Bien que l'intrigue soit assez différente par rapport à ce que propose Jules Verne en règle générale, ce roman ne m'a que moyennement convaincu. Même s'il est relativement court, le début est en effet un peu poussif et il faut attendre le quatrième chapitre pour que l'action commence véritablement. Certes, l'ambiance est plutôt réussie et le décor est parfaitement posé mais il n'y a finalement pas grand chose de plus au-delà de ça. Les personnages sont sympathiques à suivre mais souvent sous-exploités, ce qui est un peu étonnant au vu du temps pris par l'auteur pour faire leur description, tandis que le passage se déroulant au château se révèle être un peu trop court à mon goût. Ce qui m'a également un peu gêné c'est que de prime abord on pourrait penser que l'on a affaire à une histoire d'amour tragique avec le comte de Telek qui passe pour un amoureux passionné alors qu'il est bien dit que la Stilla n'est pas amoureuse de lui et qu'elle ne souhaite se marier qu'après bien des insistances et pour essayer de fuir son mystérieux admirateur, comme histoire passionnelle j'ai vu mieux !

Ainsi, même si je ne regrette pas cette lecture car découvrir un Jules Verne basculant dans une ambiance gothique n'est pas déplaisant, je suis quand même loin d'avoir été conquis. Malgré une atmosphère convaincante, de bons passages et quelques pointes d'humour, notamment lorsque cela concerne les habitants du village, fort bienvenues, ce roman souffre malheureusement d'une fin un peu expéditive, d'un personnage principal trop dans son monde et de passages descriptifs alourdissant un peu trop la dynamique du récit.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 26 août 2024

J'ai adoré ce livre qui au premier abord peut être classé fantastique.
L'histoire dans les Carpathes avec un vieux château, des légendes, des croyances ancestrales est emplie de mystère.
On est captivé immédiatement.
L'amour rôde également dans ce livre.
Un petit bémol pour l'insistance sur les personnes de confession juive qui est présente en début du roman. Ce qui aujourd'hui serait un peu mal perçu.
Jules Verne signe avec cette histoire un formidable roman.

Jordanévie - - 49 ans - 10 août 2023

Les légendes les plus folles circulent au sujet du Château des Carpathes (Transylvanie), vaste monument délaissé par la famille de Gortz depuis des siècles.
Les habitants du village de Werst cultivent ces croyances et s’y accoutument.
Jusqu’au jour où un berger aperçoit des fumées s’échappant des murailles.
Une expédition composée du jeune forestier Nick Deck et du médecin Patak se dirige vers le château, bien décidée à élucider le mystère.
C’est un fiasco. Nick Deck perd connaissance, le médecin se retrouve provisoirement immobilisé.
Tout cela concourt à valider la croyance, le château est hanté...
L’arrivée au village du jeune comte Franz de Télek va rebattre les cartes.
Son histoire personnelle (il connait Rodophe de Gorz) ajouté à son dédain des croyances suffiront à lancer une nouvelle expédition à l’assaut du Château.

Lu une première fois à l’adolescence, j’avais conservé un souvenir (erroné) de vampires et autres phénomènes surnaturels.
Il n’en est rien !
Dans ce court roman, Jules Verne oppose croyances et science et se fait un malin plaisir de démontrer que la science a réponse à tout.
Enfin, presque... car un évènement restera inexpliqué : l’Amour !
Un agréable moment de lecture .

Frunny - PARIS - 59 ans - 21 août 2022

Il y a de tout dans ce roman : de la romance et du burlesque, du positivisme confronté à la superstition la plus crasse, un soupçon d’histoire teintée de nationalisme, une pincée de géographie physique et ethnographique, sous le patronage d’Élisée Reclus, des cliffhangers et des escape game dignes des meilleurs romans d’aventure actuels, de l’anticipation géniale ( l’hologramme), de la fantasmagorie, du romantisme noir, du néo-gothique, et il est vrai, un peu d’antisémitisme, qui apparaît non dans les personnages juifs, traités avec neutralité, mais dans cet unique passage : « Si la plupart des paysans du comitat sont rongés par l’usure, qui ne tardera pas à faire des prêteurs israélites les véritables propriétaires du sol, le maire avait su échapper à leur rapacité. »
Le tout dominé par la silhouette inquiétante et quasi organique du vieux burg, et magnifié par l’écriture généreuse et brillante de Jules Verne.
A recommander certainement.

