Oscar & Monsieur O
de Emmanuel Moynot

critiqué par Jules, le 12 février 2002
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Un album au dessin superbe !
Le graphisme de cette B.D est vraiment superbe ! Le scénario nous met en présence de personnages assez bien observés et les pages se tournent avec plaisir…
Monsieur Oscar est un jeune homme qui dessine très bien et vit en vendant des caricatures à un éditeur, Monsieur Lacroix. Quand je dis « vis » il s’agit davantage d'une expression que d’une réalité. Ou alors, je devrais spécifier et dire « vit très mal en vendant »… Il occupe une petite chambre à Montmartre, sous les toits, et souffle rien qu'à monter jusque là. En dessous de chez lui habite une jolie jeune femme, Mademoiselle Lilas, enceinte jusqu'aux yeux et sans père pour l’enfant. Il paraîtrait qu'elle hésite entre deux possibilités à propos du père…
Monsieur Oscar a un mentor qui agit sur lui comme un turbo quand il dessine. Malheureusement il est fantasque, exigeant, a mauvais caractère, et disparaît selon son seul bon vouloir. Pendant ses absences Monsieur Oscar doit donc se débrouiller seul et la qualité de sa production s'en ressent…
Notre jeune homme est très amoureux d’une pimbêche de la bourgeoisie, mais celle-ci le trouve trop mou et sans ambition. Elle a les lèvres aussi pincées que celles de Lilas sont pulpeuses et son sourire crisse là où l’autre glisse sur vous en vous faisant plein de rêves et de papouilles tout partout. Quant aux yeux, ceux de Mademoiselle « Pimbêche » restent à moitié fermés, alors que le regard de Mademoiselle Lilas est bien ouvert sur le monde, et sur Monsieur Oscar en particulier. Ces yeux sont tout ce qu’il y a de plus vif et rieur. Bref, tout un programme de philosophie de la vie…
Bon ! Je vous laisse avec Mademoiselle Suzy, Monsieur Oscar, son mentor et sa pimbêche.
Je ne lis que très peu de BD, mais quand j’ai vu cette couverture et ce graphisme, je n'ai pas résisté. Cet album est un ensemble d'aquarelles ! Avec toute la finesse et la douceur que cela suppose. Il n'y a pas de cadres blancs autour des différentes images, elles ne sont séparées que par un jeu de couleurs. Et cela rend les pages encore plus douces.
Je vais chercher les titres précédents disponibles et j'attends le suivant avec une certaine impatience.