Soudain dans la forêt profonde
de Amos Oz

critiqué par Tistou, le 11 mai 2010
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Conte philosophique.
Court ouvrage en forme de conte à priori destiné aux enfants, où la tolérance et l’amour de la vérité sont à l’honneur. Tolérance, amour de la vérité … la forêt profonde résiderait-elle du côté du Proche-Orient et les animaux qui ont disparu de la vie du village, rayés de la carte, niés, auraient-ils l’apparence de Palestiniens (et ce n’est pas une offense aux Palestiniens ce que j’écris là, je reste dans la parabole, moi aussi) ?
Matti et Maya sont un petit garçon et une petite fille, plutôt délurés, qui ont encore l’esprit curieux et qui ne comprennent pas pourquoi les animaux, dont ils ont encore un vague souvenir, tous les animaux – domestiques comme sauvages – ont disparu, ni pourquoi leur existence est carrément niée par les villageois.
« Un soir, Matti prit son courage à deux mains et demanda à son père pourquoi les animaux avaient disparu du village. Celui-ci prit son temps avant de répondre. Il se leva de son tabouret et se mit à faire les cent pas dans la cuisine. Puis il saisit son fils par les épaules en évitant de le regarder. 'Alors voilà, Matti, dit-il en fixant une tache noirâtre sur le mur au-dessus de la porte, là où la peinture s'était écaillée à cause de l'humidité. Il s'est passé certaines choses ici. Des choses dont il n'y a pas de quoi être fier. Mais nous ne sommes pas tous responsables. Pas au même degré, en tout cas. Et puis, qui es-tu pour nous juger ? Tu es trop jeune. De quel droit nous blâmerais-tu ? Tu ne peux pas condamner des adultes. On a oublié, Matti. On a oublié, un point c'est tout. N'y pense plus. Personne n'a envie de se rappeler. Maintenant, descends me chercher des pommes de terre à la cave et arrête de parler pour ne rien dire. »
Seule la maîtresse du village évoque parfois ces créatures disparues … Derrière le village, il y a une forêt profonde, celle du titre, où la vox populi certifie qu’il ne fait pas bon s’y promener. Surtout pour de jeunes enfants.
Matti et Maya sentent bien qu’un mystère plane sur tout ceci, un tabou faudrait-il même dire, et comme nous sommes dans un conte, que croyez-vous qu’ils firent ? Ils allèrent dans la forêt profonde, pour sûr ! Et que croyez-vous qu’ils découvrirent ? Vous avez une petite idée ? C’est la bonne !
Un court ouvrage aux limites de la philosophie et du conte, bien agréable à lire.
Un joli conte ... 9 étoiles

... où fourmillent de magnifiques mots aux sonorités mélodieuses et colorées. Cette histoire qui, d'après l'éditeur, est à la croisée de la tradition biblique, du folklore yiddish et du conte européen, met à l'honneur la tolérance que tous (enfants et adultes) devraient accepter sans concession. Une tolérance universelle puisque je n'ai pas vu, contrairement à Tistou, une allusion aux tensions qui perdurent entre les Israéliens et les Palestiniens.
Tout au long des pages, l'auteur use d'un vocabulaire riche qui permet de souligner l'ignorance de certaines personnes qui ont oublié l'existence de certaines choses. Comme celle des animaux. Cachés dans une forêt profonde. Où nul ne souhaite s'aventurer. Les premières phrases m'ont rappelé un long-métrage américain avec Joaquin Phoenix et dont le réalisateur avait auparavant tourné Le sixième sens.

Nomade - - 13 ans - 17 janvier 2019


Jolie parabole 6 étoiles

Une jolie parabole, bien écrite, et dont le message est riche et intéressant. A réserver toutefois aux amateurs du genre !

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 5 septembre 2013