Quand le requin dort de Milena Agus
(Mentre dorme il pescane)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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La vie tranquille des Sevilla-Mendoza
La famille Sevilla-Mendoza vit en Sardaigne ,comme souvent chez Milena Agus, et comme souvent, les personnages ne sont pas nommés.
Il y a d'abord le père: mécanicien fantasque qui disparaît pendant de longues périodes pour aller faire le bien aux quatre coins du monde.
La mère: femme très fragile, neurasthénique, que seul le père parvient à faire rire, qui passe ses journées à peindre et qui a peur du monde entier.
Le fils: jeune homme passionné de musique, qui ne vit que par et pour son piano, qui se fait constamment chahuté ou moqué au lycée.
La grand-mère, témoin discret, trouvant toujours une explication biblique aux événements familiaux.
La tante: soeur de la mère, éternelle fiancée qui ne sait pas garder un homme plus de trois heures et dont la vie amoureuse anime beaucoup la vie familiale.
Et puis, il y a la fille: jeune fille de 18 ans, narratrice de l'histoire, amoureuse d'un homme marié sado-masochiste dont elle accepte les pires tortures.
Comme d'habitude, Milena Agus nous emmène dans un univers familial très fermé, raconte avec des chapitres courts, n'utilise pratiquement aucun prénom (seuls ceux de la tante et la grand-mère apparaîtront à la fin), chaque personnage étant défini par sa place dans la famille si importante dans l'oeuvre de cette auteure.
Ce qui rend le livre un peu déroutant au début. Mais on s'attache vite aux personnages et à leurs drôles de vies.
Pas au niveau de "Mal de pierres", à mon avis, mais pas désagréable à lire.
Les éditions
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Quand le requin dort [Texte imprimé] Milena Agus traduit de l'italien par Françoise Brun
de Agus, Milena Brun, Françoise (Traducteur)
Liana Levi
ISBN : 9782867465383 ; 10,04 € ; 04/03/2010 ; 147 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Sardaigne, encore ...
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 février 2012
Comme dans « Mal de pierres », la narratrice est la jeune fille de la famille, une famille déglinguée dont elle va nous raconter des bouts, des travers, comme composant un patchwork. Le père qui n’assume ni son rôle de mari ni son rôle de père, pensant davantage à voyager, pour aller porter secours aux démunis, dit-il. La mère qui a mal supporté la situation et à qui il est arrivé malheur. La grand-mère, encore là pour tenter d’assurer le quotidien, la tête plus vraiment là. Le frère, qui n’assure pas davantage que le père mais lui c’est vers le piano que penchent ses inclinaisons. Et la grand-tante, qui quelque part fait penser à l’héroïne principale de « Mal de pierres », incapable de s’attacher un homme plus de trois jours, trois heures …
« En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur. C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. Quand il était jeune, il disait qu’il y retournerait, seul ou avec la femme qu’il épouserait, qui partagerait son idéal et l’aventure de vouloir sauver le monde. Il n’a jamais demandé à maman de partir là-bas avec lui. Partout où il fallait aider, il y est allé. Mais jamais avec elle, elle a bien trop peur des dangers et elle est toujours à bout de forces. Chez nous, chacun court après quelque chose:
maman la beauté, papa l’Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.
Et moi j’écris des histoires, parce que quand le monde ne me plaît pas, je me transporte dans le mien et je suis bien.
Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirais même que je le trouve moche, et je préfère décidément le mien. »
Une société bien compliquée, allez-vous étonner après cela que le comportement amoureux de la narratrice évolue dans le registre masochiste ?!
Mais tout n’est pas bouché, foutu. Il y a une fin, en forme d’espoir …
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