Ma catastrophe adorée
de Mathieu Lindon

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 23 septembre 2010
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Réduit à la modestie
Est-ce que la chair est essentielle à l’amour ? C’est un peu la question de ce livre à la prémisse toute simple. L’auteur, en lui-même, reçoit un mail d’un lecteur chez ‘Libération’. Ils tombent amoureux, mais le garçon plus jeune refuse de baiser.

Voilà, la table est mise pour raconter cette amitié amoureuse ou disons plutôt l’obsession lucide d’un homme sensé, affecté par l’irrationalité de cette relation.

Contrairement à l’autofiction narcissique qui remplit les tablettes, Lindon ose livrer sa pensée en entier, sans embellir les passages moins fameux. Le désir physique, la peur de faire mal à l’autre, l’appartenance etc. tous les aspects du sentiment amoureux y passent et ce tout en nuances. Le récit, agrémenté de références littéraires et de réflexions philosophiques accessibles n’est évidemment pas porté vers le rebondissement spectaculaire ou l’anecdote scabreuse.

Au fond, la seule chose qui stimule la lecture est de savoir baiseront-t-il ou ne baiseront-ils pas ?

Heureusement, un post-scriptum percutant apporte une perspective différente au livre et en quelque sorte ferme la boucle de manière astucieuse.