ème guerre mondiale, la pègre italo-américaine entreprend de faire de Cuba le centre mondial du jeu et du sexe.
Elle peut compter sur l'appui inconditionnel du dictateur en place Fulgencio Batista.
Son gouvernement est corrompu jusqu'à la moelle et l'enrichissement personnel est le premier objectif des ministres en place qui sont arrosés de dollars en échange de permis ou de licences permettant ici d'ouvrir un casino, là d'exploiter un bordel de luxe.
Leur intermédiaire principal est un certain Meyer Lansky, immigré juif polonais, chef auto-proclamé de la mafia américaine à Cuba et reconnu comme tel par une majorité de ses pairs.
Les affaires sont prospères, l'argent coule à flots.
Ce ne sont pourtant pas les flots d'un long fleuve tranquille pour la mafia.
D'abord, parce qu'une commission américaine anti-mafia tente de lui mettre des bâtons dans les roues en inculpant ses leaders pour diverses fraudes; avec un succès mitigé, car Lansky et ses acolytes peuvent se payer les meilleurs avocats des Etats-Unis.
Ensuite parce que l'empire du Mal compte de nombreux clans et chacun des chefs a un ego surdimensionné; quand l'un d'eux a l'impression de ne pas recevoir sa juste part du magot, il règle ses comptes de manière pour le moins radicale.
A certains moments, c'est tuer ou se faire tuer.
Et puis, à l'autre bout du pays, un jeune révolutionnaire issu d'une famille aisée a entrepris de se lancer dans d'improbables actions de guérilla avec quelques compagnons, allant d'abord de déconfitures en victoires à la Pyrrhus avant de remporter des succès de plus en plus marqués à mesure qu'il a pu convaincre de nouvelles recrues de rejoindre les rangs de son mouvement.
Son but : la révolution afin dans un premier temps de renverser son ennemi juré, le dictateur et ami des gangsters, Fulgencio Batista, issu lui d'une famille pauvre de récolteurs de cannes à sucre.
Le nom de ce jeune révolutionnaire : Fidel Castro.
Au début, personne ne croit que cette poignée d'illuminés pourrait un jour empêcher le big business de tourner en rond.
La chute n'en sera que plus vertigineuse le premier jour de 1959 , année cruciale pour le destin de Cuba.
Après cela, l'île connaîtra des hauts et des bas. Pour le moment, et depuis la chute de l'URSS, c'est plutôt le bas.
Mais l'expérience cubaine, la tentative d'inventer une alternative au paradigme de l'ultra-capitalisme ont-elles reçu leur chance ?

En tout cas, l'auteur nous offre un récit extrêmement documenté (la liste des sources fait 10 pages) sur les arcanes de la mafia en général, celle de La Havane en particulier.
Cuba est un pays fascinant et attachant, ses habitants d'une dignité et d'une joie de vivre émouvantes.
L' ouvrage est déjà passionnant en soi, mais avoir eu la chance de le lire sur les lieux mêmes de l'intrigue a été un immense bonheur.

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