Nagasaki de Éric Faye
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une impression d'inachevé et de frustration
Monsieur Shimura Köbö, employé à la météo japonaise, vit seul dans une petite maison silencieuse face à la baie de Nagasaki. Il mène la petite vie monotone et sans histoire d'un vieux célibataire qui a basé sa vie sur une longue suite d'habitudes familières quand tout son univers se retrouve chamboulé. Un yaourt et du jus de fruit ont disparu de son réfrigérateur. Il installe une caméra de surveillance dans sa cuisine et découvre qu'il y a une intruse installée chez lui. Il la fait embarquer par la police qui découvre qu'il s'agit d'une vieille femme sans emploi en fin de droits qui, n'ayant plus de lieu où aller, s'est cachée depuis un an dans un de ses placards...
Basé sur un fait divers authentique, ce court roman ou cette longue nouvelle (108 pages) nous plonge dans la grisaille de la vie banale d'un monsieur tout le monde japonais. Tramway, boulot, dodo et immense ultra-moderne solitude. Ce récit se lit rapidement bien que le style n'ait rien d'exceptionnel avec ses lourdeurs et ses nombreuses répétitions. L'ennui c'est que le compte rendu détaillé de ce fait divers ne mérite absolument pas l'appellation « roman ». Faye n'a rien ajouté d'original à l'article de presse initial. Sauf dans les deux dernières pages où l'on apprend, en quelques lignes, que cette femme avait vécu une partie de son enfance dans la fameuse maison et qu'elle avait fait partie de la fraction Armée Rouge clandestine quand elle était étudiante dans les années 70. Résultat : une impression d'inachevé et de frustration. L'histoire s'arrête au moment précis où elle aurait pu devenir intéressante ! Dommage !
Les éditions
-
Nagasaki [Texte imprimé], roman Éric Faye
de Faye, Éric
Stock
ISBN : 9782234061668 ; 4,54 € ; 18/08/2010 ; 112 p. ; Broché -
Nagasaki
de Faye, Éric
J'ai lu / LITTERATURE GENERALE
ISBN : 9782290034408 ; 5,20 € ; 05/10/2011 ; 94 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (17)
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Deux existentences qui se télescopent ...doucement
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 22 juillet 2019
Les deux se croisent, se cherchent en fait mais finalement ce sont deux détresses qui cohabitent.
Ce fait divers japonais donne lieu à un roman original, qui permet d'aborder certaines spécificités des façons d'être de cette civilisation.
Leur confrontation est intéressante, néanmoins, il manque quelque chose à ce livre : ce petit truc qui fait qu'on se dit qu'en plus du mystère, il y aussi une très bonne idée.
Bien agréable
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 10 mai 2015
La lecture de ce court roman est bien agréable mais l’on reste un peu sur faim - et sur sa fin - . Comme si l’auteur avait, brusquement, arrêté son récit. Mais pour quelle raison ? Ou bien est-ce pour faire languir le lecteur … Allez savoir ?
Extraits :
- Sans vouloir exagérer, je ne suis pas grand-chose. Je cultive des habitudes de célibataire qui me servent de garde-fou et me permettent de me dire qu’au fond, je ne démérite pas trop.
- Le 6 août 1945, au matin, un homme d’affaires se réveille dans un hôtel d’Hiroshima où il est arrivé la veille. L’explosion qui dévaste la ville quelques minutes plus tard l’épargne miraculeusement mais le plonge dans un état de choc. Il rentre chez lui comme il peut, à Nagasaki ; mais voilà que le 9, au surlendemain de son retour, le souffle de la seconde bombe le projette à travers sa chambre. Et bien, le gaillard se porte aujourd’hui comme un charme, à quatre-vingt-treize ans. Il est la seule personne connue à avoir subi deux éclairs atomiques en quelques jours.
Intéressant!
Critique de Mcchipie (, Inscrite le 16 mai 2007, 47 ans) - 10 mars 2014
« Tout commence par des disparitions, des déplacements d’objets. Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse. Cet homme ordinaire rejoint chaque matin la station météorologique de la ville, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de l’ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Car une découverte pour le moins inattendue va bouleverser son monde bien réglé… »
Ce roman est tiré d’un fait divers porté par plusieurs journaux japonais, dont Asabi, en mai 2008.
