L'amour est à la lettre A
de Paola Calvetti

critiqué par Elya, le 22 août 2010
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Amours niais et barbants
Ce soir-là, je me précipitais dans une librairie inconnue, à court de lecture la veille d'un dimanche où tout serait fermé, où j'aurai toute la journée pour profiter du fait d'être seule et de la pluie battante avec un bon bouquin. Je devais choisir en 5 minutes, je me dirige au rayon littérature étrangère, vois sur les étalages des livres de poche ce roman, avec pour première phrase du résumé "Tout quitter pour ouvrir la librairie de ses rêves...". Mon choix est fait.

Un autre soir, dans une autre ville, une autre personne trouve aussi dans une librairie, la sienne, le mot d'un inconnu. Un inconnu au premier abord, car il s'avère en fait que l'auteur de ce message est l'amour de jeunesse de cette personne. Cette personne, c'est Emma, la cinquantaine, ancienne traductrice qui sur un coup de tête, contrôlé par un ami plus terre à terre, a décidé d'ouvrir une librairie n'offrant que des livres d'amour.
Des points communs unissent la situation d'Emma à la mienne : nous avons toutes les deux fait une découverte dans une librairie, nous nous déclarons toutes les deux solitaires et indépendantes, et nous aimons les livres. Mais quelque chose nous sépare, définitivement ; la trouvaille d'Emma l'amènera à connaitre des années fructueuses en bons sentiments, en émotion, en distraction, tandis que moi, je ne connaitrai que des heures (heureusement) d'exaspération en parcourant ce roman.

Alors, oui, d'office, lorsqu'il s'agit de lire sur l'amour des livres, j'adhère. Malheureusement ici, les histoires d'amour pleine de clichés prennent le dessus, et pas un personnage n'échappe à la description détaillée et stérile de ses amours et déceptions sentimentales. L'amour qui nait d'un échange de mails, l'amour qui nait d'un échange de lettres (entre Emma et son amour de jeunesse), l'amour adolescent, l'amour adultère, l'amour furtif... P. Calvetti fait le tour des situations amoureuses les plus communes, les plus barbantes, sans un gramme d'excentricité.
A côté de ça, on arrive tout de même à apprécier certains passages, quand il s'agit de découvrir cette librairie irréaliste et idéaliste, aux fauteuils confortables, aux livres classés de façon originale en fonction des thèmes qu'ils abordent, aux boissons gratuites à volonté, à l'ambiance calfeutrée, au libraire là par plaisir et non pour gagner sa vie.

Mais pas de quoi se farcir 500 pages, sauf si l'on aime bien les histoires à l'eau de rose à la K. Pancol ou M. Levy.
Un coup de coeur 10 étoiles

Une libraire, des livres, de l'amour... J'ai trouvé ce livre hyper agréable à lire, sans guimauve et je n'ai pas relevé de clichés. J'ai aimé le regard qu'Emma porte sur les gens et sur les livres, pourtant le titre m'avait laissée perplexe... C'est sûr, c'est romantique, c'est sentimental, et alors? C'est un livre qui fait du bien. J'adore!

Flo29 - - 52 ans - 28 janvier 2017


Un certain charme 7 étoiles

Une histoire d’amour intelligente et sensible. (Ne vous fiez pas au titre assez idiot, ou, peut être, mal traduit.) Emma a tout laissé tomber pour ouvrir, à Milan, une librairie (et quelle librairie !) consacrée toute entière aux….. romans d’amour. Elle retrouve, grâce à un post-it déposé sur un livre, un ancien amour d’adolescence, Frederico , aujourd’hui, architecte à New York. Ils vont échanger une correspondance amoureuse où ils évoquent leur quotidien familial et professionnel.
Cette correspondance invite à nous pencher sur les intermittences du coeur, bien sur, mais évoque, à la fois, l’architecture new yorkaise, la douceur de la vie milanaise, la littérature (Il nous reste tant de romans d’amour à lire encore !) et la beauté de Belle-Ile en Mer.
Que demander de plus à ce roman qui n’a pas la prétention d’en donner plus ?

Alud - - 48 ans - 1 juin 2011