Les tendres plaintes
de Yôko Ogawa

critiqué par Papyrus, le 12 août 2010
(Montperreux - 64 ans)


La note:  étoiles
un roman tellement japonais
Dans ce roman au rythme lent, plein de sonorités, de parfums, de nature et de solitude, Yoko Ogawa nous entraîne avec Ruriko, jeune femme bafouée par son mari infidèle, au coeur de la forêt odorante, dans un vieux chalet de famille où elle se réfugie pour panser son coeur douloureux.
Non loin de là, un autre chalet abrite un couple mystérieux, Nitta, un facteur de clavecin, ancien pianiste, et son apprentie Kaoru. La rencontre de ces trois êtres solitaires et passionnés, chacun en proie à ses propres démons, est inévitable dans ce lieu où prédomine le calme de la nature environnante. Des liens vont peu à peu se tisser au fil de leurs rencontres, entraînant le lecteur dans les méandres de l'âme humaine, sur le chemin intérieur que prend Ruriko, et son amour naissant pour Nitta.
Pour les amoureux de la lenteur et des sentiments à peine exprimés, ce roman est une pause dans la frénésie du quotidien et une plongée dans la pudeur de l'âme japonaise
amour et clavecin 10 étoiles

Une merveilleuse histoire d’amour, ou plutôt de passion, entre trois personnages dont le destin tourne autour de la musique baroque, dans un Japon moderne fasciné par la culture occidentale. Ruriko, calligraphe de l’alphabet européen, se retire dans le chalet familial, loin de la ville, tant pour fuir son couple en perdition que pour trouver la sérénité nécessaire à la poursuite de son œuvre. Dans cette vallée isolée elle va faire la rencontre d’un couple improbable, lui, Nitta, facteur de clavecins chevronné, elle, Kaoru, une toute jeune femme venue parfaire son apprentissage auprès d’un maître réputé. Deux personnages au passé tourmenté, vivant dans une paix illusoire que l’arrivée de Ruriko va bousculer. L’auteure décrit avec finesse les méandres de l’amour, dans sa version artistique comme dans sa version charnelle. Les personnages sont attachants dans leur complexité et l’écriture, toute en finesse (merci à la traduction, remarquable), recrée à la perfection les sentiments que l’on peut éprouver lorsque la passion l’emporte sur la raison. Le livre refermé, résonneront encore longtemps à notre oreille les mélodies délicates d’un certain Jean-Philippe Rameau…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 13 février 2021


Intériorité nécessaire à la prise en charge de soi 6 étoiles

Ce roman raconte la lente réflexion d’une femme calligraphe, venue se réfugier dans le chalet de sa mère car son mari, ophtalmologiste, est violent parce qu’il la trompe. Elle fréquente un pianiste qui ne peut plus jouer par phobie du public et qui est devenu créateur de clavecin. Il est assisté d’une femme qui apprend le métier pour fuir son passé triste. Bien sur, elle sera amoureuse de cet homme, ce qui lui permettra de reprendre confiance en elle.

L’aubergiste est la seule personne haute en couleur qui respire la joie de vivre par son embonpoint et ses propos joyeux. Les autres personnages sont emplis de réserve, de retenue, de politesse exacerbée, de modestie ou de pudeur dans leurs propositions ou gestes, ce qui fait que ce livre semble parfois aérien. Les sentiments violents refont parfois surface, avec la jalousie envers autrui ou des atteintes contre soi-même.

IF-0914-4281

Isad - - - ans - 7 septembre 2014