Le coup de tonnerre de Cuba de James Daniel, John G. Hubbell

Le coup de tonnerre de Cuba de James Daniel, John G. Hubbell

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Jules, le 6 février 2002 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 355ème position).
Visites : 3 628  (depuis Novembre 2007)

Le monde frôle la catastrophe totale !

Cette crise a probablement été une des plus graves de l'après-guerre jusqu’à ce jour, car elle a opposé directement, sans aucun intermédiaire, les deux plus grandes puissances nucléaires l’une contre l'autre. Pour en sortir, il n'y avait pas d'autres possibilités que l'une des deux accepte de perdre la face. Et cela.
Le contexte mondial était lourd. Au Kremlin, Khrouchtchev régnait en maître incontesté et avait aidé Castro à prendre le pouvoir à Cuba. En vertu de cette aide, il s'était affirmé comme le protecteur attitré du nouveau régime. En Amérique Latine les mouvements révolutionnaires commençaient à apparaître un peu partout, poussés par l'exemple de Cuba et aidés par elle.
Aux Etats-Unis, Kennedy avait été élu en 1960 et avait assez mal entamé son mandat en soutenant une tentative de débarquement de réfugiés cubains de Floride à la Baie des Cochons. Leur but : renverser Castro et son régime communiste. Cette tentative se soldera par un échec retentissant et une perte de prestige devant l’opinion mondiale pour Kennedy et les Etats-Unis.
Soudain, c’est la crise ! Kennedy annonce publiquement que l’Amérique a la preuve, par des photos aériennes prises par des U2,
que l'URSS est occupée à installer des bases de missiles nucléaires « offensifs » sur le territoire cubain ! Elle somme celle-ci de détruire ces bases et de détourner ses navires, déjà en route, chargés des fameux missiles d’attaque.
Il est évident que les Etats-Unis pouvaient difficilement accepter que Cuba, à sa porte, puisse permettre à l'URSS d’attaquer certaines de ses villes, dont Washington, sans qu'elle ait le temps de réagir ! Kennedy, annonce une quarantaine autour de Cuba à partir du 24 octobre 14h GMT. De ce moment, chaque navire soviétique qui tentera de passer la ligne pourra être arraisonné par la marine américaine et verra sa cargaison confisquée. Impensable pour l'URSS aussi !… De très nombreux navires, avions et sous-marins américains surveillent la progression des navires soviétiques, eux aussi entourés de sous-marins russes.
J'avais à peine 18 ans et, pendant l’étude du soir, les surveillants allumaient d'heures en heures la radio pour suivre l'avance des navires russes, se rapprochant de plus en plus du point de rupture !. Mourir à dix huit ans dans une guerre nucléaire ! Cela me semblait impensable !… Mais malheureusement possible !.
Ce n'est vraiment qu'à la dernière heure que, tout à coup, nous avons entendu le dernier communiqué qui nous annonçait que le premier navire russe venait de changer son cap !.Ouf !. Nous étions passés bien près de la catastrophe finale !…
Cette tentative, hasardeuse et manquée, de Khrouchtchev lui coûtera son poste à peine un an plus tard. Quant à Kennedy, il vit sa cote de crédibilité monter en flèche en Amérique et dans le monde. Ce jeune homme beau, riche et fils à papa, n’était pas qu'un simple play-boy !…
Un épisode des plus dramatiques de la guerre froide. C'est lors d’un conseil ultra restreint que Bob Kennedy prononcera cette phrase, qui restera célèbre, à un chef d'Etat Major de l'aviation qui proposait comme solution à la crise de bombarder les rampes de missiles installées à Cuba : « Avec vous, les militaires, il y a un avantage : si votre solution devait être appliquée, il ne resterait plus personne pour en voir le résultat ! »

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8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 février 2002

Mais à laquelle il ne m'est pas évident de répondre avec certitude: je n'y étais pas, dans le bureau ovale, ni au Kremlin! Ce que je peux dire, c'est qu'à l'unif (4 ans plus tard) nous avons abordé la crise de Cuba avec notre prof de politique internationale. Plutôt du genre mangeur d'Américains ( entre autres, il soutenait avec force la très célèbre et catastrophique révolution culturelle de Mao !) il ne nous a pas donné une version très différente des événements. Mais lui non plus n'y était pas ! Alors, il s'est limité à examiner les faits et non les mérites des uns et des autres (cela l'arrangeait aussi). Les faits plaidaient pour une grosse erreur d'estimation de Khrouchtchev quant à Kennedy. Celui-ci lui semblait n'être qu'un jeune play-boy, fils à papa, ayant raté son débarquement de la baie des cochons et sans grand poids politique compte tenu de son élection à 1% de différence sur Nixon. Il lui semblait que ce coup de poker n'aurait pas été tenté avec Nixon, que Krouchtchev connaissait bien mieux. Il estimait aussi que ce coup de poker était une folie car l'Amérique ne pouvait pas accepter ces fusées offensives à ses portes. C'était évident ! Je l'entends encore nous dire, qu'en politique, exiger l'impossible de son adversaire est toujours une erreur, ou alors il faut être prêt à aller jusqu'au bout de sa logique. Or, nous disait-il, à l'époque l'URSS n'avait pas des capacités égales à celles des Etats-Unis. C'était donc une erreur ! La réalité l'a prouvé. Il reconnaissait aux Américains le mérite d'avoir trouvé l'idée du blocus plutôt qu'une réponse plus directe. Celui-ci laissait un peu de temps aux Russes pour tenter de trouver une sortie qui ne soit pas une défaite totale. Les Russes l'ont trouvée et l'Amérique l'a acceptée: c'était le retrait de têtes nucléaires américaines en Turquie, proches de la frontière russe. Le livre tente de rester le plus près des faits possible, mais il serait difficile de ne pas prétendre que l'Amérique n'a pas gagné sur ce coup là. D'ailleurs le limogeage de Krouchtchev en fut la preuve. Une petite précision encore: je n'ai jamais fort apprécié moi-même la politique étrangère américaine, par trop simpliste et par trop dépendante d'intérêts économiques immédiats...

une question à Jules

6 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 13 février 2002

Ce livre est-il un encensement de Kennedy ou un compte-rendu clair et objectif des événements tels qu'ils se sont déroulés ?

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