Le roman se présente en deux parties, la première écrite par la jeune sœur Appoline qui raconte sa vie jusqu’à ce qu’elle lise le « testament » écrit par sa sœur, Ursule devenue Olympe à Paris. Les deux parties de ce même roman sont vraiment différentes, aussi bien au niveau du style, puisque ce sont deux personnages qui s’expriment directement, qu’au niveau des évènements, de l’ambiance, chacun évoluant dans un univers très différent.
Appoline, pieuse, sage, rêveuse, plutôt soumise, nous racontera la pauvreté de leur famille, la vision de la vie bien particulière de leur père, la disparition douloureuse, subite et mystérieuse de sa grande sœur, le passage au couvent humide et sombre, l’emploi comme préceptrice dans une bien triste demeure. Mais comme elle est très jeune et a l’imagination fertile, nous traverserons ces épreuves avec elle, par le biais de son univers pur, poétique et naïf.
Ursule, dite Olympe est colérique, rebelle, effrontée et ambitieuse. Elle nous guidera en plein cœur de la vie tumultueuse d’un Paris du XVIIIème siècle. Dans les coulisses sulfureuses de l’Histoire, et traversera autant d'épreuves que sa soeur.
Deux morceaux de vie, deux parties assez difficiles à relier entre elles (d’autant plus qu’on ne revient pas à la fin sur le ressenti d’Appoline par rapport à sa lecture) mais aussi intéressantes et bien traitées l’une que l’autre.
Finalement, du contraste de ces vies à ce qui les relie (impuissance de femmes, enfermement, souffrance), je retiens une lecture très riche, vivante et captivante.
(Merci à Shelton pour cette découverte !)

JEyre - Paris - 43 ans - 14 octobre 2012