Lila dit ça
de Chimo

critiqué par Jules, le 23 décembre 2000
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Un livre que l'on n'oublie pas
Ce livre a fait couler beaucoup d'encre à sa sortie en 1996. Indépendamment de ses qualités, le problème était de savoir qui en était l'auteur, comme pour " Histoire d'O " en son temps.
Qui s’appelle Chimo ? Ne serait-ce qu’un pseudonyme qui cacherait un grand nom de l’écriture, ou serait-ce un personnage existant portant vraiment ce nom, mais qui désirerait garder l’anonymat ? À ma connaissance, cette énigme n'est toujours pas résolue à ce jour.
" Lila dit ça " n’a pas fait parler de lui que pour cela : c'est aussi un très bon livre !
L’histoire est intéressante et tout à fait vraisemblable. Elle colle à la réalité quotidienne des enfants des banlieues. Mais le plus extraordinaire, c’est le ton sur lequel ce livre est écrit, son style. L'écriture coule au rythme où le cerveau structure les pensées, sans s’occuper de la construction ou de la syntaxe. Le vocabulaire est celui qu'il faut et en utiliser un autre aurait tué le bouquin. Hors réalité !.
Celui qui écrit, Chimo, est un jeune gamin des banlieues. Il écrit, dans un cahier, tout ce qui lui arrive et tout ce qu’il pense. Ce qu’il pense, c’est d’abord et avant tout Lila. Lila, il en est amoureux pas possible et elle le rend fou à l’exciter et se refuser à lui comme elle le fait. Elle va même, rien que pour lui, à rouler en vélo sans culotte. Mais pas touche !…On est catholique !… Mais il y a les autres aussi… Ceux qui enlaidissent tout, même les sentiments de Chimo pour Lila. Ils ne respectent rien ces abrutis du bitume, ces raz du gazon de banlieues ! Et Chimo a peur de perdre sa Lila. Sans elle, cette banlieue redeviendrait ce qu’elle est vraiment : un lieu sordide et triste, dans lequel l'espoir ne fleurit pas, les sentiments sont cons et ne dépassent pas le niveau de la braguette, là où on voit ce qu’est un mâle vrai de vrai, pur porc !. Et ces grands cons qui paradent autour d'elle en pétrolette et même un avec une rutilante bagnole. Il en crèverait ! De là à ce qu'elle passe entre les mains de l'un ou l'autre de ces rastaquouères… À se l’imaginer, Chimo en a les boules, la haine, la peur au ventre. Il va jusqu’à s’imaginer marié avec Lila, seulement il n'a pas l'ombre d'une tune, pas la queue d’un ! Et il n'est qu’un gamin. Alors il ne peut que penser, s'imaginer… " J'en viens maintenant des fois à me l'imaginer en pleine partouze, percée de bites comme une pelote d'épingles et moi qui débarque inattendu l’après-midi quelle douleur là-dedans quel carnage ".
Et voilà qu'un jour Chimo se met vraiment à douter… Sa Lila et les autres couillons. Et de le lui dire… La réponse sera cinglante !. " Je préférerais tous les salopards de la terre plutôt que ces pauvres enfoirés, ils ont trop de mouches collées au cul ça doit être beau dans leur slip ". Mais pour Lila, Chimo a douté et ça, c'est la grosse bourde !
Pas question que je vous raconte la fin !
Un livre à lire, et fissa ! Deux heures, pas plus, mais elles en valent la peine !
Effectivement, on n'oublie pas 7 étoiles

J'avais lu ce livre il y a quelques années déjà, et il m'avait marqué, à la fois par son côté cru et par sa fin.
Je l'ai relu il y a quelques temps, et il m'a refait le même effet. Quant à décider si j'apprécie ce livre ou non, je suis assez mitigée. La fin explique tout le reste du livre, et pour ceux qui commenceraient à le lire, je conseille de le lire jusqu'au bout, même si on peut être tenté d'arrêter avant.
Le personnage de Lila m'a laissée assez perplexe, j'ai beaucoup de mal à la comprendre. Par contre, j'ai tout à fait été capable de me mettre dans la peau de Chimo.
Un roman qui vaut le coup d'être lu.

PA57 - - 41 ans - 28 janvier 2012


On n'oublie pas, la preuve ! 10 étoiles

'Lila dit ça' m'a vraiment marquée en 1997 : On a l'impression d'une parole complètement naturelle, et pourtant c'est étonnamment travaillé... (cf. la photo du manuscrit au stylo à bille et parvenu à l'éditeur je ne sais plus comment...Je crois qu'il a été déposé chez un huissier à titre de preuve) C'est beau, d'un érotisme superbe, et le lecteur reçoit la fin d'autant plus brutalement, j'en ai pleuré.
L'auteur, dont on se demande toujours qui c'est, a vraiment inventé une écriture parlée qui crève la page. Du coup, j'ai lu 'J'ai peur' (évoquant les circuits du blanchiment de l'argent) : pas mal, mais sans plus...

Aurelia Labrunie - Paris - 59 ans - 27 juillet 2006


Chimo 0 étoiles

Aux dernières nouvelles, on ne sait toujours pas qui est Chimo. Par contre, j'ai lu son second, mais je l'ai beaucoup moins aimé. L'histoire est bien moins spontanée et il a vraiment un goût de remake. Marci pour la critique éclair: cela fait toujours plaisir.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 9 janvier 2001


Moi aussi ! 0 étoiles

J'ai aimé ce livre, dont le langage est brut et fort. Pour info, Chimo a remis ça avec un autre titre "j'ai peur" qui est très bien aussi. Qui est Chimo ? Le mystère reste entier. Si vous avez une idée n'hésitez pas

Chat pitre - Linkebeek - 53 ans - 26 décembre 2000