Les ailes du sphinx
de Andrea Camilleri

critiqué par El grillo, le 14 juin 2010
(val d'oise - 50 ans)


La note:  étoiles
Plus pour la brochette que pour l'enquête
Présentation de l'éditeur
Montalbano fait grise mine. Depuis son incartade avec une très jeune demoiselle, ses relations avec Livia, son éternelle fiancée génoise, battent de l'aile. Sans compter que son récent infarctus l'inquiète. Mais pas le temps de s'apitoyer sur son sort, car le corps d'une femme vient d'être découvert dans une décharge. Et rien n'est fait pour faciliter l'identification. Elle est nue, aucun vêtement ni papier n'ont été retrouvés à proximité. Seul un petit tatouage sur l'épaule gauche pourrait aider les enquêteurs. Un papillon, un sphinx, étrange point commun avec plusieurs immigrées de l'Est, accueillies par une association catholique. Une bonne oeuvre pas très claire... Alors qu'il s'occupe d'un mystérieux enlèvement survenu au même moment, Montalbano se heurte à l'évêque et aux hautes sphères de l'Eglise et de l'Etat, mobilisées jusqu'à Rome pour entraver la découverte d'une vérité... glaçante. Une fois encore, entre tragicomédie et intermèdes gourmets, avec une galerie de personnages hauts, en couleur et dans cette langue savoureuse qui a fait son succès, le maître sicilien nous dévoile, au-delà de son île, l'universelle vilenie d'une certaine bonne société.



Un bon moment en compagnie de Montalbano et de son charisme méridional imparable. On savoure chaque réplique comme une bouchée du carré de chocolat au moment du café. Malgré tout, l'intrigue m'a semblé poussive et peu intéressante. Reste cette brigade de policiers italiens hors norme qui est le véritable sel du récit.
J'aime beaucoup cet auteur ! 8 étoiles

J'ai beaucoup aimé cette lecture que j'ai dévoré en deux jours. J'ai apprécié l'enquête qui est bien menée même si pour moi, là n'est pas le point fort de ce livre. Je l'ai suivie avec intérêt et je n'ai pas été très étonnée de la fin même si certains éléments ne sont pas spécialement prévisibles.

Ce qui m'a vraiment plu, c'est l'humour qu'on trouve dans ce bouquin. Les réparties entre les divers protagonistes sont parfois incroyables. A certains moments, je riais tout haut tant, c'était comique à lire.

Au début de l'histoire, ce qui est un peu déroutant c'est l'écriture car c'est ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de lire et il faut s'y faire mais personnellement après une dizaine de pages, ça passe tout seul (maintenant c'est le deuxième livre de cet auteur que je lis). Le dialecte employé n'est plus du tout dérangeant et ajoute même un petit plus dans les moments drôles de l'aventure.

En résumé, j'ai beaucoup apprécié cette lecture que je conseille pour un vrai moment de détente, de rire et de dépaysement tout en suivant une enquête policière. C'est presque un coup de coeur pour ma part !

Lalie2548 - - 39 ans - 31 mars 2013


Un tatouage à l’épaule gauche … 6 étoiles

« Autrefois, il avait la frousse devant les moribonds, alors que les morts ne lui faisaient ni chaud ni froid. A présent, depuis quelques années, il lui arrivait de ne pas supporter la vision des gens tués quand ils étaient encore petits. En dedans de lui, naissait une rébellion absolue devant ce qu'il considérait comme un fait contre nature, une espèce de sacrilège extrême, même si le jeune tué était un sdiliquento, un délinquant, et même s'il était lui aussi un assassin. Et ne parlons pas des minots ! Il éteignait tout de suite la télévision quand on parlait de minots déchirés morts pendant la guerre, de faim, de maladie. »

Il vieillit notre commissaire Montalbano, il vieillit et comme le bon vin, il se bonifie. En tout cas, il devient plus sensible. Crédible.
Cet épisode n’est pas le plus convaincant en terme d’intrigue. En fait, comme beaucoup des autres épisodes, il vaut pour l’humanité qui suinte de l’histoire, une humanité qui nous donnerait presque l’impression de connaître pour de bon la Sicile ! Car oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, Andrea Camilleri a un héros récurrent, le commissaire Montalbano, qui évolue dans la petite ville de Vigata, en Sicile. Pas un violent le Montalbano, un jouisseur plutôt, de la vie, de la nourriture (elle tient une grande place ici encore la bonne chère sicilienne !). Un homme lambda, qui quand même mène à bien ses enquêtes !
Tant qu’on est dans cet aspect sicilien, signalons la performance du traducteur, Serge Quaddrupani, qui a fort à faire pour restituer les « sicilianismes » dont use et abuse Andrea Camilleri et qui font le sel de sa lecture en italien.
Notre commissaire Montalbano est empêtré dans une impasse dans sa relation avec Livia, sa compagne … qui vit à Gênes, et avec qui il y a un peu d’eau dans le gaz, mais ceci n’est que l’arrière-plan … C’est le meurtre d’une jeune femme, qui s’avèrera russe quand l’enquête aura progressé, et qui aura bien du mal à être identifiée puisque son seul signe distinctif est le sphinx – le papillon – qui est tatoué sur son épaule gauche, qui va réellement le préoccuper.
On retrouve les habituels comparses, les courantes préoccupations, … presque l’intrigue est réellement secondaire ! Ce qu’on veut, c’est passer un bon moment avec notre ami Montalbano !

Tistou - - 68 ans - 6 novembre 2011