Le Sorgho rouge
de Ya Ding

critiqué par Ori, le 10 août 2010
(Kraainem - 89 ans)


La note:  étoiles
Impuissance devant l’injustice
Ce roman poignant a pour héros le petit Liang, un jeune enfant de 9-10 ans de la Chine profonde au temps de Mao.

L’histoire débute avec l’émigration du préfet Li, de la ville vers un village de campagne, et qui a pour mission d’en éradiquer les traces de la religion catholique. Ce dignitaire du Parti y emmène sa femme, Wang, enseignante, Ling, sa fillette de 4 ans et Liang qui nous fera par la suite partager ses états d’âme au quotidien, au sein de sa petite cellule familiale, mais aussi dans son nouvel environnement.

La famille gagne l’estime de tous avant d’être soudainement broyée quand survient la Révolution culturelle organisant l’écrasement des élites … Doutes et désolation habiteront désormais le petit Liang qui apprendra à grandir avec l’injustice au cœur et l’écroulement de son monde hérité des parents et des ancêtres..

Assistant malgré lui au jugement public de sa maman déclarée ‘traître’ au Régime, le petit Liang, se fait consoler par une aïeule faisant appel au proverbe selon lequel « Le chien ne se plaint jamais de la pauvreté de sa famille, ni le fils de la laideur de sa mère » !

Le père, également déchu, tente désespérément de conserver sa dignité, et fait tendrement la leçon à son fils, lui disant « Si j’ai craqué tout à l’heure, c’est parce que je suis en famille. Hors de la maison, nous devons avaler les dents cassés … C’est ça l’honneur, c’est ça la famille. Tu es encore trop petit, tu comprendras quand tu seras grand … »

Un témoignage pathétique de la souffrance de tout un peuple, écrit avec simplicité et poésie.