Je ne vous oublie pas
de Emmanuel Sabatié

critiqué par Sun66, le 22 octobre 2010
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Attention chef d’œuvre !!!
Attention chef d’œuvre !!!

Et je m’attendais vraiment à tout autre chose. Un premier roman ( ?) écrit par un sociologue ( ?), un titre « Je ne vous oublie pas » et une pochette un peu tiède, sonnant le pseudo-romantisme à deux balles genre un « conte des mille et une nuit » remis à la sauce du jour, méfiance donc …

Et pourtant…

Ce livre m’a fait l’effet d’un choc : - les scènes que l’auteur décrit au plus près des faits, comme si nous étions vraiment en Algérie, - et en même temps, son style, novateur et sans comparaison.

Un vrai écrivain avec un style percutant, presque rustre mais qui donne à voir, qui met en lumière une histoire qui indirectement n’épargne ni l’Algérie, ni la France.
C’est d’abord l’histoire d’une famille qui tente d’échapper aux nombreux barrages mis en place par le FLN pendant l’été 1962. Or le père est arrêté, puis s’évade d’un camp de prisonniers, et s’ensuit une description véritable de l’Algérie à cette époque, à la fois sincère et cruelle, mais aussi remplie d’émotions (c’est l’esprit de clan qui l’emporte, la foi en un Dieu Protecteur et l’amour que les membres de cette famille se portent entre eux).

Ce roman marque les esprits. Il va même au-delà de la fiction et des sentiments, en nous poussant à réfléchir sur le sens de la barbarie humaine …

Car si la France est responsable du drame des harkis (abandon, mépris, rejet…l’auteur décrit avec beaucoup de sincérité par exemple ces gendarmes qui livrent directement les harkis au FLN), l’Algérie l’est tout autant (massacre, viol, torture…)

Une vraie réussite !!

A lire et à recommander…
période post guerre d'Algérie 10 étoiles

Dans son livre Emmanuel Sabatié nous fait traverser la période post guerre d'Algérie, en été 1962, dans un récit prenant, touchant, au style rapide très rythmée et à l'histoire au suspense permanent. Un règlement de comptes entre les belligérants du conflit algérien, avec pour toile de fond le massacre harki et la barbarie de certains actes qui caractérisent les conflits fratricides, cette cruauté que seul l'être humain sait dispenser en repoussant parfois les limites de l'insoutenable...

Sinao - - 54 ans - 20 décembre 2010