La Grande Sauvagerie de Christophe Pradeau

La Grande Sauvagerie de Christophe Pradeau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Alma, le 17 septembre 2010 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 9 étoiles
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Une prose ample et raffinée

La Grande Sauvagerie, c’est à la fois, au Canada français, le nom donné par les coureurs de bois à l’espace encore inconnu, inviolé et aussi celui d’un rocher surmonté d’une lanterne des morts qui, dans le Limousin, domine le village natal de la narratrice, près d’une propriété où ont vécu les descendants de Jean-François Rameau , peintre d’ex-voto parti au 17 e siècle s’établir au Québec , et dont la narratrice découvre le journal inédit dans une bibliothèque américaine .

LA GRANDE SAUVAGERIE , c’est le récit dans lequel Thérèse Gandalonie rétablit des liens dans le temps et l’espace : entre deux lieux , entre des siècles différents ; entre des hommes : Jean-François Rameau et ses descendants et relie sa propre enfance et son présent . La 4e de couverture laisse à penser que l’ouvrage présente un parcours humain, une succession de faits, mais en réalité l’intrigue est plutôt ténue et nous assistons plutôt à une plongée progressive dans le temps et la mémoire . Les phrases longues, sinueuses se prêtent magnifiquement à cette remontée des émotions, des sensations , qui ouvre sur l’intime, l’onirique .

LA GRANDE SAUVAGERIE c’est, avant tout pour moi, une langue riche et raffinée , une écriture à la fluidité poétique qui, par une prose ample, lente, emmène le lecteur en de longues phrases, en des paragraphes qui se prolongent sur plusieurs pages et pourtant ne sont jamais asphyxiants .

LA GRANDE SAUVAGERIE , c’est un roman qui correspond parfaitement à la définition du livre donnée par Pierre Bergounioux sur la page d’accueil des éditions Verdier qui publient Christophe Pradeau : « Un livre ne vaut pas tant par sa perfection formelle, même si elle en est le langage, le sceau indispensable, que par la puissance libératrice des pensées qui y sont enfermées. »

Un récit à lire lentement, dans le recueillement , en laissant résonner en soi l’écriture pour y percevoir le pouvoir magique des mots .

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