Les carcérales
de Magali Wiéner

critiqué par Lisous, le 18 août 2010
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Les carcérales
21 juin, fête de la musique. Rodrigues est fou amoureux de la chanteuse du groupe « Nuit rouge », Aurélie. Tout en elle l’attire : sa voix, son déhanché, son corps. Alors quand à la fin du concert elle l’invite à marcher jusqu’à un square, Rodrigues est heureux. L’alcool et la fatigue aidant, Aurélie s’allonge à côté de lui. Il prend cette posture comme une invitation à aller plus loin. Complètement obsédé par son corps et bouillant du désir qui l’anime, Rodrigues ne se rend pas compte qu’Aurélie ne répond pas à ses caresses.
Le lendemain, commence une journée cauchemardesque durant laquelle il va être accusé de viol, interrogé et mis en garde à vue. Il ne comprend pas ce qu’il a fait de mal à celle qu’il aime plus que tout.
Les carcérales est un roman décrivant avec énormément de justesse le désarroi et la descente aux enfers d’un érotomane. Le système judiciaire et carcéral français y est décrit avec beaucoup de réalisme, même si la psychologie du personnage est l’élément-clé du récit.
Les phrases courtes et percutantes contribuent à montrer le sentiment d’incompréhension du personnage principal. Ceci peut d’ailleurs déstabiliser le lecteur puisqu’il est difficile de prendre parti pour le héros. En effet, on est partagé : d’un côté, on comprend que Rodrigues n’a pas conscience d’avoir fait du mal mais d’un autre côté, le mal est fait et les deux personnages (lui et Aurélie) resteront marqués toute leur vie. Intelligemment, l’auteure ne cherche pas à accuser l’une ou l’autre partie mais plutôt à faire connaître les faits via deux points de vue.
Déconcertant 9 étoiles

Ce livre regorge de descriptifs sur l'incarcération, le système judiciaire, c'est très complet, on croirait presque à une biographie tellement tout est réaliste. Nous suivons cette incarcération du point de vue de l'inculpé, on s'imagine comme lui, qu'il est en train de subir une injustice, tellement son incompréhension est véritable. Jamais je n'aurais cru avoir un jour de la compassion pour ce genre d'individu. Ce roman est déconcertant.

MAGGUIL - - 44 ans - 6 juillet 2017