Les ombres disparues de Hasan Ali Toptaş

Les ombres disparues de Hasan Ali Toptaş
( Gölgesizler)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Deashelle, le 9 juillet 2010 (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans)
La note : 7 étoiles
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comment peut-on être Persan?

Il y est question du passage d'un barbier dans son miroir, vers un village mythique au fond de l'Anatolie et de son va et vient improbable dans sa ville moderne de départ, ou d’arrivée ? On croise des histoires en miroirs sans histoires qui se répètent dans le temps sans temps, chargées d'angoisses kafkaïennes, le tout merveilleusement écrit comme un long poème onirique dans des milliers de miroirs.

Les mêmes personnages énigmatiques, fragmentés par leurs rêves, leurs culpabilités, leurs somnolences, leur repli, leurs méditations ascétiques et peut-être sous le poids énorme de la chape du régime totalitaire, s’évadent, apparaissent et disparaissent sur des rivages différents, dans des temps improbables. Les rives de l’inconscient, celles de la conscience collective ?

Couplet sur la soi-disant magie de l’imam et les catastrophes qui s’ensuivent… Qui a tué Ramazan le fils de … ? Le thème de la vengeance, de la ‘juste’ punition prend forme. Surtout vis-à -vis de la femme disparue qui se déforme pour donner naissance. Au même moment quelqu’un mourra. La question qui harcèle la populace : qui est le père ? Honte. Inceste peut-être? Comme dans le rapport de Brodeck, le pouvoir anonyme de la foule s’en prend à un pauvre innocent qui s’échappe dans la montagne. Chevaux et serpents ne sont pas indemnes des métamorphoses maléfiques… Mêmes les choses s’évertuent à se mouvoir, se fondre et disparaître. Seuls les bruits et les odeurs sont matériels, à chaque page !

"Et la vie c'est la répétition de la répétition", phrase sibylline, thème récurrent. L’auteur intervient un chapitre sur deux, en quête de son roman qu’il n’arrive pas à écrire… A-t-il fondamentalement peur de l’écriture, tout aurait déjà été écrit… il ne ferait que répéter… mais la vie c’est la répétition de la répétition. Répétons-nous chacun les même gestes, éternellement ? Sommes-nous les pâles photocopies de photocopies… Pourquoi la disparition ?

L'ensemble est beau comme un tableau cubiste, mais le mystère ne s'est pas dévoilé! Je suis sous le charme mais complètement « out »! Help ? J’aime bien comprendre les fables...
Les neurones miroirs, c’est passionnant….

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Les éditions

  • Les ombres disparues [Texte imprimé] Hasan Ali Toptaş traduit du turc par Noémi Cingöz
    de Toptaş, Hasan Ali Cingöz, Noémi (Traducteur)
    Plon / Feux croisés (Paris)
    ISBN : 9782259207027 ; 3,49 € ; 20/08/2009 ; 270 p. ; Broché
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