Pasquala Ivanovitch et autres pages montenegrines de Pierre Loti

Pasquala Ivanovitch et autres pages montenegrines de Pierre Loti

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 5 octobre 2010 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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Kotor, Monténégro …

Pierre Loti a écrit quantité de nouvelles ou d’articles au fil de ses voyages et pérégrinations. Parus dans des journaux, des revues, elles témoignent de l’intérêt du voyageur et de l’humaniste Pierre Loti, notamment pour les civilisations africaines, orientales, asiatiques.
Celle-ci a d’abord paru anonymement en 1881 et fut reprise sous son patronyme dans « Fleurs d’ennui » en 1882.
Cattaro (Kotor, les Bouches de Kotor) au Monténégro. L’officier de marine est sur le « Friedland » dans le cadre d’une escadre européenne envoyée là-bas pour faire fléchir l’empire Ottoman sur le cas de la rétrocession d’Ulcinj. Cet officier de marine s’embête ferme sur son navire à l’ancre et descend donc régulièrement à terre faire connaissance avec le pays. C’est l’occasion pour nous de faire connaissance avec le Monténégro fin XIXème siècle puisque Pierre Loti excelle dans la mise en situation de ses histoires. C’est un voyageur dans l’âme.

« C’est à peine si nous avons eu le temps de voir au grand jour ce pays nouveau où le hasard nous amène, et où nous ferons long séjour peut-être, en attendant la solution des questions du Monténégro, de la Grèce et de l’Albanie.
Il a un aspect bien fantastique, ce pays des Slaves. Tout autour de cette baie, fermée comme un lac, les montagnes sont hautes, abruptes, sauvages, avec de petits hameaux de loin en loin perchés dans les bois.
Et derrière et plus haut que tout cela, quelque chose de sombre monte en plein ciel, comme la muraille gigantesque d’un monde : ce sont les mornes noirs du Monténégro, calcinés, déchirés, comme des restes effrayants du chaos. Dans les lointains de l’air, ils se tiennent immobiles, avec des attitudes de tourmente. »
Descendant régulièrement, c’est là qu’il fait la connaissance de Pasquala Ivanovitch :

« Là m’attend une petite fille qui porte le costume des femmes de l’Herzégovine, pauvre petite gardeuse de chèvres et de moutons qui vient s’asseoir auprès de moi, en toute innocence, je crois bien, en toute candeur de petite sauvage.
Elle me conte des choses enfantines, dans un italien mêlé de mots slaves que j’ai grand’peine à comprendre, et me quitte chaque soir en courant, quand, de la chaumière voisine, une voix tremblante de vieille l’appelle : « Pasquala ! Pasquala ! » »

Ils vont nourrir une relation sentimentale poussée qui trouvera un terme lorsque l’escadre internationale recevra son ordre de fin de mission. L’officier de marine y est habitué, Pasquala moins évidemment. Une histoire homme/femme comme il en pullule dans les récits de Loti, tout sauf « happy end ». C’est la destinée du marin que d’aller de port en port et Pierre Loti est très imprégné de ce mouvement continuel.
Un bel aperçu au passage du Monténégro , qu’on peut poursuivre par la lecture de « Voyage de quatre officiers … », une nouvelle qui trouve son cadre dans la même mission.

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