La Croix de perdition de Andrea H. Japp
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques , Littérature => Policiers et thrillers
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Mourir pour ou à cause de Dieu
Le 22 juillet 1209, Arnaud Amalric met Béziers à feu et à sang; il se livre au massacre des cathares au nom de Dieu. On comptera au moins vingt mille décès.
Un siècle plus tard, à l'abbaye de femmes des Clairets, d'étranges meurtres ont lieu, sur fond de tempête de neige coupant l'établissement du monde extérieur.
Une croix est recherchée, la croix de Béziers, censée donner l'immortalité à celui qui la possèdera. Est-ce la raison de ces exécution rituelles qui ressemblent à des figures du tarot? On pourrait le penser suite à l'arrivée d'un assistant du pape Clément V, Arnoldus de Villanova. Mais d'autres personnages hantant les murs de l'abbaye sont eux aussi interpellants, que ce soit ces monstres de foire à la recherche de la protection éternelle pour l'une d'entre eux ou la nouvelle apothicaire qui semble dotée d'une connaissance presque magique de certaines choses.
Entre roman historique et polar, André H.Japp nous entraîne au coeur du Moyen Age religieux, celui des conspirations et de la superstition. L'intrigue est prenante, bien menée, avec son lot de révélations et de rebondissements. Les personnages, étonnants, sont explorés en profondeur tout en leur conservant la part de mystère qui donnera au lecteur l'envie d'aller plus loin.
Une particularité de ce récit est l'utilisation d'un vocabulaire complexe, qu'il soit religieux et/ou médiéval. Notes et glossaires permettent de s'y retrouver, le cas échéant, et ce procédé apporte beaucoup de charme et de crédibilité au récit; on s'y croirait.
Une lecture que j'ai appréciée pour son érudition et pour la fluidité du récit. Les éléments s'imbriquent les uns dans les autres, les événements s'enchaînent de telle manière que tout finit par devenir inéluctable et évident.
PS: un livre découvert grâce à la soirée CLienne de mars dernier, alors merci au généreux donateur :-))
Les éditions
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La croix de perdition [Texte imprimé], roman Andrea H. Japp
de Japp, Andrea H.
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253126935 ; 7,90 € ; 06/01/2010 ; 408 p. ; Broché
Les livres liés
Les critiques éclairs (7)
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Meurtres à l'Abbaye
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 1 octobre 2011
Cette fois encore, trois meurtres sont commis dans ce « huis clos » qu'est l'abbaye, de surcroit en plein hiver, rendant toute intervention extérieure impossible.
L'arrivée de deux personnages très énigmatiques et originaux Arnoldus de Villanova et Mary de Baskerville ajoutera au mystère que renferme cet endroit.
Arrivée précédée de celle de cinq « monstres » comme on les nommait à l'époque, entretenant des relations floues avec amis et ennemis.
Mais le mystère n'étant pas complètement éclairci sur cette tragique croix,à la fin de ce policier moyenâgeux , on peut donc s'attendre à en lire un autre épisode.
Si Monestarium avait le bénéfice de la surprise, la lecture de ce roman ne l'avait bien évidemment plus.
Une lecture cependant très agréable, mais une intrigue que j'ai trouvée moins travaillée que dans l'épisode précédent.
Un superbe contexte, ... mais
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 14 mai 2011
Cependant, si l’histoire est prenante dans la première partie du livre, avec un parchemin qui ouvrirait l’accès à l’immortalité, les morts s’accumulent avec des mises en scène spectaculaires et la fin est décevante. Poursuivre dans la veine du fantastique, et non des prosaïques vengeances multiples, aurait été plus satisfaisant à mon sens.
IF-0411-3719
Suite de “Monestarium”
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 15 avril 2011
Mystères et difficultés en liaison avec un drame terrible datant d’un siècle auparavant ; le sac de Béziers et l’élimination de ses vingt mille habitants dans le cadre de la croisade contre les Cathares, sous la direction d’Arnaud Amalric. Quelques pages assez fortes en cette occasion.