Alceste - Liège - 63 ans - 15 mai 2020

En Transylvanie, un château attire la méfiance d'un berger qui voit de la fumée sortir de ce lieu logiquement inhabité. Fantômes ? Incendie ? Les villageois cèdent à l'inquiétude et imaginent toutes sortes d'hypothèses irrationnelles. Nick Deck et le docteur décident de se rendre dans ce château afin de voir ce qu'il en est. L'arrivée de Franz de Télek permettra de voir un peu plus clair dans cette histoire à l'ambiance étrange.

Ce roman contient, certes, de nombreuses descriptions, mais parvient tout de même à intéresser le lecteur qui projette sur cette Roumanie légendaire ses propres craintes ou ses propres croyances : lieu de superstition, vampires ... Les personnages sont suffisamment décrits pour intriguer le lecteur et on se plaît à espérer une explication paranormale à tous ces faits. L'atmosphère mystérieuse qui règne rend la lecture prenante.

Un roman qui mérite notre intérêt.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 29 juillet 2013

Ce livre est assez ennuyeux. Certes, l'écriture est impeccable (du moins en comparaison avec ce qui se fait aujourd'hui) mais il y a tant de descriptions qu'il ne reste plus beaucoup de place pour y insérer l'action. Celle-ci, d'ailleurs, laisse dans l'esprit du lecteur un profond sentiment d'insatisfaction.
L'intrigue est peut-être novatrice pour l'époque, mais personnellement, les histoires de château hanté, on en a vu ou lu beaucoup et de bien meilleures.
Néanmoins, j'ai été surpris par le ton humoristique de l'auteur lorsqu'il raconte la grande superstition de ces sympathiques roumains de campagne. Le personnage du docteur Patak m'a bien fait rigoler, même s'il est somme toute plutôt banal.
Comme tout feuilleton de cette époque, on a vraiment du mal à s'attacher à des personnages héroïques et nobles dont le profil unique doit bien correspondre à plusieurs centaines de héros des romans de Verne et de ses contemporains.

Enfin, Bookivore, j'ignorais que créer des personnages juifs, tel le colporteur ou l'aubergiste, lequel est très sympathique d'ailleurs, requiert forcément d'être antisémite...

Martin1 - Chavagnes-en-Paillers (Vendée) - - ans - 2 mars 2013

Visiblement dans ce roman, Jules Verne se complaît dans les descriptions diverses et variées. Personnages, faune et flore tout y passe dans le moindre détail et ce sur plusieurs pages, quitte à alourdir un récit déjà peu passionnant.
De plus, le style employé est lourd, désuet et pas toujours aisé à lire. Comme l'œuvre est courte, cela passe à peu près et reste relativement digeste, mais elle ne fait pas franchement partie des meilleures.

Ayor - - 52 ans - 9 février 2012

comme toujours chez Jules Verne, des coincidences incroyables viennent perturber la crédibilité de l'histoire. De plus que Franz se fasse abuser par un jeu de miroirs au point de ne pas s'apercevoir qu'il ne s'agit pas d'une personne réelle, - les hologrammes en 3 D n'avaient pas encore germé dans l'esprit même des visionnaires comme Jules. Bah, c'est DU Jules Verne, et on s'y complait quand même, c'est ça qui est étonnant !

Krapouto - Angouleme Charente - 79 ans - 9 décembre 2011

Effectivement, ce roman de Jules Verne n'a pas son pareil face à ses nombreuses autres oeuvres. On y retrouve quand même des aventures, du mystère et de la technologie mais il règne en plus, une ambiance démoniaque et gothique qu'on n'a pas l'habitude de retrouver chez Verne. Et j'avoue que toute cette ambiance m'a réellement pénétrée et bien plu. De toute manière, les châteaux et le paysage de Transylvanie sont propices à l'imaginaire et aux phobies que nul ne peut cacher.

POOKIES - MONTPELLIER - 47 ans - 27 août 2011

Paradoxalement, les premières pages sont les meilleures de Verne et pour moi les plus belles pages écrites de la littérature. Cependant la qualité littéraire de la deuxième moitié du roman approche parfois du plus mauvais. Roman inégal donc mais à lire au moins pour les premiers chapitres.

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 23 août 2010

Moi qui n'ai jamais su apprécier vraiment les personnages un peu froids de Jules Verne, j'avais été enthousiasmée par l'atmosphère fantastique de ce court roman. Mais appartient-il au fantastique ou imite-t-il le genre au bénéfice d'un autre, la première critique indique (malheureusement) ce qu'il est dommage de savoir avant de lire. La scène finale, magistrale, nous renvoie au formalisme de Todorov et nous laisse indécis quant à la beauté de quel genre l'emporte. J'ai beaucoup apprécié.

Senhal - - 42 ans - 22 juin 2010