Mon avis :
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. En lisant, on se dit : Mais pourquoi ne retire-t-il pas sa plainte, lui qui a toujours été seul? et on se dit aussi : Que ressentirais-je à sa place?
On ne peut pas être juge et juré de cette histoire. Personne ne peut savoir comment il aurait réagi. C'est en cela que ce livre est bien écrit. Car il laisse une grande part au vagabondage de l'esprit.
J'ai aussi beaucoup apprécié le côté : on ne comprend qu'à la toute fin du roman.
Citation :
C'était il y a trois mois ; ce temps me paraît déjà lointain. Je crois que j'ai voulu l'oublier, et je dois dire que l'entrée en scène de l'automne, cette année, m'y a aidé. Car l'automne a pénétré jusque dans les âmes, cet automne. Il a ruisselé en nous. Imposé des silences où il n'y en avait pas encore.
Y a une fille qui habite chez moi....
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 6 décembre 2012
Un nippon d'une cinquantaine d'années vieux garçon plein d'habitudes pense qu'en son absence quelqu'un s'introduit chez lui pour lui voler de la nourriture. A l'aide d'une caméra dont il surveille les images à distance il s'apercevra que personne ne rentre chez lui pour la simple raison que la personne EST DEJA chez lui... et depuis un long moment.
Beau texte pour un récit il est vrai assez court peut-être pas assez fouillé effectivement mais qui ne mérite pas les critiques acerbes que je viens de lire.
travail bâclé mais primé
Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 15 octobre 2012
Dès les 20 premières pages, le mystère est élucidé, une femme vit cachée chez ce météorologue. J'aurai aimé plus de suspense, de l'imagination, un voyage dans le subconscient de cet homme, qui a bien dû à un moment ou à un autre se croire fou, avant d'en arriver à marquer le niveau des bouteilles...
A la fin du livre, la boucle est bouclée, on comprend pourquoi la femme habite plus cette maison là qu'une autre. Mais... le thème aurait pu être étendu, plus analysé. Le livre a été rendu avant l'heure.
Et cette non-communication entre l'homme et la femme pendant le procès, pas même un regard... Là aussi, des références à leurs pensées ou à la culture japonaise et le problème de "perdre la face" n'auraient pas été superflues...
Déçue
Avoir un toit
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 25 août 2012
Éric Faye nous décrit les ressentis de l'homme, sa détresse, ses pensées les plus profondes. Sentir une présence, la constater et prendre la fuite.
Bouleversant tant du côté du bafoué que de la passagère clandestine.
L'écriture est limpide, tranchante et nous retranscrit bien la vision japonaise de l'histoire.
J'habite chez un ami
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 12 février 2012
Un beau sujet romanesque qui aurait pu nourrir un bon gros roman mais, manifestement, Eric Faye ne s’est pas trop préoccupé de faire vivre cette intrigue, il a réservé toute son attention à son texte, à son écriture, délaissant le suspense qui aurait pu retenir le lecteur, le laissant trop vite s’éventer comme il a laissé les réflexions qu’il ébauche, en suspension.
In fine, il nous propose un texte minimaliste, soigné, où hélas quelques mots se sont volatilisés, échappant à la vigilance du correcteur, s’il y en a eu un, qui entrouvre quelques portes sur des sujets d’actualité : la notion d’appartenance, de résidence, du droit au logement, des racines, … Toutefois, il ne nous explique pas pourquoi, il s’est glissé dans la peau d’un Japonais moyen pour écrire une histoire qui, elle, n’a rien de nipponne dans un texte qui, lui, respire profondément la littérature française. Peut-être tout simplement pour pousser un peu plus loin cette parabole qu’il suggère de l’Europe qui se glisse en catimini sur les tatamis japonais comme cette vieille femme s’est introduite en douce chez ce brave homme. Parabole du Japon qui oublierait sa culture ancestrale pour adopter de plus en plus la culture et les mœurs occidentales. Et peut-être, aussi, pour évoquer les âmes errantes qui se sont dispersées un beau jour d’août 1945 dans le ciel de Nagasaki ?
Intrusion...
