Un scénario solide, un dessin précis...

Une série, y compris en bandes dessinées, qui porte le nom de Médée ne peut que faire référence au mythe de Médée. Je ne vais pas vous refaire tout le récit de ce grand mythe qui s’inscrit dans l’histoire plus vaste et tout à fait incroyable des récits thessaliens… Ce que l’on peut dire, pour ceux qui n’auraient jamais entendu parlé de Jason, Argonautes, Toison d’or… disons que Médée est un personnage assez cruel qu’il vaut mieux fréquenter de très loin puisqu’elle tue son frère par amour de Jason et qu’en suite elle n’hésitera jamais à tuer tous ceux qui la gênent, la trahissent, l’ennuient…

Ici, Ersel, dessinateur de la série mais initiateur du projet, et Renot, le scénariste, nous racontent la suite improbable mais fort crédible, à condition d’aimer un peu le fantastique, de la vie de Médée. Oui, cela peut surprendre, mais Médée était bien magicienne donc elle est peut être encore là à nos côtés…

Nous voici donc en 1934, au Vatican, en Suisse et en Allemagne, quand un certain nombre de savants, cardinaux ou politiques cherchent à retrouver le codex. Un codex de plus me direz-vous ? Oui, c’est vrai que c’est bien à la mode dans les fictions de toute nature mais là il s’agit d’un codex étonnant qui relate la vie de Judas l’Iscariote, vous savez celui qui a trahi Jésus le soir du Jeudi Saint… Les Evangiles nous disent qu’il se serait alors pendu de désespoir en apprenant la condamnation à mort de son ancien maître, mais s’il avait survécu… s’il avait fui à travers le désert… s’il était arrivé jusqu’à la communauté des Esséniens… s’il avait rencontré Médée… s’il avait succombé à ses charmes…

Cet album raconte la recherche de ce fameux codex convoité par des hommes de peu de foi mais aux moyens policiers et militaires assez forts, ce qui réserve de fort belles scènes d’action. Comme une belle femme circule aussi dans cet album – est-ce la belle Médée ? – nous aurons aussi de beaux moments d’émotion et d’érotisme esthétique…

L’ambiance générale de l’album est assez classique car nous avions déjà l’habitude de voir des nazis à la recherche de pièces archéologiques et mystiques pour rattacher leur funeste idéologie à l’histoire de l’humanité. La qualité du dessin d’Ersel en fait un tout bien agréable à lire et le scénario de Renot nous plonge dans un mystère assez lourd qui ne s’éclaircit pas entièrement à la fin et qui laisse de nombreuses possibilités pour la suite de la série…

D’autant plus que nous avons bien croisé deux personnages étonnants dans cet univers du vingtième siècle : Médée et Jason… Non ! Vous croyez qu’il s’agirait des personnages mythiques qui seraient revenus poursuivre leur vie à notre époque ? A vous de vous faire une idée plus personnelle… mais je crois que je vais encore replonger dans ce tome avant d’avoir le second volet en main.

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  Médée, tome 1 : La toison d'or de Renot, Ersel

  de Ersel, (Illustrateur) Renot, (Scénariste)
  Casterman
  ISBN : 9782203012837 ; 12,50 € ; 13/05/2009 ; 48 p. ; Album

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