critiqué par Garance62, le 29 mai 2010 ( - 62 ans)
La note:
La plus forte
Un long poème dédié à l'être aimé qui s'en va, qui rejoint l'autre rive, envahi par la maladie.
Un bijou de sensibilité, de délicatesse. Un de ces livres dont le sujet si poignant pourrait tirer les larmes. Mais Alain Le Beuze nous laisse juste à l'orée du drame (pour nous protéger ?). Aucune déchirure trop forte malgré toutes les étapes du drame du départ de l'autre : l'incompréhension, la peur, la colère. Mais l'amour et l'infini sont là, puissants, malgré la mort qui finit par l'emporter.
"tes yeux ont jeté l'ancre
dans ma peur"
(...)
"ton sang s'est arrêté
comme un train en rase campagne
égaré
son staccato ne boxe plus
ta peur
il neige dans ton corps
et ses plis
forment des traces de fusain
de cendre
tu as gagné l'autre versant
l'ubac de ma mémoire
corps aimé
étranger désormais
dans ton hiver
d'azur perdu"
(...)
"dedans
le sang jette sa dernière créance
dans les mots