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 16 janvier 2012
Au contraire. J'ai apprécié ce récit en trois temps: la présentation et l'historique des faits par la victime, puis le point de vue de l'intruse, même s'il est beaucoup plus bref, enfin le dernier chapitre repris en main par l'auteur qui devient narrateur à son tour et qui réunit les deux protagonistes dans une très belle conclusion.
"Voilà" est le dernier mot du livre, et en effet tout est dit.
Pas de frustration en ce qui me concerne sur ce qui aurait pu ou dû être dit et qui ne l'a pas été.
Là où je rejoins néanmoins les autres critiques, c'est peut-être sur l'effort d'écriture, qui n'est sans doute pas à la hauteur des possibilités de l'auteur, dont j'avais achevé juste avant "Je suis le gardien du phare" et qui me laissait espérer un style plus élaboré, plus fouillé, et surtout moins banal.
frustrant
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 31 décembre 2011
L’écriture, linéaire mais néanmoins agréable, parfois même drôle, à force de décrire par le menu les habitudes enracinées de ce japonais « vieux garçon » sans relief, un peu compassé et obsessionnel, uniquement préoccupé de son train-train de météorologue japonais et le sujet, un fait divers original, en font un texte intrigant qui se lit vite.
Mais est-ce un roman ? Tout juste, à mon avis, une nouvelle qui n’est sans doute que l’extrapolation d’un article de presse…
Pour moi comme pour la plupart des autres critiques, c’est la sensation d’inachevé qui l’emporte, l’impression que le livre s’arrête là où le roman aurait dû commencer… l’histoire d’une rencontre ratée entre deux personnages qui ne laisseront pas de trace, ne vivront rien d’exaltant, resteront deux inconnus l’un pour l’autre, tristes et désabusés.
Frustrant pour le lecteur… (j'aime les gros livres!)
Faits divers
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 24 décembre 2011
C'est d'abord l'histoire de la solitude (avec un grand S) de Shimura-san.
Seul chez lui (jamais marié visiblement), il ne fréquente pas ses collègues de travail et sa famille ne le visite guère pour ne pas dire plus du tout. Aucune passion. Rien. Le vide total.
La routine tram-boulot-dodo.
Depuis quelque temps des événements étranges perturbent ce quotidien trop bien réglé.
Un yaourt manque à l'appel dans le frigo. Un autre plus tard. D'autres bricoles de ci, de là, tant et si bien que, pour en avoir le coeur net, Shimura-san note dans un cahier tout ce qu'il range et qu'il ne retrouve plus à sa place.
On se croit parti dans une histoire effarante de folie fantastique à la Kafka mais non : Shimura-san installe une web-cam pour surveiller son terrier depuis son bureau et découvre bien vite le lutin qui commet ces larcins.
[...] Il faut vous dire, monsieur Shimura, mais vous l'avez sans doute compris depuis un moment, que cette cette femme a vécu chez vous près d'un an à votre insu, dans cette pièce où, comme elle l'avait constaté, vous n'alliez pas. Oui, près d'un an. Elle n'avait pas élu domicile uniquement chez vous, notez bien. Elle avait deux autres adresses où dormir incognito, de temps à autre.
Voilà qui éclate comme une bombe atomique dans l'univers impeccable de Shimura-san.
On se croit alors reparti pour une autre histoire, celle de la rencontre de ces deux êtres, celle de la solitude et de la vie trop bien réglée de Shimura-san enfin brisées. Mais non.
C'est évoqué mais ces deux solitudes ne se croisent que quelques instants, l'espace d'un regard. C'est tout. Finalement chacun retombe sur ses pattes.
Et malgré la belle écriture fluide d'Eric Faye, on reste sur notre faim ...
Un roman pas si léger que ça !
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 22 décembre 2011
Le roman se déroule au Japon. Shimamura est météorologue, vit seul et n'a apparemment pas une vie trépidante. Pourtant, ce qui se déroule secrètement chez lui n'a rien de commun. De la nourriture semble disparaître comme si une créature cohabitait avec Shimamura. Je n'en dirai pas plus !
Un fait divers a nourri le récit d'Eric Faye et le fait qu'il y ait deux narrateurs a rendu ce texte plus sensible. Ce qui est intéressant, c'est qu'un même fait peut être perçu différemment selon l'angle de vue.
