Le dernier des Mohicans
de James Fenimore Cooper, Pierre Couronne (Illustration)

critiqué par Klodovik, le 14 juin 2010
( - 35 ans)


La note:  étoiles
Une adaptation prenante
Avant de commencer la critique de cet ouvrage, je tiens à vous signaler que le livre dont il est question ici n'est pas la version originale du "Dernier des Mohicans", mais son adaptation réalisée par Bernard Riguelle, pour le jeune public. Toutefois, une présentation de James Fenimore Cooper et de son oeuvre me semble fort utile. Le paragraphe au sujet des personnages concerne aussi bien l'adaptation que le roman d'origine, l'histoire étant similaire d'un livre à l'autre.

James Fenimore Cooper (1789 - 1851) est considéré comme l'un des romanciers américains les plus populaires du XIXème siècle. Il étudie à l'école de la ville d'Albany durant son enfance, puis entre à l'Université de Yale à quatorze ans seulement, en 1803. Cooper s'engage dans la marine américaine en 1808, et la quitte en 1811. Marié et père, il s'installe dans la Banlieue de New York et se met à l'écriture en 1820. Après un premier roman passé inaperçu ("Précaution"), il publie "L'espion" en 1821 et connait un grand succès. "Le dernier des Mohicans" parait en 1826 et constitue son oeuvre la plus célèbre.

Ce roman historique n'est autre que le deuxième volume du cycle des "Histoires de Bas-de-cuir", comprenant cinq livres parus entre 1823 et 1841. Tous ces ouvrages évoquent l'histoire des Etats-unis de 1740 à 1804 à travers la vie d'un blanc élevé parmi les indiens : le chasseur Natty Bumppo, appelé "Oeil-de-Faucon" et "La longue carabine" dans cette adaptation. L'histoire du "Dernier des Mohicans" se déroule en 1757, en pleine Guerre de Sept ans, au beau milieu d'affrontements entre anglais et français pour la possession des colonies. Comme dans tout roman historique, des personnages réels (le Colonel Munro, commandant du fort britannique William-Henry; le Marquis de Montcalm, maréchal français; le Général Webb...) évoluent avec des personnages fictifs (Le Renard Subtil, Uncas, Duncan Heyward, Chingachgook...) et des faits ayant vraiment eu lieu, comme le massacre de William-Henry, le 10 août 1757, après la capitulation anglaise, sont narrés.

La version originale du livre a été très appréciée d'Edmond de Goncourt, mais également très critiquée par Mark Twain, qui l'a jugée trop simple et naïve. Deux très grands écrivains français du XIXème siècle, à savoir Victor Hugo et Honoré de Balzac (qui s'est inspiré du personnage d'Oeil-de-Faucon pour "Les Chouans"), ont été très admiratifs de l'oeuvre de James Fenimore Cooper.

Cet ouvrage est une adaptation pour la jeunesse. Il s'avère donc facile à lire pour un lecteur plus âgé, tout en se montrant agréable et intéressant. N'ayant pas lu la version de Cooper, je ne peux vraiment me prononcer quant à la qualité de cette adaptation par rapport à l'oeuvre originale, même si la lecture d'un résumé m'a permis de constater que l'histoire reste la même. Cependant, ce livre très prenant, simple et en aucun cas ennuyeux pourra permettre aux jeunes lecteurs de se divertir tout en se cultivant. En tout cas, moi j'ai bien aimé, et je n'ai qu'une seule envie : lire le cycle! La beauté des illustrations de Pierre Couronne mérite aussi d'être signalée.


La quatrième de couverture :

Au cours des guerres que soutiennent les Français et les Anglais pour la possession des colonies d'Amérique du Nord, quelques tribus indiennes choisissent leur camp. D'autres continuent à lutter sans répit contre l'homme blanc, quel qu'il soit. En cette période trouble, deux soeurs tentent de rejoindre leur père, commandant d'un fort assiégé par les Français et les Indiens. Elles sont accompagnées par un jeune officier et un guide iroquois. Arriveront-elles à rejoindre leur père?
Un classique du XIXème siècle 10 étoiles

Ce livre a eu un énorme succès à l’époque de sa parution en 1826 et je pense que son succès ne s’est jamais démenti. Il raconte une histoire fantastique sur fond d’une guerre qui a réellement existé entre Français et Anglais pour la conquête de colonies aux États-Unis d’Amérique au XVIIIème siècle. Aujourd’hui on trouve que l’écriture est fortement datée mais, personnellement, j’ai trouvé que ça faisait partie de son charme. On voit comment on écrivait des livres grand public au XIXème siècle et c’est vraiment amusant. Les dialogues sont particulièrement savoureux ; par exemple, en pleine bagarre, quand les « Sang Purs » croulent sous les flèches des « Sauvages », et que la jolie fille du commandant est capturée par les cruels Indiens, le lieutenant amoureux déclare à peu près ceci : mon commandant, vous avez deviné toute l’affection que je porte à vos deux filles mais vous m’avez autorisé à préférer votre fille cadette et je suis décidé à la sauver au risque de ma vie. Pendant ce temps la pauvre fille est déjà attachée au poteau de torture et une hache lui a déjà coupé une mèche de cheveux… Mais on continue à se parler comme si on était assis dans un club anglais devant « a cup of tea ». Pas à dire, ça a son charme.

Mais ce n’est pas du tout une histoire à l’eau de rose, c’est même terriblement tragique et ça demande de la concentration si on veut s’y retrouver entre les bons et les mauvais parmi les Indiens Iroquois, Delawares, Wyandois, Chippewa, Hurons… et puis il y a Long Fusil et son tueur de daims, Œil de Faucon, Renard Rusé, Grand Serpent, Cerf Agile… et dans tout ça il y a des bons et des mauvais.  

Et puis l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, c’est bien connu, et donc ici par un Anglais, si bien que les Français en prennent pour leur grade. Mais passons ! Cette guerre date du XVIIIème siècle, il y a prescription. 

Cette histoire devrait plaire aux lecteurs qui apprécient les récits hauts en couleur et, malgré le style légèrement ampoulé du XIXème siècle, personnellement je l’ai trouvée vraiment intéressante et pleine de charme.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 11 juillet 2024


Une oeuvre que l'on apprécie davantage à l'âge adulte 8 étoiles

Un livre que j'ai tenté de lire plus jeune, puis que j'ai volontairement mis à l'écart avant de le reprendre quelques années plus tard. Je pense que cette oeuvre ne peut s'apprécier qu'avec l'âge et un peu de maturité.... tout du moins pour l'oeuvre originale.

L'histoire a pour théâtre les affrontements entre français et anglais en Amérique du Nord pendant la guerre de sept ans. Il s'agit plus particulièrement de la bataille de Fort William Henry qui opposa en 1757 les troupes du général Montcalm à celles du colonel Munro.

L'intérêt de cette oeuvre réside sur son aspect historique, lorsqu'on s'y penche de façon plus approfondie sur la disparition des indiens et la naissance en parallèle des Etats-Unis. Un roman historique qui met en avant la vie sauvage, le monde des indiens... Un très bon souvenir.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 16 mars 2011