La promesse du samouraï
de Dale Furutani

critiqué par Neovir, le 18 juillet 2010
(Lyon - 46 ans)


La note:  étoiles
Jolie écriture, héros captivant, le lecteur est satisfait.
"La promesse du samouraï" est le premier tome d’une trilogie ayant pour héros le samouraï rônin Matsuyama Kaze.
Si chaque roman est structuré autour d’une histoire qui lui est propre, un fil narratif commun les parcours tous les trois, et interdit une lecture désordonnée : le héros est confronté à des affaires criminelles indépendantes les unes des autres, mais suit une quête principale qui se déroule sur trois romans (pour information, l’ordre de lecture est : « La promesse du samouraï », « Vengeance au palais de jade », « Menaces sur le Shogun »).

Le résultat du travail de cet auteur est une agréable surprise.
Je ne me considère pas comme une spécialiste du Japon. Mais je pense avoir malgré tout une connaissance assez bonne de la culture nippone.
En lisant ce roman, il m’est vite devenu évident qu’il était de qualité supérieure, tant par son ambiance, fidèle à l’époque du Japon féodal, que par la pertinence de l’écriture des personnages, aussi bien principaux que secondaires.

Nous sommes ici à une époque où la bataille de Sekigahara est encore fraîche (17ème siècle). Ieyasu Tokugawa est devenu Shogun. Le Japon féodal vit ses dernières grandes heures, tandis que les européens, « barbares poilus sentant mauvais », commencent à affluer sur l’archipel.
Dans ce contexte historique très particulier, l’atmosphère d’un monde à la fois raffiné et extrêmement brutal est décrite avec subtilité et intelligence.

Dale Furutani est américain, mais également d’origine japonaise. Cette double appartenance culturelle est une force car, sans jamais faire l’erreur grossière de calquer la mentalité occidentale chrétienne sur ses personnages, il arrive à adapter sa narration et la description des états d’âmes de ses héros, souvent poétique, à un public occidental qui pourrait être perdu face un monde aussi étrange que le Japon du XVII ème siècle.
C’est toujours par petites touches que l’auteur illustre la culture, les superstitions et les valeurs japonaises faites de discrétion ; de politesse ; d’une hiérarchie extrême où le bas de l’échelle sociale est sans défenses face à des samouraïs ayant droit de vie et de mort sur lui ; de traditions et de rituels incontournables ; de croyances ancestrales faisant la part belle aux esprits et démons ; d’un obsession de perfection dans toute activité ; etc.
Et c’est ainsi que le lecteur se laisse dépayser sans faire le moindre effort en suivant les aventures de Matsuyama Kaze.

Se déroulant à la même période que celle de Miyamoto Musashi, les « initiés » retrouveront avec plaisir l’influence des romans, des films, et même des mangas qui ont été produits autour de la vie de ce guerrier légendaire, dans les aventures du héros de Dale Furutani (je recommande la lecture du manga « vagabond » de Takehiko Inoué, si vous voulez avoir une référence visuelle de cette époque). Et de façon plus discrète, l’influence des œuvres cinématographiques d’Akira Kurosawa (je pense ici principalement à "Ran" et "Kagemusha").

J’ai beau chercher quelques défauts, je n’arrive pas à en trouver… ce roman est à la fois pittoresque, cultivé et agréable à lire. Je ne peux que vous le conseiller chaudement !
Découverte déroutante 8 étoiles

Voici un livre déroutant, il faut avancer dans la lecture pour comprendre l'histoire tant le contexte est surprenant. Après ce petit effort, la découverte du japon féodal a été pour moi très enrichissante. La compréhension des classes sociales de la société japonaise hiérarchisées par des valeurs spécifiques, des modes de vie et des moeurs s'acquiert sans efforts au fil de l'histoire.

Eoliah - - 73 ans - 10 septembre 2012