Ce roman repose sur un sujet original, un peu à la manière de ceux choisis par Amélie Nothomb ou par Van Cauwelaert, ce qui parfois peut être un obstacle à la qualité : une super idée originale et un traitement plus que moyen, voire surperficiel. Ici, le sujet est singulier, mais je dois avouer que je n'ai pas été séduit par le style de l'écrivain. Qu'aurait été le roman sans cette idée originale ? Les phrases sont simples et orales. On est quand même loin d'Arto Paasilinna et de Stefano Benni qui ont des sujets originaux et du style !
La solitude plane dans ce roman, le héros est seul, les autres le sont aussi, sont marginalisés parfois par les inégalités sociales. Les hommes sont peu solidaires et vivent davantage dans le passé comme si le présent ne suffisait plus. Le procès évoqué dans le roman a un caractère presque inhumain et pourtant si normal aux yeux de tous, je suppose. Ce roman a parfois des allures de plaisanterie et s'avère bien plus grave. Les réactions des hommes sont mesurées, étouffées et les êtres humains semblent plongés en pleine incommunicabilité, d'où l'intérêt de la lettre à la fin sans doute.
IL MANQUE QUELQUE CHOSE...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 5 décembre 2011
Je rejoins d'ailleurs tout à fait les autres critiques, ce roman manque de souffle, d'amplitude, et si l'écriture est très belle, très épurée, à la fin on a la très forte impression qu'il manque quelque chose...
En effet, non seulement l'auteur ne nous explique pas toute l'histoire clairement et ses personnages à fond, mais très franchement, comme déjà remarqué par d'autres Cliens, il manque le chapitre de la rencontre entre la vieille dame et Shimura Kobo...
Contrairement aux autres critiques par contre je dois dire que la fin du livre m'a beaucoup déçu et que franchement on n'y croit pas une seconde... quoi la vieille dame en dangereuse terroriste? Une plaisanterie je suppose M. FAYE?...
Se sentir chez soi
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 29 juillet 2011
Mais, je crois que cela était intentionnel ? Le traitement du sujet à la japonaise, avec un style épuré, serait en somme la justification de la simplicité du récit.
J’ai éprouvé un grand plaisir à lire ce petit bouquin. Probablement, parce que je n’avais pas lu de critiques, ni de résumé. Donc, le mystère demeurait entier pour moi et chaque page fut dévorée avec appétit.
(Grand Prix de l’Académie Française)
tellement dommage!
Critique de Nina2 (, Inscrite le 18 juillet 2011, 43 ans) - 18 juillet 2011
Une main inconnue
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 2 mars 2011
Lui, a une vie terne, monotone et faite d’habitudes à Nagasaki où il travaille aux prévisions météo. Elle, a grandi et s’est insurgée puis s’est fait « disparaitre » pour s’en sortir. Elle y est tellement parvenue qu’à force, elle a tout perdu jusqu’à devoir errer dans les rues de Nagasaki.
Ces deux riens auront finalement été quelque chose l’un pour l’autre sans jamais se rencontrer ni se connaître vraiment, bien qu’ayant vécu près d’un an sous le même toit.
C’est cette histoire, presqu’inachevée, que nous raconte Eric Faye. On y plonge aussi vite que l’on en sort et on se demande ensuite si l’on est vraiment seul quand on le croit et on se dit que les pèlerinages sur les lieux de son enfance n’ont pas toujours que du bon.
Impossible rencontre
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 12 décembre 2010
Il se dégage de cette centaine de pages une atmosphère que je peine à décrire mais qui capte et retient. Au point de faire regretter que le livre soit si court. J’aurais aimé faire un plus long bout de chemin avec ces deux personnages, pour mieux faire connaissance avec ce couple insolite.
Et plus encore avec cette femme, fantôme durant une bonne partie du récit, qui prend une force et une présence incroyables lorsqu’elle prend la parole. A ce moment, l’homme est devenu fantôme à son tour, et l’on regrette que les circonstances aient rendu toute véritable rencontre impossible.
Un simple fait divers
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 12 novembre 2010
Une rapide lecture pas désagréable, mais on n'en retiendra pas grand'chose...
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Les prix littéraires, ça empêche de lire (à propos de Nagasaki d'Eric Faye) | 11 | Feint | 23 mars 2012 @ 15:42 |