Un loup à ma table
de Augusten Burroughs

critiqué par Lindy, le 7 août 2010
(Toulouse - 46 ans)


La note:  étoiles
Dad or Dead
Après avoir lu "Déboire" et "Courir avec des ciseaux", je me suis attaquée avec grand plaisir à ce nouveau volume d'Augusten Burroughs, m'attendant plus ou moins au même humour cinglant de ses deux précédent volumes autobiographiques. Ici, c'est pourtant un tout autre ton qui est employé. L'auteur se remémore ses premières années, déchiré entre l'instabilité maternelle et l'inconsistance de son père, un homme - sans aucun doute malheureux - non seulement incapable d'amour pour ses enfants mais cherchant manifestement à leur faire du mal. C'est cela que raconte Augusten, comment petit à petit, à force de chercher la tendresse et d'être sans cesse et sans exception rejeté, puis insidieusement moralement maltraité au point de ne plus pouvoir s'endormir tant celui-ci lui fait peur, il commence à éprouver une haine incommensurable et effrayante pour son père. Une ambivalence qui va hanter longtemps l'auteur tant il a peur au final de ressembler à son père.

Âme sensible s'abstenir, la franchise naïveté avec laquelle cette tranche de vie est racontée est absolument atroce. Jusqu'à sa mort, son père n'aura aucun geste d'attention envers son fils.
Les malheurs d'Augusten 9 étoiles

Dans ce troisième roman autobiographique, Augusten Burroughs évoque son enfance entre une mère aimante et dépressive, et un père alcoolique et violent. Ce gamin sensible et attachant, qui ne demande que quelques preuves d’amour, assiste en innocente victime à la désagrégation du couple de ses parents. Mais le pire est la lente transformation d’un père distant et irascible en un monstre d’égoïsme sadique et dangereux…

J’ai lu auparavant « Courir avec des ciseaux » et « Déboire ». Et c’est un vrai plaisir de retrouver l’écriture vive et énergique de Burroughs qui me fait tant penser à celle de John Fante. Dans ce troisième tome, il y a peut-être moins d’humour et de folie, mais la sensibilité exacerbée de l’auteur est toujours là, avec le recul de la maturité.
Bref, j’ai encore passé un excellent moment de lecture et vous le recommande.

Poignant - Poitiers - 58 ans - 31 décembre 2012