« Une femme cria en sanglotant, tendant à bout de bras un enfançon, suppliant Arnaud de les épargner, jurant qu’ils étaient baptisés dans la sainte foi et n’en avaient pas dévié. Il lui sourit comme dans un rêve et murmura :
- Ma sœur en Jésus Christ, n’aie alors aucune crainte. Il t’aime et ne t’abandonnera jamais.
Un des soldats de l’escorte lança son roncin sur la femme qui glissa sur les pavés. Les sabots de la lourde bête l’évitèrent de justesse.
Un ribaud, trogne d’ivrogne que l’excitation du carnage violaçait encore mais que crispait pourtant l’hésitation, se rua vers le cheval de l’abbé.
- Seigneur abbé, seigneur abbé … V’là qu’on sait plus. Mes truands et moi, on s’demande … rapport qu’on n’est pas des assassins. C’est comment qu’on les reconnaît, les sans-foi ? La lame sur la gorge, y jurent tous qu’y sont pieux catholiques. D’autant qu’y a les gamins et les commères aussi … Dieu aimerait pas qu’on Lui trucide Ses bons fidèles, pour sûr.
…/…
- Que dis-tu ?
- Qu’on sait pas qui c’est qu’on doit occire, pour la gloire de not’Seigneur. D’autant qu’y s’sont massés dans l’église de la Madeleine … C’t’un lieu saint, quand même …
Arnaud Amalric soupira, bouche ouverte. Levant le visage vers le ciel, il ordonna d’une voix douce :
- Tuez-les tous … Dieu reconnaîtra les siens. »
A l’occasion de ce massacre, une croix d’Arnaud Amalric a reçu du sang innocent et fût perdue. C’est elle qui est l’enjeu de ce qui va se dérouler pendant le roman à l’Abbaye des Clairets.
D’autres personnages vont donc faire leur apparition sur scène (ça fait très théâtre, avec unité de lieu), tous plus bizarres les uns que les autres, à commencer par des êtres difformes, monstres de foire, qui viennent demander asile, fuyant le monde hostile à leur égard, sans compter l’arrivée simultanée d’une nouvelle sœur apothicaire et d’un envoyé spécial du Pape. Tout ce petit monde va cohabiter avec les sœurs résidentes qu’on connaissait déjà du fait de « Monestarium » et tenter de mettre fin à la psychose qui va s’installer avec les meurtres successifs de sœurs au sein de l’Abbaye.
C’est en cela que nous avons affaire à un polar. Un polar moyenâgeux, qui peut évoquer en plus doux « Le Nom de la rose », dont la lecture est entrecoupée de fréquents renvois en bas de page pour expliciter les termes moyenâgeux ou savants employés par Andrea H. Japp. Un peu usant, ça.
Mais au bilan une lecture qui tient en haleine, avec des personnages crédibles … jusqu’à un certain point.
Un fantastique voyage dans le Moyen-Âge !
Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 25 février 2011
Petit extrait qui m'a fait sourire : "Il vous faut dire que le volume [...] a connu un vif succès et qu'il en existe une bonne vingtaine d'exemplaires dans le royaume -Fichtre, un gros succès en effet !" Nous vivons vraiment dans un autre monde ...
Dernier commentaire : Peut-être lire Monastorium avant car on y fait de temps en temps référence.
L'abbaye des Clairets
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 8 février 2011
Décembre 1307, à l'abbaye des Clairets, trois meurtres de moniales.
Que vient faire Arnoldus de Villanova, médecin et espion du pape Clément V à l'abbaye et surtout Arnaud Amalric qui cent ans après semble toujours être impitoyable?
L'ambiance de l'époque est bien représentée par les descriptions et l'emploi du vocabulaire médiéval.
L'intrigue est bien menée tout au long du livre mais une fin un peu trop rapide.
Un bon moment de lecture!
L'abbaye inquiétante
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 16 janvier 2011
Bonne surprise
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 15 décembre 2010
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