Itinéraire spiritueux
de Gérard Oberlé

critiqué par Donatien, le 26 septembre 2010
(vilvorde - 81 ans)


La note:  étoiles
Le Grand Pan n'est pas mort!
Gérard Oberlé, latiniste, spécialiste de livres anciens, grand amateur de bons vins et de bonnes bouffes, de chiens, ami de Jim Harrison, de Jean-Claude Carrière, de Jean Carmet mais aussi de poètes Belges comme Norde et Jean-Claude Pirotte, auteur des" Contes bleus du vin".

Il nous dit avoir tout appris à l'instinct et à la bonne franquette. Il fait appel à Noé, Bacchus, Homère, Andrew (le bouledogue alcoolique de sa tante Marguerite), l'aumônier du tour de France (oui, il a existé), aux chanoines biberonneurs en voie de disparition (Plutôt se faire éclater la panse que de mépriser les biens que dieu nous offre!), et beaucoup d'autres.

Né en alsace, à Monswiller, enfant de choeur pour le vin de messe, mascotte des bistrots de village (j'étais joli et drôlet). "Les occasions de faire sauter le bouchon ou de tirer la pompe étaient nombreuses à cette époque."Plusieurs années de pensionnat religieux "où nous carburions à l'aqua simplex" où il fait partie de confréries secrètes comme le club des onanistes gauchers ou des goûteurs de vin de messe. Etant droitier, il a choisi la seconde. Il y aussi devenu latiniste.Ouf!

Plus tard, à Paris, il a exercé durant dix ans le métier de libraire de livres anciens. Grand amoureux des livres. "A cause de mes lectures , ma vie fut romanesque". Connaisseur des poètes latins qui l'ont inspiré pour écrire une biographie d'Antoine Muret, modèle peu universitaire mais savoureux du genre.

L'homme qui lui a fait découvrir les richesses de la viticulture française fut Jean-Pierre Coffe, propriétaire et restaurateur de "La Ciboulette", fréquenté à cette époque par tous les amateurs des bonnes choses de la vie tels Michel Audiard, Catherine Deneuve, Lauren Bacall, Robert Mitchum, Luis Bunuel, etc.
Il est également entré en amitié avec Jim Harrison, version américaine de Rabelais! Il a le plaisir de le recevoir dans sa thébaïde du Morvan mais aussi d'être hebergé à Grand Marais chez Jim, qui ne fait aucune différence entre le spirituel et le spiritueux, pour déguster quelques bécasses.
Omnivore, il a mangé de la chair de caïman, du serpent, des piranhas, des mygales grillées, du tatou! Tout, sauf du lait, qu'il déteste au point d'être devenu "mammophobe". Il donne au passage la recette du lapin à la florentine, qui met l'eau à la bouche.

Aujourd'hui, il déclare : "Je suis un rétrograde distrait, mais quand la bêtise et la vulgarité empiètent sur des lieux sacro-saints, il faut que je jette ma bave. L'époque est répugnante : une combinaison de mitraille et de guimauve.".

Défendu aux gosiers étriqués, recommandé aux gourmets gourmands.

Bon appétit.