Nu Couché
de Dan Franck

critiqué par Jules, le 22 décembre 2000
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Une très grande émotion de par les personnages, une écriture qui emporte
Dan Franck nous décrit dans ce livre une époque merveilleuse et terrible à la fois.
Merveilleuse parce qu’elle nous fait revivre un des temps les plus riches de Paris en matière d’art. Les personnages de ce roman s'appellent Modigliani, Zadkine, Soutine, Fujita, Max Jacob, Apollinaire, Vlaeminck, Juan Gris, Picasso, Utrillo et bien d’autres.
Horrible parce que nous sommes en pleine guerre de 14 et qu'il nous rappelle, par morceaux, la guerre des tranchées, les bombardements, les hommes éventrés, déchiquetés, qui agonisent des heures en appelant leur mère. Mais rassurez-vous ! La majeure partie du roman se passe à l’arrière, à Montparnasse, au Dôme ou à La Rotonde et dans les ateliers d’artistes.
Lev Karavine est un peintre de génie d’origine russe. Comme beaucoup d’autres artistes, il est venu en France attiré par la liberté et le mouvement artistique qui s’y développe. Plusieurs de ces immigrés estimeront normal de s’engager dans l'armée afin de défendre leur nouvelle patrie d'adoption. Parmi eux, il y aura Modigliani, mais il sera refusé pour raison de santé et Apollinaire qui se rendra sur le front et connaîtra les horreurs des bombardements. Lev Karavine s'engage aussi et, laissé pour mort, il entendra un homme agoniser des heures dans ses bras en prononçant le nom d’une femme. Gravement blessé au dos, Karavine rentre à Paris et découvre qu'il n’arrive plus à peindre. Peindre est son seul gagne pain, mais aussi sa raison de vivre et, sans elle, ses amis sont convaincus qu'il ne survivra pas. Toute son énergie est tournée vers la recherche de cette femme dont il n’a entendu que le nom et qu'il veut à tout prix retrouver. Un jour, à une vente chez Drouot, il croit la voir, hélas, elle disparaît aussitôt.
Le fameux commissaire Zamaron (personnage réel et très grand collectionneur d'art) tente de l'aider, mais il lui dit que sans le portrait de cette femme il ne peut rien. Là, Dan Franck nous régale d’une scène surréaliste !… Modigliani, Soutine, Fujita, Zadkine, Juan Gris, Apollinaire, Max Jacob, chacun avec ses moyens, se rassemblent dans une pièce et tentent de l’aider en faisant un portrait de la femme que Karavine a entrevue et telle qu'il la décrit.
Je ne vous livre pas la suite, vous y perdriez l'éventuelle envie de lire ce livre ! Tout amateur de peinture trouvera une grande joie à lire ce roman. Pour les autres, le livre étant passionnant en soi, ils découvriront le Montparnasse de ces années là (avant les destructions massives pour la gare du même nom). Ils verront aussi ce qu’était la vie de ces peintres qui crevaient de faim, alors qu'ils créaient pour nous les merveilles de l’art que les amateurs s'arrachent, par centaines de millions, dans les ventes publiques aujourd'hui !
Pour les amoureux de peinture 8 étoiles

Bonjour les lecteurs ...

Lev Korovine, peintre russe installé à Paris, est allé se battre sous les couleurs du drapeau français durant la guerre 14.
Démobilisé suite à une blessure, il rentre dans la capitale et ne parvient plus à peindre, obsédé par le prénom d'un jeune femme " Mareva", prénom scandé par son ami d'infortune mort à ses côtés.
Korovine est persuadé qu'il pourra reprendre les pinceaux quand il aura retrouvé la jeune femme ....

Dan Franck nous fait revivre le Montparnasse du début du siècle passé.
A travers Korovine, c'est la vie des artistes tels que Modigliani, Apollinaire,Soutine et tant d'autres qui est retracée .

Un joli roman qui retrace une époque révolue.

Faby de Caparica - - 62 ans - 7 janvier 2018


Etonnant !... 8 étoiles

J'ai parcouru la rubrique "livres d'art" et j'y ai trouvé pas mal de bouquins sur la peinture avec des critiques écrites par différents critiqueurs.

Or, voilà un livre bien écrit, terriblement passionnant et touchant et qui se passe entièrement dans le monde des grands peintres du début du XXième siècle. Je ne vais pas en refaire la critique, mais je voulais simplement marquer mon étonnement quant au fait qu'il n'ait pas trouvé un seul lecteur pour émettre une opinion.

Le but de ce petit message est d’essayer de la faire sortir des oubliettes, surtout qu'il est très facile et agréable à lire...

Je n'avais pas envie de faire de ceci un Forum de plus !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 24 janvier 2004